Pour les plus assidus de la Ligue 2, Anthony Scaramozzino rappelle le beau passé de Sedan, ou encore celui de Châteauroux. Puis, le latéral gauche (30 ans) a pris la direction de Chypre et de la Grèce. Revenu cet été en L2 sous les couleurs de Lens, le Niçois d’origine revient sur le début de saison raté de sa formation, sur le récent succès 1-0 à Valenciennes et sur la vie à l’intérieur du groupe. Entretien.
Un moral au beau fixe après la victoire dans le derby ?
En effet, ces 3 points nous font du bien. C’était laborieux. Nous connaissions le contexte et nous avons mis la manière de côté. Il nous fallait des points. Cela nous rassure dans le sens où nous ne prenons pas de but. Dans le jeu, il reste de grosses lacunes. Si en 2e période, Valenciennes se montre plus adroit, cela aurait été compliqué.
Surtout, vous n’avez pas encaissé de but, chose rare cette saison.
Oui, après, la solidité, il faut voir avec le temps. De ce côté, nous sommes rassurés. Cela nous montre que nous sommes capables de ne pas encaisser. Ce n’était pas beau à voir, encore une fois, mais cela s’est avéré efficace.
Depuis lundi, le groupe affiche-t-il plus de confiance ?
Oui, cela se voit déjà au quotidien, dans l’état d’esprit. Notre stage à Hardelot nous a fait un bien fou.
C’était le stage qu’il vous manquait ?
Lorsque l’on reprend une saison, il existe toujours un stage. On dit toujours que c’est chiant, que nous partons loin de notre famille. Mais là, par exemple, nous avons fait de l’accrobranche. Cela a resserré les liens du groupe. Nous avons rigolé ensemble, partagé des moments ensemble. Ça fait du bien. Au début de la saison, nous pensions que ne pas faire de stage était un mal pour un bien.
« Pas performant comme j’aurais dû l’être »
Sur un plan personnel, vous avez été écarté contre Brest et Tours, avant de réapparaitre dans le groupe ce lundi. Comment avez-vous vécu cette sanction ?
Pour un joueur, c’est toujours difficile à accepter. Mais il faut respecter les choix du coach. Après, je n’ai toujours pas accepté le fait d’être écarté en tant que compétiteur. C’était peut-être un mal pour un bien. Je me suis dit que je n’avais pas fait ce qu’il fallait pour mériter ma place. C’est donc logique de me mettre à l’écart. Lundi, j’ai aidé l’équipe défensivement en rentrant en jeu. A moi, maintenant, de redoubler d’effort.
Avez-vous le sentiment de rater, au même titre que l’équipe, votre début de saison ?
Oui, totalement. Je n’ai pas été performant comme j’aurais dû l’être. Du coup, il y a une remise en question permanente. Après, j’ai eu la chance de connaître pas mal de clubs. J’ai un peu de bouteille. Il faut donc toujours se remettre en question et avoir conscience de ce que l’on a fait de mal.
Lundi dernier, Loïck Landre et Joris Delle faisaient les frais du coach. La concurrence devient rude…
Nous sommes dans un sport de haut niveau, avec 25 joueurs dans l’effectif. On sait qu’il y a cette concurrence. A nous de répondre présents. Si les cadres ne sont pas au niveau, le coach doit faire des choix. On ne peut pas toujours taper sur le coach. Le jour du match, il n’y a que nous sur la pelouse. Il nous prépare mais, une fois sur le terrain, c’est aux joueurs d’être bons.
Pensiez-vous vivre un début d’exercice aussi délicat ?
Oui et non. En fait, je pensais que le public allait être un atout. Le fait notamment de recevoir 3 fois en août… Mais nous avons voulu trop bien faire, nous avons joué petit bras et, du coup, c’était l’effet inverse.
Et pourtant, Bollaert représente une force…
On s’est mis le public à dos. Cela nous met donc une certaine pression. Mais à la longue, je l’espère, cela va redevenir une force. A nous de faire en sorte de changer la vision de nos supporters.
« Communier avec notre public »
Vous êtes un vieux briscard de la Ligue 2, après des passages à Sedan et Châteauroux. Ce championnat a-t-il changé ?
Pas tellement, non. C’est toujours un championnat homogène. Après, il y a toujours une ou 2 équipes qui vont le survoler. Mais regardez, nous allons battre Valenciennes, 5e. Bourg-en-Bresse, le 3e, est sur sa dynamique de montée. Gagner, perdre, tout peut se passer.
Est-il simple de se réhabituer au championnat français après avoir effectué quelques années à Chypre et en Grèce ?
Ce n’est pas simple ou compliqué. J’ai effectué la préparation d’avant-saison comme tout le monde. A Chypre, on bosse peut-être un peu moins physiquement qu’en France. Mais finalement, il n’y a pas un grand changement. Et puis, j’ai eu l’occasion de jouer le tour préliminaire de la Ligue des Champions, l’Europa League aussi…. D’ailleurs, entre mes prestations effectuées en Europa League et celles avec Lens, il y a une énorme différence. A moi de retrouver mon niveau.
Certains parlent top 5, d’autres maintien… et vous ?
Au regard du départ pris, nous allons d’abord jouer le maintien. Mais si nous concrétisons la victoire de Valenciennes contre Sochaux, on atteint la barre des 10. Avec une série positive, on peut vite se retrouver 6e, 7e…
Mais parler de maintien quand on est à Lens…
Si l’on se réfère au passé récent, en effet. Mais il faut composer et voir avec la conjoncture actuelle…
La réception de Sochaux ce vendredi. Un match de la peur ? Un tournant ?
Ce n’est pas un match de la peur. Nous ne disputons que la 9e journée. Si c’était à la 36e, je ne tiendrais pas le même discours. Mais c’est une rencontre à disputer chez nous. Nous sortons d’un succès dans le derby. Nous devons le concrétiser et, enfin communier avec notre public. Respecter Sochaux, forcément, mais rentrer sur la pelouse concentré.
Propos recueillis par Laurent Mazure