Vainqueur du Havre ce dimanche (2-2, 5 tab 3) en play-off 2 de Domino’s Ligue 2, l’AC Ajaccio va défier Toulouse, 18e de l’élite, dans le cadre du barrage Ligue 1-Ligue 2. Le match aller est prévu ce mercredi (20h45) et le retour dimanche (21h). Avant cette double confrontation, présentation de la formation de Haute-Garonne en compagnie d’Angélique Rayssiguier, journaliste pour ToulouseSport.fr et consultante sur CNews.
MaLigue2 : Bonjour Angélique, pouvez-vous vous présenter pour nos internautes ?
Angélique Rayssiguier : Je suis journaliste, j’ai 29 ans et toulousaine de pure souche ! Je me concentre à suivre le TFC pour ToulouseSport, un site internet qui suit tous les sports à Toulouse et pas seulement le football. De temps en temps, j’effectue quelques apparitions sur CNews dans 13h Foot et en parallèle j’attends que le TFC se qualifie en Ligue Europa pour reprendre du service avec l’UEFA, mais je crois que ce n’est pas gagné…
Cela fait plusieurs saisons que le TFC flirte avec la Ligue 2. Cette fois, il est à ses portes. Comment en est-on arrivé là ?
Il y a plusieurs facteurs qui ont mené le TFC à cette position. Tout d’abord, les matchs à l’extérieur (2 victoires seulement cette saison). Ce n’est pas nouveau, les Violets ont du mal loin de leur terre, et ce, depuis plusieurs années. Ils n’imposent pas de jeu et, aujourd’hui, le championnat de France est plus relevé. Même les promus n’hésitent pas à produire du jeu. On l’a vu avec Amiens et le relégué Troyes. L’absence de jeu, c’est ce qui a souvent été reproché au TFC… Il y a un manque d’inspiration sur les phases offensives. Les Violets laissent le ballon à l’adversaire pour tenter de négocier des contres. Ces derniers n’aboutissent que trop peu, par manque de précision et d’efficacité dans la zone de finition. De plus, les seconds ballons sont souvent difficiles à négocier, malgré un milieu de terrain qui s’est pourtant petit à petit trouvé.
Le premier quart du championnat ne laissait pas forcément augurer une telle chute, où alors était-ce seulement un trompe-l’oeil ?
Chaque saison, le TFC débute bien son championnat. On ne peut pas parler de démobilisation, car le groupe vit bien. Il faut dire aussi que depuis quelques saisons, Toulouse reçoit durant le même mois de janvier les gros du championnat et son voisin bordelais pour des derbys enflammés ! La seconde moitié de la saison est toujours plus difficile dans ces moments-là, lorsque le calendrier n’aide pas. Puis, il faut également composer avec les blessures, changements de 11 de départ. Il y a bien évidemment les difficultés accumulées dans le jeu, à proprement parler.
Le limogeage de Pascal Dupraz était-il véritablement inéluctable, ou aurait-il pu, selon vous, poursuivre l’aventure avec succès ?
Poursuivre l’aventure oui, avec succès je ne sais pas. Personne ne peut savoir de quoi demain est fait, la preuve !
Comment qualifieriez-vous l’apport de Mickaël Debève ?
Michael Debève est adjoint depuis très longtemps. Il connait parfaitement ses joueurs, et les a vus évoluer. Il a apporté sa vision des choses tout au long de la saison, tout en poursuivant le travail fourni par Pascal Dupraz.
Andy Delort semble patiner, avec seulement 5 buts, dont un sur les 6 derniers mois. Arrivez-vous à expliquer ce gros passage à vide ?
C’est bien évidemment difficile à expliquer. Je ne suis pas dans sa tête et personne ne l’est. C’est toujours compliqué pour un attaquant d’être silencieux sur le terrain. Il a dû composer avec la concurrence avec Yaya Sanogo et, dernièrement, il a été replacé sur un côté, ce qui n’est pas son poste préférentiel. Le jeu proposé par le collectif ne l’aide également pas beaucoup. Il a souvent dézoné pour tenter d’être trouvé.
« Le point fort de l’équipe, c’est Alban Lafont »
D’un point de vue plus général, avec quel système préférentiel évolue le TFC ? Et quels sont ses joueurs à surveiller pour Ajaccio ?
En général le TFC évolue en 4-3-3 avec un milieu récupérateur, Yannick Cahuzac, souvent absent lors des derniers matchs pour cause de blessure (il le sera pour le match aller à Ajaccio, Ndlr). Il fait partie des joueurs à surveiller, très bon à son poste en bloquant notamment très bien l’axe. Il se complète très bien avec les deux centraux, Diop et Jullien. Le point fort de l’équipe, c’est bien sûr Alban Lafont, les clean-sheet, c’est à lui qu’on les doit. Souvent décisif, il a sauvé une paire de fois les Violets lorsqu’ils défendaient trop bas. Gradel est également un joueur qui amène beaucoup de percussion et qui est capable de transpercer les défenses.
Avec 37 points, les autres saisons, c’était relégation assurée. Cette fois, il y a ces fameux barrages. Les Toulousains les joueront-ils la peur au ventre ou, au contraire, arriveront-ils à s’enlever toute pression négative ?
Après cette dernière victoire face à Guingamp, le TFC reste malgré tout sur une note positive. A l’issue du match, les joueurs étaient motivés, prêts pour les barrages. Ils sont conscients que c’est une seconde chance qui leur est offerte et ils feront tout pour la saisir.
Il existe des tensions entre les supporters et le club. Quelles en sont les causes et les fans seront-ils au rendez-vous des barrages ?
Les supporters boudent le club en raison des résultats. C’est finalement partout pareil. Maintenant, tout le monde espère qu’ils répondront présents lors des barrages. C’est même une certitude, surtout dimanche soir pour le barrage retour.
La Ligue 2 serait-elle catastrophique pour Toulouse, ou le club parviendrait-il à s’en remettre ?
Je pense qu’effectivement ce serait catastrophique. Le club s’en remettrait, certes, mais cela prendrait du temps comme pour toute relégation. Certains joueurs voudront partir, d’autres ne voudront pas venir. Nous devrons certainement nous appuyer sur des jeunes du centre, façonner un nouveau collectif. Oui, bien évidemment que ce serait difficile. Cela n’est jamais arrivé sous l’ère du président actuel, qui a permis de pérenniser le club en L1.