Proche d’un départ l’été dernier, Zacharie Boucher a récemment prolongé son contrat de deux ans avec l’AJ Auxerre malgré la saison délicate du club bourguignon en 2016-2017, avec une 17e place finale. En stage au Touquet, le gardien de but auxerrois explique pourquoi il a accepté de continuer l’aventure à l’AJA, et évoque les arrivées de Francis Gillot ou Jérémie Janot.
ML2 : Zacharie, l’an dernier à cette même période vous sembliez plus proche d’un départ, et finalement vous venez de prolonger récemment votre contrat avec l’AJA. Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?
Zacharie Boucher : Parce qu’il y a un nouveau projet en place, qui n’est pas celui de l’année dernière. Il y a de l’ambition, et quand il y a de l’ambition je suis partant, même si c’est en Ligue 2.
Comment avez-vous vécu cette saison 2016-2017 très délicate, avec des soubresauts extra-sportifs (changement de coach, l’épisode Jean-Pierre Papin…), et une lutte pour le maintien pas prévue au départ ?
Moi je l’avais senti dès le début de la préparation que ça allait être compliqué. C’est pour cela que j’avais autant poussé pour partir. Je voyais très bien que nous n’allions pas viser un objectif qui collait avec mes ambitions, ça ne me ressemblait pas. On m’a bloqué, ça fait partie du foot. On a galéré toute la saison mais heureusement qu’on s’est sauvés.
Est-ce que finalement, ce maintien acquis de justesse peut renforcer le groupe pour cette saison ?
Oui et non. Si on a réussi à échapper à la relégation, ça veut dire qu’on a du caractère et une force mentale solide. Mais on a toujours la crainte de revivre ce genre de saison. Ça a été très dur, autant sur le plan sportif que sur le plan humain.
Est-ce que cette saison est oubliée ou allez-vous vous en servir pour l’avenir ?
On va s’en servir. Le club a montré qu’il s’en servait car il y a déjà eu pas mal de changements à tous les niveaux. Quand on fait une saison aussi merdique, c’est qu’il y a des choses qui ne vont pas. On a fait table rase, on repart presque de zéro. Il y a eu pas mal de départs et d’arrivées. Et d’autres recrues vont suivre. On a appris de nos erreurs et on est en train de remonter la pente doucement.
L’un des gros changements pour vous concerne l’arrivée de Jérémie Janot au poste d’entraîneur des gardiens. Comment avez-vous vécu cet ajustement dans le staff technique ?
J’avais déjà envisagé de rester avant qu’il ne soit nommé, et le boulot réalisé avant avec Attila Farkas était vraiment pas mal. Il ne faut pas oublier que si j’ai été performant depuis mon arrivée à l’AJA, c’était aussi grâce à lui. Ça me fait un petit pincement au cœur de ne pas le retrouver à l’entraînement mais c’est le foot. Après, c’est clair que l’arrivée de Jérémie Janot va nous amener un plus au niveau du poste. Il a joué au plus haut niveau national et ça apporte déjà quelques forces en plus pour nous les gardiens. Il n’est pas arrivé ici par hasard. Si on veut que ça se passe bien cette saison, chacun amènera sa pierre à l’édifice. Moi en étant performant sur le terrain, et lui en m’apportant des conseils pour avoir encore plus de cordes à mon arc.
Vous avez aussi découvert la méthode Francis Gillot depuis la reprise…
Depuis l’arrivée du coach, tout se passe très bien. C’est un peu un manager moderne. Il ne s’occupe pas vraiment d’animer les séances, c’est plutôt le rôle d’Alain Bénédet. Mais il a un œil averti et dès que quelque chose ne lui convient pas, il arrête la séance pour expliquer. C’est un staff un peu plus moderne et étoffé, avec un rôle bien défini pour chacun. Que ce soit pour les adjoints, le préparateur physique ou même Janot qui peut participer aux séances.
Le secteur défensif a déjà connu pas mal de changements durant ce mercato avec quelques départs et arrivées. Est-ce simple à gérer pour un gardien ?
Si je disais que c’était simple, les gens penseraient qu’il suffit de changer de joueurs pour être performants. Non, c’est difficile à gérer. Mais je sais que les recrues sont très attentives à ce qu’on leur demande. Elles s’adaptent petit à petit à notre façon de jouer et tout se passe bien pour le moment.
Quelles sont vos ambitions pour cette saison à venir ? Au moins viser les play-offs ?
Je ne vais pas être aussi ambitieux et affirmatif parce qu’on part de très très loin. On est pas passé loin du National et de la catastrophe. J’aurais toujours le côté ambitieux d’aller chercher la place la plus haute, mais comme on a frôlé l’enfer, on va voir les choses tranquillement. Voir déjà comment les matchs amicaux se passent, puis entamer la saison avec plein d’ambition. Ça va être très dur de temps en temps, mais on va tout faire pour gagner des places au fur et à mesure. L’année dernière nous n’avons rien lâché, et cette saison je peux affirmer que nous ferons du mieux possible.
Propos recueillis par Dorian Waymel et Laurent Mazure, au Touquet
A lire aussi >>
http://maligue2.wpsite.fr/2017/06/30/entretien-ml2-francis-gillot-aujourdhui-ne-sommes-parmi-favoris/
http://maligue2.wpsite.fr/2017/06/29/photos-de-lentrainement-de-laj-auxerre/