Entretiens avec joueurs

Nicolas Verdier « Troyes-Brest : la victoire à tout prix ! »

Nicolas, balle au pied. Un petit air de Nolan Roux...
Nicolas, balle au pied. Un petit air de Nolan Roux…

A 27 ans, le numéro 9 brestois Nicolas Verdier réalise sa saison la plus aboutie. Si le Stade Brestois est encore en difficulté au classement, son buteur représente l’une des satisfactions de l’année. A l’occasion du match Troyes-Brest de ce soir, il répond à nos questions.

MaLigue2 : On a eu Jérémy Choplin la semaine dernière, il nous disait de son expérience en National qu’elle lui avait appris que « pour jouer au haut niveau, il ne faut rien lâcher et toujours travailler ». Tu partages ?

Nicolas Verdier : Totalement. Vu mon parcours, je pense que je suis l’exemple comme quoi il ne faut rien lâcher et espérer, sinon on n’arrive à rien. J’ai vécu pire que lui, je suis descendu jusqu’en DH. Si j’avais lâché, c’est sûr que je ne serais pas arrivé là où je suis maintenant.

La pose du début de saison sous les nouvelles couleurs
La pose du début de saison sous les nouvelles couleurs

Finalement la saison avec le Gazélec, si elle fut compliquée sur le plan comptable, a permis de te mettre en lumière pour rester en Ligue 2 ?

Oui, si je suis encore aujourd’hui en Ligue 2, c’est grâce à mon expérience à Ajaccio. Après, je n’ai pas fait une bonne saison la première année quand je suis arrivé, la deuxième aussi était compliquée, il y a eu la descente, un changement d’entraîneur. Au moins ça a eu le mérite de me permettre de rester en Ligue 2, même si personnellement je n’y croyais pas trop parce que je n’ai pas fait une saison exceptionnelle au Gazélec.

Et là, ça fait 50 matchs de Ligue 2 au compteur : c’est quelque chose quand même…

Je ne savais pas ! C’est sûr que c’est une récompense de tous les efforts que j’ai pu faire depuis le début de ma carrière et le mérite de n’avoir rien lâché. 50 matchs de Ligue 2, ce n’est pas rien…

Tu as inscrit 9 buts cette année, es titulaire régulier : tu t’étais fixé des objectifs chiffrés ?

Les attaquants, on a besoin d’objectifs : je m’étais fixé la barre des 15 buts, c’est encore jouable même si ça va être un peu compliqué.

Tu sens que tu as encore une marge de progression ? Et à quel point de vue ?

Oui. Cette année j’ai énormément progressé, je sais que je suis capable de faire plus encore. Je travaille au quotidien, en restant sérieux et concentré sur mon objectif, ça devrait être pas mal. Je peux faire mieux en efficacité, et encore cette année je n’ai pas trop à me plaindre sur cet aspect là. Être plus présent dans le jeu, sentir mieux les coups, des petits détails qui font la différence avec les joueurs de haut niveau.

"A toi de jouer Bruno", sors-nous de ce merdier !
« Mais non Bruno, ta femme elle est pas moche… »

Honnêtement, on pensait cette équipe très mal barrée à la trêve. Vous n’avez jamais lâché, les résultats sont revenus. Y-a-t-il eu un déclic ?

Je pense que c’est la réussite qui est venue à nous. Depuis le début de la saison, on ne peut pas dire qu’on ait été nuls sur les matchs, on a été très rarement largement dominés, à part contre Metz au match aller. On a continué dans notre système, on savait les capacités qu’on avait et les qualités du groupe, c’est ce qui a fait la différence ; il suffisait d’un match déclic pour lancer une série.

Ce qui est épatant c’est que vous avez su garder votre sang-froid malgré le contexte difficile : conflits entre présidents, supporters-président, joueurs sifflés… Vous n’avez jamais paniqué ?

Non, parce qu’on sait très bien que dans ce genre de situation si l’équipe panique ça devient ensuite très compliqué pour relever la tête. On voulait absolument garder la tête sur les épaules, tout donner sur le terrain les uns pour les autres, surtout être solidaires.

Johan Ramaré disait « Quand 1 joueur est sifflé c’est tout le groupe qui l’est ». Quand on entend ça on peut avoir tendance à se dire que c’est de la com’…

Non, c’est exactement ça. Si un joueur est sifflé, le groupe le vit mal, forcément. Un groupe, c’est une famille. C’est comme si vous vous baladez en ville et qu’on vous dit « Votre femme, elle est moche », vous allez être mal vous aussi. C’est un peu ce sentiment qu’on ressent. Maintenant, ça va un peu mieux parce qu’il y a des victoires et qu’on commence à être un peu plus costaud.

Ça marche, bras dessus, bras dessous !
Ça marche, bras dessus, bras dessous !

Quel est l’objectif du match à Troyes ?

La victoire ! On a pris conscience de nos qualités, on se déplace n’importe où pour gagner. On ne se cache pas en disant « on veut ramener un nul » ou « ne pas prendre de but », non, c’est la victoire à tout prix. On a fait un faux pas à domicile contre Le Havre, il faut rattraper ces deux points de perdus.

Troyes est une équipe qui joue, il y aura de l’espace pour les attaquants…

Oui forcément, aussi parce qu’on joue maintenant à deux attaquants plus un soutien. On peut se permettre de se pencher plus sur l’attaque, avoir des espaces en conséquence. On va déjà essayer d’installer notre jeu et de le prendre à notre compte.

C’est ambitieux contre une équipe comme Troyes, mais agréable à entendre…

C’est la solution pour gagner ! Même à Metz, on était parti pour gagner. On n’a pas fait notre meilleur match, surtout la première mi-temps…

C’est la deuxième fois que vous quittez le sud de la France après l’expérience à Boulogne en 2008, n’est-ce pas trop dur pour le provençal que vous êtes ?

Ça dépend, il y a des jours où c’est un peu plus compliqué par rapport au temps. Mais les gens sont chaleureux, accueillants. C’est un autre mode de fonctionnement de vie et ça n’est pas déplaisant. Tout se passe bien, je suis content d’être ici et j’ai hâte que le maintien soit assuré pour être plus détendu sur le terrain.

Crédit photos : © O.Stephan pour SB29

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