L’AJ Auxerre se déplace demain à Arles-Avignon dans le cadre de la J37. Avec l’obligation de gagner pour espérer obtenir son maintien lors du dernier match face à Nancy. Le coach Jean-Luc Vannuchi répond à nos questions avant cette rencontre.
MaLigue2 : La victoire face au Havre était vitale et permet de garder votre destin entre vos pieds…
Jean-Luc Vannuchi : Sincèrement, je ne me suis pas trop penché sur ça mais si Laval bat Nîmes et que Nîmes gagne ses deux derniers matchs, je ne suis pas sûr qu’on soit devant… Je ne suis pas persuadé qu’en gagnant les deux on soit sauvé.
Finalement, vous êtes meilleur en calcul que moi…
Là où je vous rejoins, c’est qu’il était important de gagner mardi soir, ne serait-ce que par rapport aux résultats des concurrents directs. Un autre résultat qu’une victoire aurait été préjudiciable. Il reste deux matchs, on va à Arles vendredi avec l’idée d’être en course pour le maintien et finaliser au plus tard tout ça contre Nancy le weekend prochain.
Justement, le fait d’aller à Arles un adversaire qui ne joue plus rien, c’est un peu rassurant ?
Je n’ai pas été du tout rassuré par le comportement des havrais hier soir, ils ont tous joué le jeu à 120% en venant pour faire un résultat. Ils ne sont pas venus en claquettes, loin de là. Bien au contraire et je pourrais même aller plus loin : apparemment, ils avaient tous parié sur la victoire, ils avaient tous mis 100 euros sur leur victoire à 4,75. On a des retours. Si j’avais su, j’aurai parié sur ma victoire !
En début de saison, peu de monde pensait que l’équipe était calibrée pour jouer le maintien. Est-ce que ça n’a pas été encore plus difficile de faire prendre conscience aux joueurs que ce n’est pas parce qu’on n’a pas prévu de jouer le maintien qu’on peut quand même descendre ?
C’est vrai que ça n’a pas été facile de faire la mise en route, on était dans la difficulté. Par contre, ils ont eu une super réaction hier soir, on les attendait tous au tournant après les quatre défaites consécutives et ils ont su répondre présents à l’instant voulu. Il faut qu’ils rééditent ça encore deux fois. Je suis arrivé dans un club qui n’a pas l’habitude de lutter pour ce genre de choses. Je dis souvent que Laval, Istres sont programmés dès le début de saison et savent pertinemment où ils vont, c’est à dire jouer le maintien. L’AJA ce n’est pas du tout ça. Depuis mon arrivée je dis que ça peut se jouer à la 38ème journée et je pense que je ne serai pas loin de la vérité.
Et le fait d’avoir le public derrière vous, ça a permis de rendre vos joueurs plus sereins ?
En tout cas, les supporters étaient passé dans la semaine au décrassage, le lendemain de Niort. Une visite très positive parce qu’ils voulaient justement nous dire que ce n’était pas le moment d’être contre nous mais plutôt derrière et qu’il serait toujours temps de faire le bilan. Ils ont tenu promesse hier soir en étant jusqu’au bout avec nous, car quand Le Havre est revenu à la 89ème, on a commencé tous a stressé. Mais ils nous ont soutenu. C’est un apport non négligeable dans ces moments-là.
Donovan Leon n’a pas retrouvé sa place suite à sa suspension à Niort : vous maintenez la confiance à Geoffrey Lembet jusqu’à la fin de saison ?
Jusqu’à la fin de saison je ne sais pas, il reste deux matchs. En tout cas, vu les perfs de Geoffrey, je n’avais pas trop de raison de l’enlever après Niort, j’en ai encore moins vendredi pour aller à Arles.
Ca fait partie des petits chocs psychologiques dont dispose l’entraîneur pour créer une prise de conscience ?
Ca fait partie des leviers possibles. Je l’avais fait avec Nîmes en National quand on est monté en Ligue 2, en changeant de gardien à 5-6 journées de la fin. De toute façon, chez les gardiens – comme tous les autres postes – il y a une usure mentale, physique. Comme tout le monde ils peuvent se sentir installés, inconsciemment. Je ne dis pas que Donovan n’était plus dedans, loin de là, mais sa suspension a fait que. J’ai eu une discussion avec le staff, on a décidé de continuer comme ça hier soir et certainement pour vendredi.
Votre coeur nîmois n’est pas trop tiraillé pour cette fin de saison ?
Je suis ami de longue date avec René Marsiglia, on s’appelle tous les jours. Notre souhait serait de mettre, avec Istres qui pour moi a lâché complet hier soir, soit Laval soit Châteauroux ; et on aura fait une bonne saison.
A titre personnel, cette expérience difficile doit aussi être enrichissante…
Oui, enrichissante. C’est un challenge excitant, compliqué. Ca fait un mois et demi que je suis dans le dur, on passe avec le staff à peu près 12 heures par jour au club. On essaye de ne rien négliger, on regarde énormément de matchs des adversaires, on fait des photos des coups de pied arrêtés, des montages vidéos, on essaye d’apporter le plus d’infos possible. En tout cas, je peux vous dire qu’on va normalement gagner les deux prochains matchs, je ne sais pas quelle sera la finalité mais on pourra dire qu’on a fait le maximum pour essayer d’atteindre l’objectif.
Crédit photos : AJAuxerre