Le FC Metz retrouve la Ligue 2 après une parenthèse d’une saison dans l’élite. Pour celle à venir, le club lorrain présentera un nouveau visage, avec un projet mené par son coach José Riga, qui répond à nos questions à 15 jours de la reprise.
MaLigue2 : Après une année difficile en Ligue 1 pour le FC Metz, dans quel état avez vous trouvé le club et votre groupe suite à votre prise de fonction ?
José Riga : Ce n’est pas la première fois que j’arrive dans un groupe qui vient de connaître la relégation. Ca laisse des séquelles, par définition, surtout quand elle suit pour certains deux promotions. Je crois que ce qui a été préjudiciable, c’est la série de matchs sans victoire, très longue, qui laisse une cassure. A partir de là, on trouve des groupuscules qui sont animés de différentes intentions : ceux qui se disent qu’ayant goûté à la Ligue 1, ils veulent y rester, c’est légitime. D’autres aimeraient aider le club à remonter et retrouver son statut. D’autres veulent aller voir ailleurs…
Il y a beaucoup d’inconnues, mon premier message est de dire que ça fait partie du job, des enjeux. L’instabilité est liée au caractère sportif, le mieux qu’ils aient à faire, quelques soient les intentions futures, c’est de bien travailler au présent. Il faut remettre la mécanique en marche, se donner des perspectives heureuses, voir le futur et retenir du passé ce qui n’a pas été fait pour être prêt, individuellement, à relever le challenge avec Metz. C’est le seul message cohérent qu’on peut faire passer, ensuite viennent les actes : il n’y a rien de tel que reprendre l’activité d’entraînement pour oublier et avoir l’esprit occupé par des choses utiles, plus par des pensées négatives.
D’où la volonté de reconstruire un nouveau groupe prêt pour le défi Ligue 2, avec pas mal d’arrivées et de départs ?
Les décisions de la direction durant l’intersaison témoignent de la volonté de redémarrer un cycle : ça ne veut pas dire que les joueurs doivent tous partir, au contraire, on doit s’appuyer sur la connaissance du club et de la Ligue 2 pour rebondir ; mais forcément dans de pareilles circonstances, il y a la volonté d’une nouvelle dynamique. Ca se fait aussi par de nouvelles têtes, ça me paraît évident. Il y a aussi un changement de cap par rapport à la vision du foot et la philosophie de jeu. Il y a aussi l’ambition d’arriver à un niveau qui permettra la stabilité, la relégation de l’année passée n’est pas la seule sur les 10-15 dernières années. Il y a la volonté de se stabiliser.
« J’aime maitrîser mon sujet, en maîtrisant le jeu et le ballon »
Vous parlez d’évolution en terme de philosophie de jeu, pouvez-vous préciser votre pensée ?
J’aime par définition, si possible, le sentiment de maîtriser son sujet, en maîtrisant le jeu et le ballon. Attention, je n’aime pas la possession pour la possession, ces séances de 30 passes sans efficacité, je ne suis heureux qu’avec les résultats positifs. Ma vision est de faire grandir les joueurs individuellement à travers un collectif qui se comprend sur le terrain. Je ne suis pas un doux rêveur, ce n’est pas une vision idéaliste, mais j’essaye de faire grandir l’équipe en ayant du contenu dans le jeu. Je sais très bien que ce genre de choses ne se mettent en place qu’avec le temps, une fois qu’on a bien travaillé sur des fondations solides, étape par étape.
Ce sont des choses que vous essayez déjà de mettre en place lors des matchs amicaux ou ceux-ci consistent plutôt à comprendre votre groupe et procéder à une revue d’effectif ?
C’est plus ça. Bien entendu, on commence à distribuer des idées générales, mais ce qui est important est de savoir qui nous avons comme joueurs, ce que l’on peut attendre d’eux. Il s’agit de savoir de quoi est fait ce groupe, de quoi on aurait encore besoin pour mettre en place cette philosophie et efficacité. Il est clair que le premier message distribué est qu’il n’y a qu’un chemin à prendre, une seule direction. Maintenant on empruntera peut-être des raccourcis et parfois la route sera plus longue.
« On cherche des joueurs excentrés avec de la vitesse »
Ciblez-vous donc des renforts à certains postes ?
Disons qu’on est en train de construire les fondations : le secteur arrière est pas mal pour l’instant mais on va apporter un peu plus de solutions. Dans le secteur offensif, on doit encore amener des joueurs plus spécifiques, excentrés et avec de la vitesse. Au milieu, ça commence à bien se profiler. La volonté du club c’est surtout de se dire qu’il faut éviter la précipitation, pour être le plus juste dans les choix et commettre le moins d’erreurs possibles. On ne veut pas être dans le rush par rapport à l’échéance du premier match, mais dans les certitudes pour obtenir une équipe consistante sur la durée.
Un joueur comme Yeni Ngbakoto avait été grand artisan de montée en Ligue 2 saison 2013-2014. Fait-il partie des plans cette année ?
Yeni, au même titre que Gaëtan Bussmann, fait partie des piliers. Ils ont grandi à travers les résultats du club. On ne peut pas empêcher les joueurs de vouloir aller voir ailleurs, ça me paraît difficile. Mais, par définition, il faut qu’il y ait des demandes ou des offres. Le joueur doit s’y retrouver, mais le club aussi. Je travaille au quotidien comme si je les avais demain. Yeni est un joueur décisif, il est important pour un coach. Il a toutes les qualités pour adhérer à la philosophie et aider le club.
Crédit photos : FC Metz