Antépénultième de Ligue 2, l’AJ Auxerre a encore été défait lors de la 10e journée. Cette fois par Lens (1-2), samedi, à l’Abbé-Deschamps. Ce lundi soir, le président Francis Graille était l’invité de France Bleu Auxerre. Pendant une demi-heure, le patron icaunais a répondu a toutes les questions. Il a conforté Pablo Correa dans son poste et a rappelé la responsabilité des joueurs dans la situation actuelle.
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« Pablo peut encore redresser la barre »
« Pablo Correa est l’entraîneur de l’AJ Auxerre et le restera. Si Harisson Marcelin, samedi, dans les dernières minutes, la met au fond, ça nous fait un point de plus et nous ne parlerions peut-être pas de la même chose. Il faut raison garder. J’ai choisi Pablo Correa il y a un peu moins d’un an. Lorsqu’il est arrivé, il a enchaîné les victoires. Il a su redresser la barre. Tout le monde l’a encensé. Nous avons un début de saison très difficile…catastrophique. Le chantier reste entier. Il a choisi son équipe, je le sais. Mais je pense que Pablo peut encore redresser la barre. Même si de nombreux commentaires laissent à penser que les joueurs l’auraient lâché, ce n’est pas le cas. On sait où l’on en est. Nous avons fait le point toute la matinée ensemble. Nous avons essayé d’analyser les choses, de voir nos erreurs. Le premier responsable, c’est moi. Et James Zhou assume aussi, avec moi, sa part de responsabilité. »
Un manque d’humilité du groupe ?
« Le groupe fait preuve, peut-être, d’un manque d’humilité. Il ne suffit pas d’être dans un grand club comme Auxerre, qui a connu de grandes heures, qui est un monument du football. Il ne suffit pas d’avoir évolué parfois en Ligue 1, d’avoir de nombreux matchs de Ligue des Champions, que le coach ait 70 matchs de Coupe d’Europe… Il faut se dire qu’on est en Ligue 2. Auxerre est un club de Ligue 2. Je suis le président d’un club de Ligue 2. La réalité est là. Parfois, les joueurs ne l’entendent pas. Il y aura des entretiens, dans les jours à venir, qui vont remettre des choses en place. Un certain nombre de choses font que, ce mardi, le discours passera de façon définitive auprès des joueurs. Le coach a sa part de responsabilité, j’ai la mienne, mais les joueurs aussi. »
Quid de James Zhou ?
« Il est désolé comme on peut l’être. Il n’imaginait pas cette situation. Mais, comme il me l’a écrit, Rome ne s’est pas fait en un jour. Il y a beaucoup de choses à changer, à faire évoluer. Il garde la totale confiance en ce qui est fait. Il fait son rôle d’actionnaire, je lui rends des comptes. J’ai passé une semaine avec lui il y a 15 jours. On partage cette colère. Des choses doivent avancer, bouger. La réaction à Troyes (0-1) m’a plu, malgré quelques attitudes. Des attitudes ne me plaisent pas, comme elles ne plaisent pas à James. J’y crois. Nous sommes tous derrière l’AJA. Avec James Zhou, on se parle tout le temps. Il est au courant de tout ce que je fais. De tous les problèmes. »
Un président sous pression
« Je sais qu’en reprenant ce poste, j’allais reprendre un métier à risque. Je ne m’attendais pas à une situation aussi compliquée, car je pensais que le club était plus ouvert sur l’extérieur. Or, le club est encore trop refermé sur lui-même. C’est un vrai handicap. Il est difficile, quand vous venez de l’extérieur, de faire évoluer les mentalités. Il y a une inertie pour que les gens comprennent ce que l’on veut faire et où on veut aller. J’ai besoin de personne pour me mettre la pression. Je sais où l’on veut aller. »
Des supporters impatients et apeurés
« Si vous n’avez pas peur, vous n’avancez pas. Le football, c’est à la vie à la mort. Les joueurs doivent le comprendre. Nous sommes obligés de nous dépouiller. Je me dépouille, Pablo le fait, et aux joueurs de se dépouiller. »