Après un début de saison difficile ponctué de trois défaites d’affilée, l’US Orléans est en pleine « remontada » au classement. Le club du Loiret occupe la 6e position à la suite de 5 victoires d’affilée, le tout sans encaisser le moindre but ! Nommé parmi les 5 joueurs du mois en septembre, le gardien Gauthier Gallon pourrait de nouveau postuler en octobre s’il poursuite sur cette magnifique série. Avant la 12e journée et un déplacement au Red Star vendredi, l’ancien Nîmois a pris le temps de répondre aux questions de MaLigue2.
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MaLigue2 : Gauthier, tous les voyants sont au vert en ce moment à l’US Orléans avec ces 5 victoires de suite…
Gauthier Gallon : Tout va bien pour le moment, c’est vrai. On a surtout compris pas mal de choses par rapport au début de saison qu’on avait raté. On a compris qu’il était important d’avoir avant tout un bon équilibre défensif pour avoir des résultats dans ce championnat compliqué. On savait ensuite qu’on aurait des opportunités devant pour marquer si on était solides, et c’est ce qui se passe actuellement avec la confiance accumulée au fil des victoires.
C’est un retour impressionnant, d’autant que la saison avait mal démarré avec trois défaites de suite, et 10 buts encaissés contre Lens, Metz et Auxerre. Qu’est-ce qui a changé ?
Je l’avais dit lors d’une interview à la radio, on a raté notre début de saison, c’est clair. Je pense qu’on avait aussi des suspendus et des blessés importants lors de cette période. On a un groupe très jeune, certains n’avaient pas encore goûté au monde professionnel. Ils n’avaient peut-être pas encore pris la mesure du niveau qu’il fallait. Depuis, on a gagné en expérience au fil des rencontres. Pour être une grosse équipe, il faut se mettre au diapason et gommer les erreurs. Se mettre en tête que le collectif sera toujours plus fort que les individualités. Notre force, c’est vraiment le groupe. Notre première victoire 4-0 contre le Paris FC à domicile nous a montré qu’on pouvait le faire. Donc on s’est dit « pourquoi ne pas continuer comme cela ? »
L’USO est 6e après presque un tiers de la saison. Ça donne des idées pour la suite avec les play-offs en point de mire ?
Il y a les statistiques et la réalité du terrain. L’objectif, c’est déjà de prendre du plaisir comme on le fait actuellement. On sait qu’on aura sans doute une période de creux dans la saison, ou alors c’est clair que si tous les voyants restent au vert comme cela, c’est qu’on va jouer la montée. Mais bon, le but, c’est le maintien avant tout, ça ne change pas. Le jour où on sera maintenus, on verra bien. Si on est encore dans le coup en fin de saison, bien sûr qu’on va jouer notre chance à fond. Le coach est intransigeant, très rigoureux. Les jeunes progressent avec lui, et les anciens sont là pour les encadrer sur et en-dehors du terrain.
Les gardiens sont souvent pointés du doigt à la moindre erreur, mais plus rarement mis en avant lorsqu’ils brillent. Comment vivez-vous cette magnifique série de 5 matchs de suite sans encaisser de but ?
Je réalise sans trop réaliser, en fait. En ce moment, tout marche bien, mais je ne vois pas plus loin que le prochain match. J’essaie de garder les mêmes choses, la même préparation. C’est sûr que ça fait toujours plaisir de faire ce genre de série et d’être décisif pour l’équipe. J’arrive à une certaine maturité, je sens que j’ai franchi un pallier quand j’aborde les rencontres. J’ai beaucoup plus d’expérience.
On vous a découvert à Nîmes, votre club formateur, avant de rejoindre Orléans assez rapidement. Aviez-vous besoin de quitter ce cocon pour vraiment décoller ?
Le fait d’avoir quitté ma ville, ma famille et mes amis, ça m’a fait grandir, ça m’a permis de voir autre chose. C’est aussi ce qui m’a fait gagner en maturité. Est-ce que j’ai des regrets d’être parti du NO alors qu’ils sont aujourd’hui en Ligue 1 ? Non. Je suis avant tout très content pour eux, la ville attendait ce retour depuis longtemps, j’ai encore beaucoup d’amis là-bas. Surtout, ça me motive à donner le maximum pour pouvoir les rejoindre à mon tour dans l’élite.
Lorsque vous êtes arrivé, vous étiez en concurrence avec Thomas Renault, gardien emblématique du club. Comment s’est passée votre intégration à l’USO ?
Je ne le connaissais pas et lui non plus, donc on a appris à se découvrir. Lui sortait d’une saison où Orléans s’était maintenu en barrages et où il avait été bon. Mais on m’avait fait venir pour jouer. Ce n’était peut-être pas évident à comprendre au début. Mais très vite, ça s’est très bien passé ensuite entre nous. Il a 34 ans, il a beaucoup de vécu et il me conseille. On s’entend bien également avec l’entraîneur des gardiens et avec le petit jeune qui complète le trio. Avoir une bonne entente dans le travail se ressent dans les performances, c’est certain.
Vous avez également un coéquipier chez les Grosses Têtes de RTL ou sur La Chaîne L’Equipe. A l’image de Pierre Bouby, est-ce que la force du groupe ne réside également pas dans le fait de ne pas trop se prendre au sérieux ?
Ce qui est bien dans notre effectif, c’est que ce sont les anciens qui charrient le plus ! Je n’ai fait que deux clubs pour le moment dans ma carrière, mais on m’a dit que c’était assez rare que les anciens se mélangent comme ça avec les plus jeunes. On rigole tous ensemble, et même avec le staff ! Quand on a commencé la saison avec les trois défaites, il n’y a pas eu de vent de panique, on a su garder une certaine décontraction à l’entraînement car on savait que ça allait tourner, car l’équipe était compétitive. On ne se prend pas la tête, et on va essayer d’étirer notre belle série le plus longtemps possible.
Le record d’invincibilité de Gaëtan Huard en L1 (1176 minutes), c’est quelque chose à laquelle vous pensez après 461 minutes sans prendre de but ?
J’y suis encore très loin (rires) ! Même si faire 5 matchs d’affilée sans prendre un but, c’est déjà exceptionnel je pense en Ligue 2. Je suis entré dans une spirale positive et j’en suis conscient. Il y a une véritable confiance qui s’est installée. Maintenant avant les matchs, je me dis que l’équipe en face va devoir être très forte pour pouvoir nous déstabiliser. Il y a aussi une part de réussite qui entre en jeu, il faut surfer sur cela. Je me souviens qu’à l’époque, Vincent Enyeama (avec le LOSC) avait fait plus de 1000 minutes, mais n’avait pas pu battre le record de Huard à cause d’un tir contré par son partenaire. Tout ne nous appartient pas non plus.
Propos recueillis par Dorian Waymel
Crédit photo de Une : Julien Péron Photographie