« Strasbourg s’est tué le match tout seul. » Au micro de BeIN Sports, Sébastien Roudet n’avait pas tout à fait tort. Comble du hasard ou non, sa sortie à la 51e coïncidait avec le couinement des articulations nordistes. La paralysie gagnait les membres inférieurs. La tête, aussi et surtout. Mort ? Strasbourg n’est pas passé loin de la résurrection. Au bout d’un match haletant et aux multiples rebondissements.
Oui, le RCSA s’est mis toute seul dans le pétrin. Devant grâce à une reprise mi-pied, mi-tibia de Khalid Boutaïb sur un impeccable service de Vincent Nogueira, Strasbourg s’est mutilé. Dimitri Liénard, pour un excès d’engagement sur Sébastien Roudet, voyait rouge (18e). Felipe Saad, lui, omettait tout simplement d’éviter la tête d’Edouard Butin, mis à terre (44e). Un geste stupide réprimandé par un nouveau renvoi aux vestiaires. Hakim Ben El Hadj ne se laissait pas influencer par une Meinau furieuse. Chauffée à blanc par un premier acte totalement délirant.
Entre ces 2 faits de jeu, Valenciennes avait comblé son retard par l’intermédiaire Edouard Butin. L’attaquant valenciennois, servi en profondeur par Saliou Ciss, se jouait se Kader Mangane avant d’ajuster Alexandre Oukidja (1-1, 25e). Puis Nuno Da Costa, après avoir trop croisé sa frappe (36e), se rachetait sur un centre millimétré à destination de Sébastien Roudet, qui ne laissait aucune chance au portier strasbourgeois d’une reprise pied gauche (37e, 1-2).
VA dépassé à 11 contre 9
Mais oui, le miracle a soufflé au-dessus de la Meinau. Certes, le 3-1 inscrit par Nuno Da Costa (49e) annonçait une 2e période plutôt longue et ennuyeuse. Le suspense réapparaissait pourtant sur le rectangle vert et glissant de l’antre alsacien. Grâce à un Oukidja en très grande forme, s’interposant devant Fuligini (54e) ou encore Andy Faustin (57e). Grâce, aussi, à un collectif strasbourgeois plus que jamais soudé. Avec comme volonté celle de ne rien lâcher. De ne surtout pas abandonner.
Afin, aussi, de faire honneur à des fans toujours présents. Un 12e homme (ou 10e plutôt) récompensé par un penalty arraché par Jérémy Grimm et transformé par Ihsan Sacko (2-3, 59e). Pendant 20 minutes, Strasbourg parvenait même à faire reculer un bloc valenciennois totalement hagard. Au point de se créer quelques situations intéressantes devant les cages de Damien Perquis. Sans pouvoir revenir à hauteur. Des efforts réduits à néant avec le 4e but de Saliou Ciss (2-4, 83e).
Valenciennes s’impose mais Faruk Hadzibegic aura toutes les raisons de critiquer la gestion un poil calamiteuse d’une équipe qui avait tout pour vivre un après-midi royal. En face, le RCSA s’est sabordé mais a montré du coeur et une combativité exemplaire. Cela augure des lendemains plus heureux.
Crédit photo : Olivier Maillard