Le FC Sochaux Montebeliard a été le premier club français à passer sous pavillon chinois. Racheté par le groupe de Hong-Kong Ledus en 2015, qui lui promettait un avenir radieux. Mais il n’en fut rien. Après deux saisons à flirter sportivement avec la zone rouge, le FCSM est cette année au bord de la faillite économique. Supporters des Lionceaux, dépêchez-vous de parier sur votre club favori (Zebet vous offre par exemple un bonus de bienvenue de 150 €), car il est possible que l’avenir s’assombrisse plus vite que prévu.

Les faits marquant de l’alliance entre Sochaux et le groupe et Ledus
Ledus a officiellement acquis le club en juillet 2015 en le rachetant au groupe Peugeot, qui avait créé le club en 1928. Depuis le rachat jusqu’à aujourd’hui, le président du groupe Ledus n’a jamais totalement rassuré les supporters. Le club, il est vrai, a passé les contrôles successifs de la DNCG en présentant un budget à l’équilibre et des garanties financières suffisantes.
Sportivement par contre, le FCSM a été plus proche de la descente en National que de la Ligue 1. Sochaux a tout de même réussi à sauver sa peau en L2 lors des saisons 2015/16 et 2016/17, après avoir lutté avec acharnement. On est loin de la Ligue des champions et des millions d’investissements promis par Wing Sang Li.

Wing Sang Li assure que ces évènements n’ont rien à voir avec le club. Le budget du club pour cette saison est assuré. Sur ce point, il a raison, car la DNCG ne demande qu’un budget prévisionnel sur l’année. Mais les ennuis de l’homme d’affaires ont mis à mal sa stratégie d’investissement et rien ne garantit le financement du club pour les exercices futurs. Son empire ressemble désormais à un château de cartes qui menance de s’écrouler.
Quelle a été la stratégie sportive du groupe Ledus après la vente ?
Elle tient en un seul mot : aucune. Les deux saisons qui ont suivi le rachat ont été marquées par une absence d’investissement et un départ massif des joueurs d’expérience. À l’été 2015, le club a vu partir Butin, Roussillon, et Pelé. L’année suivante, Faussurier, Mignot et Guerbert ont quitté le navire. Sur ces deux années, toutes les arrivées ont concerné des joueurs en fin de contrat. Ledus n’a donc pas mis un centime sur la table.
Sochaux s’est donc retrouvé sans aucun projet sportif et avec une enveloppe de transfert quasi nulle. Quels étaient les objectifs du président ? Visiblement, ce n’était pas le développement du FCSM. Mais ce n’était pas non plus de gagner de l’argent via le club. En Ligue 1 et en Ligue 2, très peu de clubs sont excédentaires. Même Monaco, qui a une stratégie de plus-value, a présenté un bilan déficitaire lors de la saison 2015/2016 d’après le rapport de la DNCG.
Que cherchait Wing Sang Li en rachetant le club de Sochaux ?

Comme nous l’apprend l’Est Républicain dans un article du 31 août 2017, cette stratégie n’a jamais fonctionné : « Entre les rendez-vous sans lendemain auprès de collectivités, notamment alsaciennes, les vrais faux contrats, comme celui de la RATP pour l’équipement de lignes du métro parisien, les quelques affaires qui furent conclues ont bien souvent abouti à la livraison de produits qui n’étaient pas Ledus. » Le véritable échec du groupe chinois réside donc dans l’impossibilité d’avoir pu capitaliser sur l’image du FCSM.
De plus, des accusations d’enrichissement personnel contre le président et le directeur général commencent à fleurir. Toujours selon l’Est Républicain, Wing Sang Li aurait tenté de faire acheter par le club une Tesla à 150.000 €. Quant à Ilja Kaenzig, il a été pointé du doigt à cause de son salaire mensuel s’élevant à 663 087 € annuels.
Comment le FC Sochaux Montbéliard a-t-il pu se laisser piéger ?
Après le retrait de Peugeot, le club était endetté et il lui fallait des liquidités. L’arrivée de l’actionnaire chinois s’est faite à point nommé. Le projet sportif, lui, est fatalement passé au second plan. Pourtant, une stratégie sportive claire est essentielle pour pérenniser un club. On ne compte plus le nombre d’hommes d’affaires obscurs qui ont tenté de se faire un nom grâce au football et qui ont perdu soit leur argent soit leur crédibilité : on pense à Mammadov (Lens), mais aussi à Watanabe (Grenoble) et Jack Kashkar (Marseille) il y a quelques années.

Les exemples de rachat de clubs qui ont tourné au cauchemar sont nombreux et ils ont tous un point commun : la lubie d’un homme d’affaires dont les objectifs sont bien éloignés du football. Sans une vision d’ensemble et un projet cohérent, le rachat met en péril le devenir de l’institution et se retourne fatalement contre l’investisseur. C’est le chemin qu’est en train de prendre Wing Sang Li…
Crédit photos : Sam Coulon


