Du haut de ses 31 ans, Frédéric Bong est un titulaire indiscutable du Paris FC version Mécha Bazdarevic. Le défenseur, capitaine parisien, a disputé 12 des 13 matchs de Ligue 2 depuis le début de saison. Un premier tiers de championnat prometteur pour le PFC, qui se doit de confirmer après un retour en L2 satisfaisant l’an dernier. Avant le déplacement à Lorient, ce vendredi (14e journée), l’ancien Niortais s’est confié à MaLigue2.fr.
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MaLigue2 : Frédéric, le nul vierge concédé contre Sochaux est le second de rang à domicile, après Châteauroux. Est-ce frustrant ?
Nous voulions garder notre invincibilité à la maison pour commencer. Nous sommes encore dans la phase aller de la saison. En face, il n’y a aucune petite équipe. Si elles sont en Ligue 2, c’est qu’elles y sont pour quelque chose. Nous voulions remettre aussi la marche avant, car oui, nous restions sur un nul contre Châteauroux. Néanmoins, il ne faut pas non plus perdre ce genre de match. Sochaux a touché la barre en fin de match, et si ça rentrait…
Pourquoi ne parvenez-vous plus à marquer à Charléty depuis 2 matchs ?
Il n’y a pas d’explication. Nous travaillons pour marquer toujours plus. N’oublions pas qu’en face, ce sont des joueurs qui ont le niveau… Parfois, il faut accepter que ça ne passe pas comme nous le souhaiterions. Sans remettre tout en question. Il y a des journées avec et d’autres sans, comme dans la vie. Par contre, on se doit de garder cette solidarité.
Pensez-vous que de jouer dans un stade aux 3 quarts vide n’est pas un atout dans l’optique de décanter ce genre de match ?
Pour le moment, ce n’est pas envisageable de jouer dans un autre stade. Cela montre aussi notre force mentale, car jouer dans un stade vide…il faut aller chercher la motivation. Jusqu’à présent, à domicile, on ne doit pas se plaindre. Nous tenons le coup et nous répondons présents. Après, nous sommes quand même heureux d’avoir le peu de monde qu’il y a.
Avoir moins de 3 000 personnes à Paris, un soir de match…
Vous savez, tout le monde n’aime pas le football. Il y a pas mal de choses à faire le week-end. Ceux qui aiment viennent nous voir. Encore une fois, nous tenons à remercier le peu de monde qui vient. Cela nous encourage !
« On peut faire encore mieux que ça »
Votre début de championnat est plutôt bon malgré les nombreux départs vécus cet été. Cela vous surprend-il ?
C’est le milieu du football. Chaque été, il y a des joueurs qui s’en vont, des gens qui partent, d’autres qui reviennent. Chacun se trouve à un carrefour. Le plus important, ce sont ceux qui arrivent et qui restent. Ils doivent trouver une belle symbiose. Tout cela, c’est grâce à l’entraînement. Je pense qu’on ne doit pas se plaindre car c’est pas mal. Mais on peut faire encore mieux que ça.
Comment ?
Sur tous les points. Il n’y a qu’à regarder nos vidéos après chaque match. Même si vous gagnez 2 ou 3-0, il y a toujours des erreurs à gommer. Nous partons toujours dans l’optique de nous améliorer.
Quelle différence notoire y a-t-il entre le Paris FC de l’an passé et celui de cette saison. Davantage d’expérience ? De maturité ?
Tout a changé cet été. Il y a eu des départs, un nouveau coach, un nouveau staff. La réceptivité n’est pas la même avec le groupe. Je m’estime heureux que l’on perçoive le message aussi clairement et que nous parvenons à l’assimiler de faon à le reproduire sur le terrain. Après, la saison dernière sert, bien évidemment. Ceux qui sont arrivés ont sûrement été boostés par notre bon championnat. Cela s’ajoute à l’envie de la découverte de la Ligue 2. Ce n’est donc que du bonus.
Quel est l’apport majeur de Mécha Bazdarevic depuis son arrivée ?
Il partage sa connaissance, son expérience. C’est le cas de tout le staff. Nous recevons bien son message. Je ne dis pas que ça se reproduit tout le temps sur le terrain, mais au niveau de la façon de travail, nous recevons le message. Quand je regarde l’ensemble de l’effectif, nous avons tous envie de franchir un pallier. Nous avons tous envie ! Le plus dur, ce n’est pas d’arriver en Ligue 2, c’est d’y rester. Jusqu’à présent, je pense qu’on a trouvé une bonne symbiose. Mais on ne sait jamais (rire). Ma petite expérience m’amène à dire que rien n’est acquis. Nous continuons de travailler et j’espère que l’on tiendra le cap.
Un cap pour vous mener vers un top 5 où est-ce encore trop tôt pour l’envisager ?
Nous ne voulons pas nous cacher. Chaque joueur a ses objectifs. Si nous avons la possibilité de viser plus haut… Mais nous jouons notre championnat, avec ce qui est bon à prendre. Il reste encore de nombreuses rencontres à disputer. En tant que joueur professionnel, je ne peux pas m’arrêter que sur le maintien.
« Rien n’est acquis »
Individuellement, vous êtes plus en forme que jamais…
Ca va, ça va (rire). Le football se joue avec les jambes, mais aussi avec la tête. Franchement, et je parle au nom de l’équipe, nous prenons du plaisir à jouer et j’espère que l’on continuera ainsi.
Vous arrivez en fin de contrat en juin prochain. Est-ce trop tôt pour évoquer votre avenir ?
Je ne peux pas commencer à penser à ma carrière personnelle. Je suis capitaine du Paris FC, cela ne se fait pas. Je pense au club, aux salariés du club. A tout ce beau monde. Certes, je suis en fin de contrat en juin, mais ce n’est pas le plus important.
Le brassard de capitaine, c’est une fierté de le porter ?
Le coach m’a montré toute sa confiance. Je dois lui retourner et lui montrer qu’il ne s’est pas trompé. Cela fait plaisir d’avoir sa confiance, mais il ne faut pas s’endormir là-dessus. Je dois être encore plus exemplaire avec les plus jeunes. Il faut redoubler de travail, être toujours plus exigeant. A nous, les plus âges, de montrer aux jeunes de 19, 10 ans que si on est encore à ce niveau, c’est qu’il n’y a pas de hasard. Rien n’est acquis. Comme je le dis, c’est mieux d’avoir un adversaire en face que la facilité.
Propos recueillis par Laurent Mazure