Une montée déjà aux oubliettes ? 7 journées de Ligue 2, aucune conclusion mais de grandes inquiétudes au Havre et à Lens. Légitimes. Ces favoris au podium ne parviennent ni à confirmer promesses, ni à passer de paroles aux actes.
« Selon Bob, on est prêts« , assurait-on au Havre, fin juillet et avant la reprise du championnat. « Notre effectif est fait pour monter en Ligue 1« , affirmait-on à Lens, début septembre en pleine trêve internationale. Délicat pour les 2 entités de modifier un discours en adéquation avec leur histoire, leur standing et leurs réels objectifs. Mais en ont-ils les épaules ? N’était-il pas imprudent voire prématuré de les déclarer avec une telle assurance ?
Ne parlons pas d’arrogance. Mais peut-être d’un sentiment de supériorité. Au Havre, on imaginait probablement une continuité logique au 5-0 infligé à Bourg lors du dernier acte de la saison dernière. A Lens, la stabilité financière retrouvée ouvrait de nouveaux horizons sportifs. Et, pour un Racing affamé, seule une fin heureuse (en Ligue 1) devait s’envisager. La réalité se veut plus incertaine. La suffisance a gagné l’une et l’autre formation à l’issue de 2-3 premières journées convaincantes. Depuis, c’est le néant.
Pourtant, l’homogénéité de la L2 n’est pas une découverte. D’année en année, ce sentiment se renforce. Agrémenté par la réussite des promus issus de National. Strasbourg et Amiens en sont l’exemple. Agrémenté aussi par des relégués blessés, touchés dans leur orgueils. Assoiffés, ces groupes encore marqués par l’expérience de la Ligue 1 montrent les crocs. Reims n’est pas brillant mais solide, rugueux. Le Gazélec n’est pas rayonnant mais se retape doucement. Sans dominer l’espace médiatique. En silence.
A cette homogénéité peut-être oubliée en Normandie et en Artois s’ajoute une suffisance marquante. A Bourg-en-Bresse vendredi, Le Havre a été mangé par un club de l’Ain plus agressif, plus volontaire et hargneux. Un Bourg qui avait usé des mêmes ingrédients à Lens, une semaine plus tôt (1-1). Lens, justement, n’en a pas assez fait pour venir à bout d’un Clermont moins à son aise qu’à l’accoutumé mais assez bagarreur pour décrocher le nul (1-1). 9e et 11e, Le Havre et Lens sont déjà au pied du mur.
Et si, finalement, la réalité était toute autre ? Les fondations ont été secouées par Koukou et Gimbert. Le discours du premier tranche avec le calme de son coach, Alain Casanova. L’ancien Niortais se montre alarmiste : « C’est peut-être le match de trop pour moi. C’est inadmissible. Se contenter toujours du minimum, j’en ai marre. » Gimbert, lui, avait déjà déclenché l’alarme il y a quelques semaines : « On savait qu’on allait pas monter facilement. Aujourd’hui, il faut prendre 42 points pour le maintien et on verra après, comme l’an passé. »
Car la réside peut-être l’ultime chance pour l’une et l’autre équipe. Se rattacher aux souvenirs de l’an dernier. 15e, Le Havre n’avait réellement mis en route qu’à partir de la 11e journée pour échouer d’un but dans sa quête de Ligue 1. Lens, lui, était 19e avant un déplacement à Valenciennes et un succès 1-0. Donc non, la Ligue 1 ne doit pas être rangée au placard. Cependant attention. Laisser de l’avance aux concurrents n’est jamais le signe d’un collectif déjà prêt pour l’élite. L’arrogance du lièvre n’a jamais battu l’humilité de la tortue.