Alors que le FC Lorient reste sur trois matchs consécutifs sans victoire en Ligue 2 (2 nuls, 1 défaite), les deux dernières rencontres de l’année face à Niort et à Sochaux pourraient permettre aux Merlus de basculer dans le wagon de tête en cas de résultats positifs. Avant cette dernière ligne droite de 2018, le défenseur Joris Sainati s’est confié à MaLigue2, évoque son arrivée en Bretagne, son parcours et aussi la situation de son ancien club, l’AC Ajaccio.
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MaLigue2: Joris, la réception de Niort paraît être l’affiche parfaite pour se relancer à domicile ?
Joris Sainati : C’est une vraie belle affiche car ils comptent le même nombre de points que nous au classement. On a le désir d’entamer de nouveau une série positive pour bien finir l’année et repartir de l’avant. Il nous manquait sans doute un peu d’efficacité et de folie ces dernières semaines, on a bien travaillé cela. Sans Coupe de France, on a réalisé une semaine classique d’entraînement pour préparer au mieux cette rencontre.
Ande Dona Ndoh est le fer de lance de l’attaque des Chamois, c’est un joueur que vous connaissez bien à force de l’affronter en Ligue 2 ?
C’est vraiment un très bon attaquant, solide, et ce sera à nous d’être bien vigilants pour faire en sorte qu’il ne marque pas. C’est le genre de duel que j’apprécie, je sais que ça va être intéressant !
Lorient 5e après 17 journées, c’est satisfaisant ou vous vous attendiez à mieux ?
On ne pourra tirer un premier bilan qu’après la 19e journée et le match à Sochaux. Il reste six points à prendre, et c’est tellement serré en haut du classement que tout peut changer avec ces six points. Il y a beaucoup de monde devant.
Vous êtes bien placé pour savoir qu’il vaut mieux éviter les play-offs en fin de saison…
Je vais être honnête : je ne sais pas pourquoi ces play-offs ont été instaurés. C’est sans doute pour protéger la Ligue 1. On l’a vu, même en terminant 3e, il faut encore gagner son pré-barrage, puis un barrage contre la L1. Tu as beau terminé 3e avec 15 points d’avance sur le 5e, tu peux te faire sortir sur un match. Et puis on a vu que la tension est exacerbée en fin de saison avec un tel enjeu…
Qu’est-ce qui manque à Lorient pour suivre le rythme de Metz en tête par exemple ?
C’est une question de régularité, je pense. Même si on n’a perdu que trois rencontres, on fait trop de matchs nuls par rapports à nos concurrents. Peut-être que nous ne sommes pas assez tueurs, alors qu’on prend assez peu de buts (Lorient dispose de la 3e meilleure défense, ndlr).
« L’objectif est clair, c’est de monter dans l’élite »
Pierre-Yves Hamel confirme pourtant cette saison avec déjà 9 buts inscrits…
Il a passé un palier depuis la saison dernière ! Après, un attaquant, ça marche à la confiance. On le voit bien avec Gaëtan Charbonnier, qui marche sur l’eau avec Brest. Le moindre ballon dans ses pieds termine au fond des filets. Pierre-Yves a une petite panne en ce moment, mais ça va revenir. Il travaille pour donc il n’y a pas de raison, ça va revenir tout seul.
Sur le plan personnel, on sent que vous vous êtes fondu tout de suite dans cet effectif. Vous n’avez loupé aucune rencontre depuis le début de saison, et vous vous êtes vite imposé comme titulaire.
Je connaissais déjà le club, même si ça a bien changé depuis mon premier passage (entre 2007 et 2009). J’ai aussi un caractère qui me permet de vite m’adapter aux nouvelles situations et à un groupe. Comme toujours, je donne le maximum sur le terrain, je ne suis pas dans le calcul. On me fait confiance, et j’essaie de la rendre au maximum. L’objectif, c’est clair, c’est de monter dans l’élite avec Lorient, on ne vise pas autre chose. Le coach m’a vite convaincu avec le projet mis en place ici, il attendait de moi mon expérience, ma connaissance de la Ligue 2 et mon côté « grinta ».
Lorient, c’est aussi forcément un club particulier puisque vous y avez été en partie formé sans avoir joué à l’époque en équipe première ?
Que le club me montre de nouveau son intérêt, c’était flatteur, même si ce ne sont plus les mêmes dirigeants en place qu’à l’époque, ni le même staff. Ce club, cette ville, m’avaient laissé une bonne impression lorsque je l’avais quitté, et je m’étais toujours dit que ce serait bien si j’avais l’opportunité d’y revenir. Donc quand ils se sont manifesté, ça a fait tilt de suite. J’ai 30 ans, le projet du club est bon, et ce serait génial de monter et d’enfin découvrir la Ligue 1.
Istres, la Grèce, l’ACA…
Vous avez débuté en L2 avec Istres, vous réalisez une grosse saison en 2012-2013 (34 matchs). Puis derrière il a fallu attendre 2016-2017 pour vous voir de nouveau enchaîner et ne plus quitter l’équipe avec l’AC Ajaccio, puis Lorient. Qu’est-ce qui explique ce « trou » entre ces années ?
Une carrière est faite d’aléas… A Istres, je devais partir en Grèce lors du mercato hivernal en 2014 et ça ne s’est pas fait. Le club l’avait mal pris et derrière j’ai été mis un peu au placard. Je suis allé en Grèce six mois la saison suivante (à Ergotelis), mais ça s’est très mal passé donc je suis rentré à Marseille, puis j’ai rejoint l’AC Ajaccio. Ensuite, j’ai fait une bêtise sur le terrain qui m’a valu une lourde suspension (16 mois ferme). J’ai aussi connu une blessure à un genou… Bref, j’ai pu rejouer à partir de la deuxième partie de saison en 2017 et depuis j’ai bien enchaîné. J’ai beaucoup appris de cette erreur. J’ai gardé mon esprit guerrier sur le terrain mais j’ai 30 ans désormais, je joue différemment.
Le style de jeu n’est pas le même non plus entre Ajaccio et Lorient ?
Oui, on ne me demande pas de jouer dans le même registre. A l’ACA, j’étais plus dans le duel, être dur sur l’homme. A Lorient, on possède plus le ballon donc je dois m’appliquer dans les premières relances, trouver les premiers décalages. On progresse à tout âge, et je sens que j’évolue beaucoup de ce point de vue-là avec Mickaël Landreau.
Après une belle saison avec Ajaccio, êtes-vous surpris de leurs difficultés au classement cette année ?
Ça m’embête vraiment, car on a créé des liens forts. On en discute, je ne comprends pas trop ce qu’il leur arrive. Il y a eu un ou deux départs, mais le noyau de la saison dernière est toujours-là… Est-ce le fait d’avoir touché du doigt la L1 en barrage et de ne pas être monté ? De mon côté, ça m’a embêté une semaine de ne pas monter, mais derrière j’ai su tourner la page. Après, je suis parti à Lorient donc je me suis tourné à fond dans ce projet. J’espère pour eux en tout cas qu’ils se maintiendront en fin de saison.
Propos recueillis par Dorian Waymel
Crédit photo de Une : Julien Péron