Il y a les résultats et l’humain. Le football dissocie bien souvent les deux. Il ne laisse aucun sentiment lorsqu’il doit se séparer du second pour espérer davantage des premiers. Parfois, la note sonne juste. Le coup nécessaire pour redonner de l’allant, de la vie. Pour permettre une nouvelle dynamique, un vent d’air frais. Le limogeage de Faruk Hadzibegic pourrait tenter de répondre à cette problématique complexe. A cette exception près que ses résultats demeuraient honorables et que l’homme, lui, a été humilié.
Du maintien…au maintien
A son arrivée en janvier 2016, au lendemain d’un nul à… Auxerre, Faruk Hadzibegic avait comme mission première de maintenir un VAFC alors aux portes de la zone rouge. Un objectif atteint avec une douzième place pleine d’espoirs. Des espoirs guère matérialisés à l’intersaison. Obligé de vendre pour satisfaire la DNCG et des comptes nordistes dans le rouge, le VAFC n’attire qu’un joueur (Ahmed Kantari). Délicat de changer son fusil d’épaule et de parler L1. Et pourtant…
La Ligue 1 ? Utopie non transformée en acte
Faruk Hadzibegic n’a commis qu’une erreur, peut-être par obligation. A l’automne 2016, il annonce, conforté par le bon démarrage de championnat de ses joueurs, son objectif de terminer l’exercice sur le podium. Rêve du président Eddy Zdziech, par ailleurs, mais ambition annoncée par son coach. La quatorzième place finale apparaissait donc comme un échec légitime en façade, mais finalement comme un rang logique. Ce Valenciennes était encore trop tendre pour accrocher mieux.
Cela n’empêchait pas le président Eddy Zdziech d’annoncer la couleur, en mars dernier. Valenciennes visera la Ligue 1 en 2018. Reste qu’à donner les clés d’une citadine robuste à son technicien, orpheline de quelques rouages essentiels comme Da Costa, Ciss, Tameze, Niakhaté et Fulgini, comment peut-il croire au miracle de la voir se transformer en F1 compétitive, au point de concurrencer des Lorient, Reims, Brest, Le Havre et Auxerre malgré son départ raté ? Qui plus est en lui imposant un effectif et des recrues plus faible que son précédent.
Hadzibegic manquera à la L2
Peut-être ne fallait-il pas se hâter avant se séparer d’un coach dont le début d’exercice actuel prometteur, en considérant que son nouveau groupe avait besoin de temps, était à peine entaché de 3 défaites en 4 matchs. La stabilité autour du projet mené par Hadzibegic aurait dû conduire à davantage de prudence, même si le divorce entre Zdziech et Hadzibegic était consommé depuis cet été. Mais la volonté de bousculer une entité trop souvent agitée ces dernières années paraît réelle. Avec le risque de produire l’effet inverse et de rendre bancale l’édifice valenciennois.
A l’heure où Faruk Hadzibegic quitte par obligation son poste en Ligue 2, saluons l’ouverture d’esprit, la disponibilité et la profonde gentillesse d’un coach qui a su rassembler et unir son groupe. Il a également ouvert le club sur l’extérieur. Multipliant les gestes d’attention à l’égard des fans valenciennois. Pour la presse, aussi, ce fut un véritable plaisir de travailler dans ces conditions optimales. Bon vent, coach !