« On en parle. On y pense. » Non, Gilles Garnier n’envisage pas un destin à la Ajaccio. Un rêve farfelu, quoi que. C’est le jeu de tous de rêver du meilleur. Le jeu, justement, peut-être le meilleur allié du FC Bourg-Péronnas, promu en L2. Un jeu apparemment alléchant… Ca promet !
Pourquoi changer quand tout va bien ? Au FCBP, on ne se pose pas cette question. Le miracle CFA2 – Ligue 2 en huit ans tient en un mot : continuité. Dans l’état d’esprit insufflé par le coach Hervé Della-Maggiore. Dans la progression constante souhaitée et espérée par Gilles Garnier. Dans le jeu mis en avant par tout un groupe. « Il y a déjà longtemps que ce club a ses principes, confirme Julien Veyre, journaliste sportif pour Voix de l’Ain, l’hebdomadaire phare dans le département. Même en arrivant en National, la philosophie de jeu n’a pas changé. Cela part de l’entraîneur et de la volonté des joueurs. » Durant toute l’année, cette « belle équipe de foot » dixit son président a offert un splendide spectacle au National.
Difficile mais…
Au-delà des petits privilèges de voir évoluer les Bleus, le public burgien a pu admirer l’abnégation d’un collectif bien huilé, parfaitement encadré et heureux de vivre ensemble. « Le groupe prenait du plaisir à jouer », ajoute Charlotte Calland. Cette jeune femme intègre le staff d’Hervé Della-Maggiore en qualité d’intendante. Mais aussi de chargée de communication. Une preuve que Bourg-Péronnas se développe à une vitesse folle. Pas le choix afin d’avoir toute sa place dans l’antichambre du foot français. Avoir un rang et le préserver. « Sportivement, ça sera difficile », admet Julien Veyre. D’autant plus qu’avant de jouer chez eux, les Bressans devront composer avec l’antre de Gueugnon. « Cela enlèvera peut-être un peu de pression. Mais cela reste à double-tranchant », s’inquiète notre confrère.
Un président « émoustillé »
Cet handicap n’empêchera toutefois pas Bourg d’amener avec lui sa bouffée d’air frais. Et ce, même si la crainte sera légitime avant d’affronter les ténors que sont Metz, Nancy ou encore Lens. « Nous allons jouer avec eux, contre eux, dans ces grands stades. Cela m’émoustille un peu. Nous entrons dans la cour des grands », déclare impatient Gilles Garnier. Des gros oui, mais qui n’empêcheront sûrement pas la volonté des coéquipiers d’Idrissa Ba de continuer leur bonhomme de chemin. Julien Veyre prévient : « Je ne suis pas certain que Bourg joue beaucoup moins. Leur chance, c’est justement de maîtriser un système de jeu, une manière de jouer. » A l’image d’un technicien avide de « voir sa formation jouer », ajoute Charlotte Calland. Une promesse d’un spectacle alléchant, de quoi rêver d’un destin au Gazélec ? « Pour le coup, il ne faut même pas leur souhaiter, réagit Julien Veyre. Cela serait catastrophique d’aller aussi vite. Il faut rester les pieds sur terre et, ici, les gens savent être mesurés. Bourg ne l’envisage pas et veut se maintenir. » Alors un maintien serein avant d’envisager plus haut ? Le jeu en vaut forcément la chandelle.
Laurent MAZURE