A 29 ans, Damien Perquis a encore une belle carrière devant lui. Gardien en pleine force de l’âge, le dernier rempart valenciennois a pris l’initiative, à l’intersaison, de quitter l’élite pour la Ligue 2. Avec 2 objectifs en tête : jouer et goûter un jour prochain à la L1. A Valenciennes, l’ancien caennais se sent comme chez lui. Rencontre.
MaLigue 2 : 2014-2015 a été particulièrement difficile pour vous, avec pas la moindre minute sur les terrains de Ligue 1 (avec Caen, Ndlr). Heureux de retrouver le jeu ?
Damien Perquis : Oui ! Même si j’ai effectué un an sans jouer en Ligue 1, mais pas avec la réserve. Je n’ai pas été totalement inactif. Néanmoins, cela fait du bien de retrouver l’équipe première, l’engouement autour, surtout ici à Valenciennes où il y a du monde, cela fait plaisir de retrouver les pelouses.
Un changement de club, d’environnement, de coéquipiers, qui plus est avec une saison « blanche ». Pas si simple pour les repères ?
Le staff, le club, l’équipe ont tout fait pour que nous soyons bien accueillis. Moi et les autres recrues. Cela a facilité les choses. C’est très important. Puis, après, plus nous allons être alignés, plus nous allons nous sentir à l’aise et plus vite nous pouvons retrouver notre niveau. Nous étions désirés. Le plus important reste de ne pas décevoir !
En mai 2014, vous êtes l’un des grands artisans de la remontée caennaise en Ligue 1. A-t-il été difficile d’être mis sur le banc ?
Sur le moment, oui, car je me suis beaucoup investi par rapport à cette accession en L1. A l’époque, nous avions un beau projet à Caen, sur 2 ans. La première année, nous terminons 4es. La 2e, nous remontons. Et là, ça y est. On pense que l’on va enfin découvrir la Ligue 1. Malheureusement, des choix sont faits. Ils sont durs à avaler. Mais il faut les respecter. Caen a pu se maintenir l’an dernier. Nous étions tous très heureux. Aujourd’hui, je suis à Valenciennes. Cela me permet de retrouver un projet sympa avec une certaine ambition. Donc oui, j’ai été déçu, mais ça m’a apporté beaucoup de choses.
En avez-vous voulu à vos dirigeants de l’époque ?
On aimerait toujours avoir sa chance. Là, je ne l’ai même pas eu. Oui, j’aurais aimé pouvoir me jauger en Ligue 1. Si on ne fait pas l’affaire ? Au moins, on sait que c’est de sa propre faute. Après, j’ai passé une belle année avec Rémy Vercoutre. De son côté, il a su se montrer efficace.
« Découvrir la Ligue 1 avec Valenciennes »
Du coup, vous repassez par la case Ligue 2. Le vivez-vous comme un échec ou une nouvelle chance ?
Du tout. Caen a, peut-être, estimé quelque chose à un moment… Il faut que je me serve de cette expérience pour découvrir la Ligue 1 avec Valenciennes. Dans chaque expérience, nous devons retirer du positif. De mon côté, je n’ai aucun regret. J’ai fait le maximum. Je sais que j’aurais pu jouer en Ligue 1 à Caen. Mais derrière, on ne maîtrise pas tous les choix.
Vous espérez toujours accrocher cette Ligue 1 alors ?
Ah oui, clairement ! Quand je suis reparti en Ligue 2, je me suis dit : « J’ai pas eu la chance de faire une saison en Ligue 1, donc dans ma carrière, je veux l’avoir. » J’espère que je l’aurais ici. Quand je vois les infrastructures au quotidien, le stade, l’engouement qu’il y a pour le football à Valenciennes. Le club a connu des galères les saisons passées. Cela a dû servir d’expérience. Nous avons tout pour bien redémarrer et offrir à ce club la Ligue 1… et indirectement pour nous les joueurs (rire).
Vous déclariez à votre arrivée vouloir vivre une belle aventure humaine. Satisfait ?
Oui. Avant de venir, j’avais parlé avec le coach. L’aspect mental des joueurs, leur attitude, c’était très important pour lui. Quand je vois notre groupe, malgré notre jeunesse, ça colle parfaitement avec ce qu’il voulait mettre en place. A nous de maintenir ça et, pour l’heure, ça se passe très bien.
A 29 ans, vous n’êtes pas « vieux ». Mais à Valenciennes, au regard de l’effectif très jeune, vous êtes une sorte de taulier. Acceptez-vous ce rôle ?
Quand le coach m’a annoncé qu’il me voulait pour mon expérience, c’est très important. J’aime ce rôle de cadre. Même si je ne suis pas âgé (sourire), j’ai un peu plus d’expérience par rapport aux autres joueurs du groupe. Je vais assumer ce rôle et je suis heureux de l’avoir.
« Nous n’avons rien fait ! »
Sur le pré, le début de saison se veut plutôt prometteur. De bon augure ?
Cela démarre plutôt bien, en effet. Nous pouvons basculer du bon côté ce samedi contre Dijon. Nous avions déjà une première échéance avant la trêve avec le Red Star. Nous l’avons très bien géré en gagnant 5-1. Il y a eu des pépins physiques dans le groupe et les jeunes appelés ont répondu présents. Mais le championnat reste un marathon. Nous avons démarré fort. Au final, nous nous souviendrons de la saison en mai. Il faut rester en haut du tableau, ne pas s’enflammer et remettre les compteurs à zéro avant chaque rendez-vous, comme si nous n’avions rien fait. D’ailleurs, nous n’avons rien fait.
Comment avez-vous vécu cette soirée faste dans l’Oise ?
Une belle soirée ! Nous retenons le score, la fête avec les supporters. Auparavant, nous ne marquions pas beaucoup. Là, c’est important pour la confiance des offensifs. Nous n’en retirons que du positif.
Votre coach répète depuis le coup d’envoi de la saison son bonheur d’évoluer au milieu d’un tel groupe. De votre côté aussi, vous ressentez ce plaisir ?
Oui, il est réel. Le groupe vit très bien avec le staff. Il existe une excellente relation, même avec les gens des bureaux, le président, il y a une très bonne ambiance. A nous de maintenir cela par des victoires… et faire mieux digérer les défaites.
Propos recueillis par Laurent Mazure, à Valenciennes
