En clôture de la 17ème journée de Ligue 2, le Nîmes Olympique se déplace sur le terrain de l’ES Troyes AC. Un déplacement difficile pour les gardois qui tenteront de ramener un point, comme nous l’explique le défenseur expérimenté Romain Sartre.
MaLigue2 : C’est votre deuxième saison à Nîmes, l’effectif assemble un mélange d’anciens et de jeunes prometteurs, guidés par un coach qui prône le jeu et pourtant, la mayonnaise met un peu de temps à prendre ?
Romain Sartre : C’est ça. Il y a eu beaucoup de changements à l’intersaison, ce n’est pas facile à mettre en place et à construire. On a fait un début de championnat moyen-bon, depuis 2 mois on est trop irrégulier pour espérer être dans la première partie de tableau.
Et cette année est partie pour ressembler à la précédente, avec une lutte pour le maintien…
De toute façon, on ne visait pas autre chose, on savait que ça allait être compliqué. On a quand même plus de points que l’année dernière, les résultats sportifs sont meilleurs même si on aimerait bien avoir quelques points de plus.
Vous dîtes que vous vous attendiez au même type de saison, même après le discours ambitieux des dirigeants cet été ?
Je connais bien ce championnat et, si je commence toujours une saison en n’ayant qu’une envie, gagner un maximum de matchs, il ne faut pas occulter la réalité. Il y a eu beaucoup d’arrivées, certaines tardives, un changement d’effectif, un nouvel entraineur qui est arrivé la veille de la reprise. Le temps que tout se mette en place, il faut un certain temps. Beaucoup de matchs se sont joués à pas grand chose, mais maintenant l’objectif reste le maintien, on a déjà bien galéré l’année dernière…
Ça passera surement par une amélioration du bilan à l’extérieur où vous êtes en difficulté au niveau comptable (5 points). C’est lié au fait que vous êtes une équipe joueuse ne fermant pas le jeu ?
C’est clair. Ce n’est pas qu’on est trop joueurs, simplement on a un coach qui a une philosophie qui ne veut pas qu’on soit à 10 derrière, à jouer en contre et balancer des longs ballons devant. Il aime le football, il aime bien faire jouer ses équipes, quand on a la maitrise du ballon. Ça n’a pas forcément payé, on a aussi manqué de réussite sur certains matchs. Après, je ne pense pas que sa philosophie soit mauvaise, il faut que ça prenne, ça va peut-être finir par payer. Dans l’urgence, on a un bilan à l’extérieur qui est trop faible et il faut quand même que l’on remédie à cela, et qu’on change quelque peu notre fusil d’épaule.
Ca a été le discours du coach cette semaine ?
Oui.
- « En 10 ans, la Ligue 2 a vachement évolué ! »
Le fait de jouer contre Troyes, qui est également très joueuse, peut vous être profitable ?
C’est intéressant pour nous. Il va quand même falloir que l’on soit solide pour rester le plus longtemps possible dans le match et espérer prendre un point, ce qui serait déjà très bien.
Revenons sur la philosophie de jeu : un coach qui parle de jeu doit toujours être plus excitant au quotidien. Mais, en tant que joueur, vous préfèreriez jouer mal et gagner tous vos matchs 1-0 ?
Si un jour on est dans la charrette et qu’on a à tout prix besoin de points, oui, on le dira. Je pars du principe que si on joue bien, sur 10 matchs, on a plus de chances d’en remporter que de les perdre. Sur 2-3 matchs, si on ne joue pas très bien mais que le résultat tombe, on sera contents. Mais sur une saison entière, si on arrive à avoir un bon contenu, il y a nettement plus de chances à la fin de la saison qu’il y ait plus de victoires que de défaites. La Ligue 2 est un championnat complexe, c’est très dur d’allier la manière et le résultat. On a une philosophie et on essaye de s’y rapprocher le plus possible, s’il faut la modifier un certain temps, on le fera. On a 5 points d’avance sur la zone de relégation, c’est un petit matelas sur lequel il ne faut pas se reposer.
Vous avez connu 6 clubs de L2 en 10 ans (Laval, Sedan, Lens, Châteauroux, Tours, Nîmes) et connaissez parfaitement ce championnat. Comment voyez vous son évolution ?
Il a vachement évolué ! Il y a 10 ans avec Sedan, quand on jouait à la maison, les équipes venaient toutes à 10 derrière pour contrer, c’était très compliqué. Maintenant, il n’y a plus beaucoup d’équipes qui ferment le jeu, seulement celles qui sont limites ou ont vraiment besoin de points. Ça arrive mais il y en a de moins en moins. C’est beaucoup plus ouvert, beaucoup plus technique qu’avant.
Vous prenez donc toujours du plaisir en Ligue 2 ?
Oui, j’y prends du plaisir. J’en aurais pris aussi si j’avais pu faire ma carrière en Ligue 1 ! (rires) La Ligue 2 est un très beau championnat, de l’humilité. Il y a aussi des gros clubs de Ligue 1 qui descendent et ça nous permet de voir de beaux stades, de belles équipes.
Il vous reste 6 mois de contrat, vous pensez à la suite ?
Non, je n’y pense pas. A part quand on est très jeune ou en tête d’affiche, maintenant c’est au jour le jour. Les clubs sont pour la plupart à compter leurs sous avant de penser à recruter. Avant, quand on était en fin de contrat, il n’y avait pas de souci pour retrouver un club. Le chômage touche aussi le football, il y a de plus en plus de joueurs et de chômeurs, malheureusement ça devient difficile.
Par rapport aux évènements extra sportifs autour du club, ce n’est pas toujours simple de rester concentrer sur le football au quotidien ?
Ça nous impacte aussi. Avec tout ce qui s’est passé en début de saison et dernièrement, on essaye de rester concentré même si ce n’est pas facile. La semaine avant Créteil était compliquée. Le coach insiste sur le fait de se remobiliser, penser à notre métier. Pour le reste, on verra après… Il y a un super état d’esprit dans cette équipe, on a la volonté et le cœur, ça ne suffit pas pour l’instant mais un état d’esprit comme celui-là est primordial en Ligue 2. Il faudrait qu’on arrive à le reproduire à l’extérieur.
Crédit photos : Nîmes Olympique
