Faute avouée, à moitié pardonnée ? Alexandre Bonnet a utilisé les termes adéquats. « Surpasser« , « pro« , « coeur« , « solidarité« . Des valeurs absentes, samedi soir à St-Omer. Logiquement, presque implacablement, Le Havre a pris la porte. Par manque d’abnégation, d’agressivité ? Un manque d’envie suffira. Mais alors attention, les 5 divisions d’écarts avec son hôte du soir se sont remarquées. Dans le sens inverse.
St-Omer a balayé d’un revers de main ces visiteurs pas bien méchants, trop dilettantistes pour passer. Le sénateur havrais reste à quai. Il n’embarquera pas dans la prochaine galère à destination du 8e tour. La pluie, le froid, le vent, le Pas-de-Calais… c’était trop pour la formation de Bob Bradley. Lui a dû se gratter le crâne. Debout devant son banc. Stoïque. Sans voix. L’Américain ne pouvait influer sur le résultat final d’un match perdu avant même son coup d’envoi. En tribune, nous étions coi devant le spectacle affligeant de nullité proposé par les Normands. Quasiment aucune occasion à se mettre sous la dent, 2 buts hors-jeu -fallait pas déconner- et le néant.
Non, sérieusement, Le Havre n’avait pas le droit. D’accord, il y a peut-être plus motivant qu’un déplacement à St-Omer. Il y a sûrement plus sympathique que l’enjeu simpliste d’un 7e tour. Mais le HAC a caractérisé ce qui fait la force du monde amateur, et la faiblesse du monde professionnel dans ces affrontements couperets. Le mental, la rage de vaincre. En face, St-Omer n’a pas choisi spécifiquement ce genre de match. Avec leurs tripes, les Nordistes ont tout donné et ont été justement récompensés (2-0). Finalement, la grande victoire havraise fut de reconnaître sa prestation en-dessous de tout. Alexandre Bonnet n’avait pas d’autre choix que d’avouer ce qui sautait aux yeux : une motivation défaillante et un unique souhait : en finir avec la Coupe de France. Sûrement l’unique belle opération de la soirée !
Laurent Mazure