Le groupe de supporters Lingon’s Boys compte une cinquantaine de membres et profite des matchs à forte affluence (comme contre Caen vendredi) pour fidéliser et recruter de nouveaux membres. Situés en bas de la tribune « Dijon Céréales », ces abonnés effectuent également quelques déplacements dans l’année. Rencontre avec le président du groupe, Pélo.
MaLigue2 : D’où vient le nom Lingon’s Boys ?
Pélo : C’était une tribu celte de l’époque gallo-romaine, on a voulu rester sur le côté régional.
Le groupe a été créé il y a deux ans, pourquoi avoir fondé une section à part des Téméraires, le principal groupe de supporters dijonnais ?
On était la jeune garde. On a fait trois ans avec les Téméraires et il y a eu des petits différents de générations, on a préféré faire notre groupe de notre côté. Les Téméraires sont dans la tribune en face, chacun fait son propre délire. Sur les « Aux armes » ça suit plus ou moins.
Quel fut l’accueil du club ?
Le club venait de changer de direction, d’entraineur… Dans l’absolu, ça s’est bien passé.
C’est compliqué de mettre l’ambiance dans un stade où le public est plutôt familial ?
Très. On pourrait faire largement mieux, malheureusement les gens restent assis sur leurs sièges. Mais on est un club jeune, on n’a pas une grande histoire. La saison en Ligue 1 a ramené un peu de public : avant de monter, on reçoit Tours en février il y a 3 000 personnes au stade, 4 mois après c’est le match de la montée, on est 15 000 !
Cette année, il y a pourtant de quoi s’emballer pour les performances dijonnaises à domicile…
On fait 8 000 de moyenne, mais on ne joue pas la montée. L’année où on était en Ligue 1, l’ambiance c’était quelque chose. Patrice Carteron me disait qu’en entendant le « Aux Armes » dans le tunnel avant de rentrer, ça donnait la chair de poule ! Il y a moyen de mobiliser. Mais Gaston Gérard est avant tout un public de spectateurs plus que supporters.
Et quels sont vos rapports avec les joueurs ?
Le plus cool, c’est Paulle. Gastien aussi, Papou Paye. Philippoteaux et Amalfitano commencent à venir. Ils viennent nous voir en déplacement, pour d’autres il faut un peu plus se battre. Par exemple, 30 supporters des Téméraires étaient allés à Bastia l’année passée, aucun joueur n’était venu pour les saluer.
Paradoxal dans une équipe qui a l’air d’être composée de « bons mecs » ?
Certains joueurs se plaignent que le public a tendance a facilement siffler. C’est vrai que ça peut siffler à 1-1 à la mit-temps si le spectacle n’est pas au rendez-vous. On a déjà mené 2-0 et hop, 2-3 passes ratées et on entend le public râler. De notre côté, on se bataille avec le club pour dire aux joueurs qu’on demande un minimum de respect. Dans la presse, les joueurs disent souvent « On attend beaucoup de nos supporters ». Ce qu’il faut leur faire comprendre, c’est que les supporters attendent aussi d’eux ! De venir nous voir, rien qu’en bas de la tribune plutôt qu’un signe du milieu de terrain… On en parle avec le directeur sportif, Sébastien Pérez, qui transmet nos messages, d’autant plus qu’il sait ce que sait lui qui a joué dans des clubs à forte identité. Peut-être que le club n’a pas une histoire assez forte, un joueur respecte plus son public dans des clubs comme Saint-Etienne, Nice ou Lens, avec une véritable « pression » populaire…
MaLigue2 ayant passé la journée de vendredi au sein du DFCO et le match du soir depuis la tribune, livrons notre point de vue d’observateur . Il y a une vraie bonne ambiance familiale et conviviale à Gaston Gérard, avec un fair-play notable : les caennais ont été chaleureusement applaudis avant match pour leur montée en Ligue 1, Faycal Fajr et Mathieu Duhamel ont eu droit à une très belle ovation lors de la remise des trophées après la rencontre… Le mot spectateur convient bien dans le sens où le public cherche avant tout à assister à un spectacle, c’est d’ailleurs la politique assumée par le club. Ceci étant, les quelques 10 600 personnes présentes ce soir-là ont offert une belle ambiance, sous l’impulsion du speaker avant et après match mais également à plusieurs reprises pendant la rencontre lorsque le jeu s’emballait. L’exigence soulignée par les membres des Lingon’s Boys est véritable, le public peut réagir négativement sur une ou deux approximations successives alors que son équipe mène. Le discours du club est en cohérence avec ce qu’il se passe en tribunes, et l’on peut aisément comprendre la difficulté que représente l’animation de tout un stade par deux groupes de supporters peu conséquents, malgré toute leur bonne volonté. Les Lingon’s Boys n’ont cessé de sauter, chanter, encourager, durant la rencontre.
excellent boulot maligue2 ..... vraiment excellent ! ;-)