C’était la surprise de dernière minute. Vendredi, en début d’après-midi, Kévin Fortuné faisait ses valises pour Troyes. Le désormais ex-attaquant du RC Lens a signé un contrat de 3 ans en faveur de l’Estac. L’ancien Biterrois a pris part à son premier entraînement collectif, ce lundi matin. Puis, il a accepté de répondre à nos questions. Les détails de son départ, les souvenirs qu’il garde des Sang et Or, ses ambitions et sa nouvelle équipe, il nous dit tout.
MaLigue2 : Kévin, votre départ est allez très vite. Racontez-nous.
Un départ n’était pas forcément prévu. Mais deux jours avant la fin du mercato, mon agent m’appelle et me parle d’un intérêt de Troyes, sans plus. Vendredi, dernier jour du mercato, il me rejoint à nouveau pour m’annoncer que l’Estac est entré en négociations avec Lens. La concrétisation est proche. Je lui donne une dead-line à 14h, afin qu’après, s’il n’y a rien de nouveau, je puisse me concentrer sur le déplacement à Metz. Finalement, à 13h30, les 2 clubs sont tombés d’accord.
Quitter Lens, c’est davantage votre volonté où celle du Racing de se séparer de vous ?
Le coach (Philippe Montanier, Ndlr) m’avait dit qu’il comptait sur moi. Après, je me suis dit qu’avec l’arrivée de nouveaux attaquants, c’était le moment de laisser place à la nouveauté. Attention, je n’ai pas voulu fuir la concurrence, sinon je serais parti depuis le début de saison car j’avais eu quelques opportunités. Mais je préfère laisser la place à des mecs plus frais.
On évoque une clause dans votre contrat, qu’en est-il ?
Elle a été mise lors de mon renouvellement de contrat avec Lens. C’était pour me permettre de partir si un club d’un certain niveau venait à ma rencontre. Là, Troyes et Lens ont réussi à faire un effort pour s’entendre sur la somme qui pouvait faire activer cette clause.
Vous quittez un Lens qui a retrouvé sa place en haut de la Ligue 2 pour un Troyes avant-dernier… N’avez-vous pas l’impression de revenir un an plus tôt ?
Non, pas du tout. Pour moi, le challenge troyen est tout nouveau. Je ne fais donc pas trop attention à la situation du club. Nous verrons le comportement de l’équipe au prochain match. Après, nous savons que Troyes a des joueurs de grande qualité. Je pense que c’est un début de saison raté, tout simplement. Avec la trêve et le boulot du coach, nous allons essayer de bien travailler et de remonter, doucement mais sûrement, la pente. Nous devons nous projeter match après match. Je l’ai appris à mes dépens la saison dernière.
Cet été, le RCL a perdu plus d’une vingtaine de joueurs. Comment avez-vous vécu ce changement de cap ?
Il y avait une forme de renouveau, ce qui est normal. Un nouveau staff est arrivé, de nouveaux joueurs. Cela va faire du bien au club après la saison délicate l’an passé. En plus, la mentalité a vraiment changé par rapport à la saison dernière, avec des mecs très concernés par le club. C’était peut-être moins le cas dans le sens où lorsque vous êtes dans une période négative, dans un cycle infernal, rien ne va. Nous faisions des fois des matchs aboutis sans parvenir à l’emporter. Après, nous avons montré une grande force de caractère et de la solidarité pour nous en sortir.
« Benjamin Nivet ? Un joueur de grande qualité »
Que retenez-vous de votre passage à Lens ?
C’est à la fois simple et long. Lens m’a fait signer mon premier contrat pro. Je ne retiens que du positif de ce magnifique club avec ses supporters, malgré des hauts et des bas. Je ne les remercierai jamais assez, car je ne mets pas tout le monde dans le même panier. Et puis, de toute façon, j’ai pu régler les soucis qui m’opposaient à certains fans. Des soucis basés sur des malentendus. Je repars donc avec le sentiment d’avoir remis les compteurs à zéro. Je ne remercierai jamais assez le club, qui m’a accompagné notamment lors de mon drame familial (la perte de sa fille à l’été 2017, Ndlr).
La défiance d’une partie du public à votre égard a-t-elle joué dans le fait de partir ?
J’aurais dit oui auparavant. Mais, comme expliqué, nous nous sommes réunis avec les supporters. Nous avons tout mis sur la table. Il y a eu des malentendus. Il y avait des regrets des 2 côtés. Vous savez, avec les mauvais résultats de l’an dernier, certains ont été davantage pris pour cible que d’autres. Mais c’est oublié.
Vous avez affronté Troyes il y a 3 semaines avec Lens. Que pensez-vous de votre nouvelle équipe ?
Nous sentons qu’il y a des joueurs de ballon. L’équipe pratique un beau football mais ne connaît pas la réussite. Elle a montré, contre Lens, de belles phases de jeu. C’est finalement assez conforme à ce que j’ai vu ce lundi matin lors de l’entraînement. Il y a aussi beaucoup de jeunes.
En parlant de jeunes, vous allez jouer aux côtés de Benjamin Nivet…
On le connaît tous, même au-delà de son jeune âge (rire). C’est un joueur de grande qualité. Il a tout vécu dans ce club. Des montées comme des descentes. J’ai pu le côtoyer aux vestiaires ce matin. C’est quelqu’un de très simple, de très humble, ce qui me correspond. Avec sa qualité de passe, de contrôle, sa vision du jeu au-dessus de la moyenne…j’ai hâte d’être avec lui sur le terrain.
Propos recueillis par Laurent Mazure