Formé à l’AS Nancy-Lorraine, Valentin Focki est probablement l’un des joueurs les plus expérimentés de Thaon-les-Vosges (National 3). Le milieu offensif de 28 ans a approché de près le monde professionnel, que ce soit avec Virton (D2 belge), Grenoble (CFA) et Epinal (CFA, National 1). C’est justement avec le SAS qu’il a vécu ses plus grandes épopées en Coupe de France. Celle de 2012-2013 restera dans ses mémoires, avec ce but inscrit contre Lyon en 32es de finale (3-3, 4-2 tab). Il paraissait logique de l’interviewer avant la réception de Valenciennes, dimanche.
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MaLigue2 : Valentin, comment avez-vous accueilli le résultat du tirage au sort avec la venue du VAFC ?
C’était très différent pour tout le monde. C’est une bonne nouvelle. De toute façon, soit tu te rends chez une R1 ou une R2 et le match prend des allures de traquenard. Soit tu affrontes un club professionnel. Valenciennes était dans notre groupe, tout comme Sochaux et Nancy. Cela peut être une très belle fête. Quand tu vois le niveau du football aujourd’hui, tu te dis que l’exploit est faisable. C’est une affiche inédite. Il n’y a en tout cas aucun regret de recevoir VA.
Que pensez-vous de cette formation nordiste ?
Personnellement, je mange et je dors football. Je regarde tout ce que je peux, et forcément la Ligue 2. Je ne connais pas par coeur Valenciennes, mais… On s’attend à une équipe un peu blessée. Il faudra s’en méfier. Aujourd’hui, la seule incertitude réside dans le groupe qui se rendra chez nous. De ce que l’on observe, c’est une équipe robuste, athlétique. Il y a du gabarit. On s’attend à un combat. Il faudra être au niveau physiquement et dans les têtes.
La belle dynamique thaonnaise peut-elle être la clé du succès ?
C’est vrai, nous sommes premiers de notre poule à égalité avec Sarre-Union. Ce n’est pas rien pour un promu ! D’autant plus que le fossé entre la R1 et la N3 est assez conséquent. Tu ressens vraiment le niveau National. Déjà, nous sommes satisfaits de notre parcours en championnat. La montée, je ne sais pas si c’est réellement l’objectif du moment, mais on veut aller le plus loin possible. Cela fait, en plus, 5 matchs où nous sentons que l’on nous regarde différemment. Il y a plus de méfiance chez l’adversaire, nous ne sommes plus une surprise. Dans notre groupe, chacun sait d’où il vient. Certaines joueurs ont galéré. Il y a un mélange de maturité et de jeunesse. De fait, nous prenons les matchs sans pression. Même en Coupe de France.
Il n’y a donc pas d’appréhension dans la préparation de cette affiche ?
On ressent que c’est un match différent, car il y aura plus de monde au stade notamment. Pour nous, cependant, la Coupe de France ressemble au championnat. Nous arriverons libérés sur le terrain. Nous devrons être deux fois plus vigilants car il s’agit d’une équipe professionnelle en face. En fait, c’est le plus gros changement par rapport à d’habitude.
Vous avez vécu de beaux parcours en Coupe de France. D’autres joueurs sont dans le même cas que vous. Est-ce un atout ?
Nous sommes 5 anciens joueurs de l’épopée d’Epinal en 2013, c’est déjà pas mal, oui. On me parle aussi beaucoup du parcours avec Vesoul, un peu avant, où nous avions affrontés le PSG. J’espère vraiment que les plus jeunes joueurs s’inspirent de ce qu’on peut leur raconter. Ce n’est pas juste pour se faire plaisir à se souvenir de cette période, mais c’est surtout une question de transmission.
De votre côté, avez-vous un secret dans la préparation de ces matchs ?
Avant la réception de Lyon, on m’avait fait un montage vidéo avec mes meilleures actions. J’avais regardé cela une bonne partie de la nuit. J’étais tellement excité que je n’avais presque pas dormi. Contre Nantes, en 16es de finale, c’était pareil, et à Lens aussi (8es de finale). En fait, c’était surtout pour se mettre des images positives en tête. Ces images te montrent de quoi tu es capable. Dans un match comme celui-ci, il faut se transcender, donc autant s’inspirer des choses déjà vécues.
Propos recueillis par Laurent Mazure