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Carine Galli : « J’adore découvrir des joueurs en Ligue 2 »

Au bord du terrain au stade du Hainaut, micro en main pour faire vivre Valenciennes-Nîmes, Carine Galli touche de près l’actualité de la Ligue 2. Et ce depuis plusieurs années pour la chaîne Eurosport, notamment à la présentation de l’émission « Le Grand Plateau ». Un championnat moins médiatisé que la Ligue 1, mais qui fournit chaque saison son lot de révélations. La journaliste sportive nous livre ses impressions et ses pronostics pour cette édition 2014-2015.

Fabrice Abriel au micro de Carine Galli.
Fabrice Abriel au micro de Carine Galli samedi. Crédit photo : Dorian Waymel

MaLigue2 : Depuis combien de temps suivez-vous la Ligue 2 ?

Carine Galli : J’ai commencé à couvrir la L2 lors de mon expérience à CFoot. C’était lors de la saison 2011-2012, avec le beau parcours du Clermont Foot de Michel Der Zakarian, qui jouait la montée. J’avais pas mal suivi ce club, où évoluait notamment Romain Alessandrini, qui s’était alors révélé. Lors de cette année à CFoot, j’avais la chance d’être au bord du terrain pendant le match du vendredi soir et du samedi. C’est vraiment à ce moment que j’ai suivi avec intérêt la Ligue 2, même si je faisais déjà les « Live textes » le lundi soir pour Eurosport auparavant.

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce championnat ?

J’adore découvrir des joueurs avant ceux qui ne suivent que la Ligue 1 par exemple. On voit depuis plusieurs années qu’il y en a de plus en plus qui franchissent la marche L2/L1. C’est aussi dû au fait que les clubs de l’élite ont moins de ressources financières et se tournent davantage vers l’antichambre de la Ligue 1 pour recruter. On a pu voir des Giroud, Koscielny avec Tours à l’époque. L’année dernière, on a découvert Alphonse Aréola avec Lens, qui sera titulaire désormais en L1 avec le SC Bastia. La Ligue 2 est aussi un championnat accessible, où on a la chance de pouvoir discuter avec les joueurs, les entraîneurs et les présidents facilement. Si je prends l’exemple de Jean-Luc Vasseur, on a eu la possibilité de suivre son travail avec Créteil et d’avoir aujourd’hui la primeur de suivre son évolution avec Reims. On a la chance d’avoir une longueur d’avance.

Sur Twitter, vous dîtes que vos favoris pour la montée cette année sont Nancy, Brest et Angers. Pourquoi ces trois-là ?

On a vu un Nancy complètement chamboulé avec le retour sur le banc de Pablo Correa. Il est revenu à la maison et les résultats ont tout de suite suivis. Cela a permis notamment à Jeff Louis de se réveiller et de faire une très bonne deuxième partie de saison. Il est parti au Standard de Liège, mais il sera intéressant de voir si Nancy continue sur la même dynamique. C’est un groupe solide. Il y a de grandes chances pour qu’ils continuent sur la lancée de la fin de saison dernière.
Brest a eu du mal à digérer sa descente, mais a su retrouver un nouveau souffle. C’est un groupe cohérent, avec des joueurs expérimentés comme Grougi. Leur point faible était plutôt l’attaque l’année passée. Ils ont recruté en conséquence dans ce secteur avec par exemple Belgazhouani, que connaissait déjà Alex Dupont depuis son passage à Ajaccio.
Enfin je vois bien Angers parce que c’est un groupe qui travaille avec Stéphane Moulin depuis de longues années. Ils craquent dans la dernière ligne droite mais je pense qu’ils peuvent atteindre cette saison l’une des trois premières places. Le fait d’avoir recruté Butelle dans les buts sera aussi intéressant pour eux.
Dans le Top 5, je place aussi Troyes. Le groupe a très peu changé, il est revanchard par rapport à la saison passée et il y a toujours la patte Jean-Marc Furlan avec une équipe qui joue et qui cherche à construire. Après, il est vrai que cette saison, c’est plus compliqué de dégager des favoris. L’an dernier il y avait Lens. Il y a deux ans c’était Monaco et Nantes… Là c’est beaucoup plus homogène et indécis.

Valenciennes Nîmes
« J’ai très envie de suivre le Nîmes de Pasqualetti » Nous aussi! Crédit photo : Laurent Mazure

Quel peut-être l’invité surprise ou la révélation de cette saison ?

Il y a souvent un club de National promu qui surfe sur sa dynamique pour monter directement en Ligue 1. J’ai aussi très envie de suivre le Nîmes de José Pasqualetti, car c’est un entraîneur que j’aime beaucoup. Avec ses joueurs, il ne parle que de plaisir, de ballon, d’attaquer. C’est un jeu plaisant à voir et il faudra suivre ce nouveau challenge avec les Crocodiles. Nîmes possède un groupe équilibré.

Le feuilleton de l’été en Ligue 2 concerne Luzenac. Quel est votre avis sur le cas du LAP, interdit d’accéder à cette division?

Je trouve ça scandaleux. C’est incompréhensible. Nous sommes le 9 août (jour de l’interview, ndlr) et Luzenac ne connaît pas son avenir. Il y a eu trop de précipitations de la part des instances. Rapidement, Châteauroux a vu sa place assurée en Ligue 2 alors que ça n’a pas été le cas pour Sochaux lors de l’épisode avec le RC Lens par exemple. Visiblement, Luzenac a apporté tous les éléments pour intégrer la Ligue 2 et ils prennent un nouveau coup de massue après la décision de la LFP. Au début c’était un manque de garanties financières. Finalement on leur a donné raison et on leur sort l’argument du stade. C’est quand même dingue parce que le stade Ernest-Wallon a accueilli l’année passée un match de l’équipe de France espoirs !
C’est terrible parce qu’on a le sentiment que les instances du foot ne veulent pas voir Luzenac en Ligue 2 alors que le club a obtenu son ticket sur le terrain. Il faudrait pouvoir statuer à une date butoir, par exemple le 15 juillet, pour savoir dans quelle division évoluera telle ou telle équipe. Cela éviterait beaucoup de désagréments aux joueurs, entraîneurs et présidents des clubs comme Lens, Sochaux, Luzenac ou même Valenciennes cette saison. Ce n’est pas possible qu’il y ait encore autant d’incertitudes dans tous les championnats.

L’autre événement en Ligue 2, c’est l’arrivée d’une femme en tant que coach…

Il ne faut pas pointer du doigt Corinne Diacre parce que c’est une femme. C’est une professionnelle, qui a obtenu ses diplômes. Il faut analyser sa première en tant qu’entraîneure de Ligue 2, pas en tant que femme en Ligue 2. Ça fait du bien de voir des nouvelles têtes en Ligue 2 comme en Ligue 1, après ce n’est pas important que ce soit une femme. Pendant le match, elle avait un petit calepin, elle s’est levée quand Clermont a ouvert le score, comme tous les coachs. On va en tout cas prendre beaucoup de plaisir à la suivre cette saison avec son équipe. C’est un groupe qui a une assise défensive solide, avec un bloc bien en place et de la vitesse avec le trio de devant.

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