Auteur d’une saison pleine avec Niort (34 matchs, 3 buts), Jérémy Choplin a pris le temps de dresser le bilan des Chamois en 2016-2017 pendant ses vacances. A quelques semaines de la reprise de l’entraînement, le défenseur central s’imagine bien continuer dans les Deux-Sèvres, même s’il reste à l’écoute d’opportunités.
MaLigue2 : Jérémy, comment un footballeur professionnel occupe ses vacances ? Pouvez-vous céder à quelques excès, ou faites-vous attention pour revenir au top lors de la reprise ?
Jérémy Choplin : Cela fait désormais 14 ans que je suis pro donc je sais ce qu’on peut se permettre. Après le dernier match de la saison, je me lâche un peu au niveau de l’alimentation ou des sorties pendant une bonne semaine. Ensuite, je reprends progressivement une activité sportive avec du vélo, de la natation, du tennis… Et puis quinze jours avant la reprise, je réattaque les footings, et je reprends une alimentation plus saine. Comme dans chaque club, chacun doit suivre un programme de course et de gainage individualisé.
L’entraîneur Denis Renaud a-t-il prévu des petites sanctions si certains arrivent à court de forme ?
J’avais déjà connu cela avec Frédéric Hantz au Mans et à Bastia, ou avec Albert Cartier à Metz. Pareil à Niort : le coach mettra des amendes au-dessus de 1 kilo en trop. La reprise collective est prévue le 21 juin, et puis on débutera les choses sérieuses le 22 je pense.
Revenons sur la saison qui vient de s’écouler. Les débuts ont été très poussifs, avec une première victoire à l’issue de la 9e journée seulement, et une place de lanterne rouge par moments. Comment viviez-vous cette situation au sein du vestiaire, doutiez-vous de vos qualités ?
C’est sûr que c’était dur. On venait de connaître une saison compliquée, donc je pense que les joueurs étaient prêts à ce que tout ne soit pas évident au début. Mais nous n’avons pas paniqué. Après, évidemment le staff a souffert de cette situation. Denis Renaud et son adjoint venaient de nous rejoindre, ils devaient prouver après un passage difficile au Paris FC. Puis le déclic est arrivé lors de la neuvième journée avec une victoire au Red Star (1-0) où je marque. On avait réalisé un match complet, et à partir de là, derrière on a entamé une petite remontée.
« La défaite contre Brest a été le coup de grâce »
Niort est devenu l’une des équipes les plus en forme de Ligue 2 par la suite, avec notamment une série de 4 victoires consécutives. Au point de raccrocher le peloton de tête. Vous êtes-vous dit à un moment que la montée était envisageable ?
Oui, je me souviens notamment du match à Brest, où on mène chez eux 3-0 avant d’obtenir la victoire 3-2. A deux mois de la fin du championnat, on était prêts à tout jouer : le maintien comme le podium. Je pense que le tournant se situe à Sochaux. On gagne 2-1, on passe cinquièmes… et puis finalement ils égalisent à la toute dernière minute et on lâche deux points importants. Derrière, la défaite à domicile contre Brest (0-3) a été le coup de grâce, avec trois buts encaissés en 10 minutes en deuxième période. Par la suite, on avait donc l’objectif de finir du mieux possible.
Vous avez joué aussi le rôle d’arbitre à la fin, en accrochant notamment le champion Strasbourg lors de la 37e journée…
On avait vraiment à cœur de réaliser un gros match à domicile. On fait nul (2-2), mais on prend deux buts bizarres avec un penalty litigieux puis un but contre notre camp malheureux. Après à Lens lors de la dernière journée, on a tenté de résister mais c’était compliqué (1-3).
Êtes-vous surpris du podium final avec Strasbourg, Amiens et Troyes ?
Oui, un peu. Je pense que Lens méritait d’y être. Mais Amiens n’a rien volé et a réussi à prendre cette deuxième place avec les tripes. C’est vraiment exceptionnel pour eux. Monter deux fois consécutivement, j’ai connu cela avec Metz et Bastia donc j’imagine ce qu’ils ont dû ressentir. Je pense que finir 5e a dû être très rageant aussi sur Brest qui a longtemps fait la course en tête. Mais ils ont craqué sur la fin…
« On a réalisé un beau parcours en Coupe de France »
Quel bilan de la saison tirez-vous avec cette 10e place finale des Niortais ?
Je pense qu’on a réalisé une super saison. C’est le meilleur classement des Chamois depuis quelques années (Niort avait terminé 5e en 2014, ndlr). Et puis on a réalisé un beau parcours en Coupe de France également avec ce match de gala contre le PSG en huitièmes de finale, qui a fait vibrer toute une ville et toute une région.
Sur le plan personnel, vous avez réalisé l’une de vos meilleures saisons ?
Au niveau des buts marqués (3) oui, je n’avais plus connu cela depuis Metz ou Bastia. C’est vrai que c’est peut-être l’une des mes meilleures saisons. J’ai raté 3-4 matchs à cause des cartons, mais j’ai eu la chance de faire 34 matchs. Je n’ai jamais connu de grosse blessure dans ma carrière, et tant que le corps suit encore je poursuivrai.
Justement à 32 ans, comment voyez-vous l’avenir. Toujours à Niort la saison prochaine ?
Je dois rencontrer les dirigeants, même s’il me reste un an de contrat en option. Mais je sais que si j’ai des possibilités de relever un nouveau challenge ailleurs, je bénéficierais d’une porte de sortie. Je sais que quelques clubs sont intéressés, mais je n’ai pas encore reçu d’offres concrètes. Pour le moment, je m’imagine toujours à Niort.
Savez-vous déjà quelles sont les ambitions des Chamois la saison prochaine ?
Comme chaque année, on sait que l’on va sans doute perdre des jeunes joueurs qui ont réalisé une belle saison, comme Sambia ou Bronn. Les ambitions sont les mêmes depuis deux ans. Il faut d’abord effectuer un bon recrutement, et l’arrivée d’un joueur d’expérience comme Rivieyran parle en ce sens, à l’image des Agouazi ou Grange la saison dernière.
Propos recueillis par Dorian Waymel
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