Ils sont des centaines à partir de Valenciennes mais aussi de plusieurs autres endroits de l’hexagone pour rallier le Groupama Stadium, antre de l’Olympique Lyonnais, l’adversaire terrifiant que doit affronter VA en demi-finale de la Coupe de France ! En effet, l’OL n’est plus du tout malade comme à l’automne et fait logiquement office d’immense favori contre la lanterne rouge de Ligue 2, qui n’a remporté que deux matchs de toute la saison. Nous sommes allés à la rencontre des supporters de Valenciennes, fidèles au poste malgré une saison qui bat des records tragiques…
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Bonne route et rendez-vous ce soir à Lyon pour l’exploit ! ❤️ #OLVAFC #ObjectifFinale pic.twitter.com/W0NNZy7yRA
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C’est en amont du match entre Valenciennes et Saint-Étienne (gagné 0-2 par les Verts), rival historique et géographique de l’OL, que nous avons pu échanger avec plusieurs supporters prêts à vivre un moment excitant ce mardi soir. En effet, s’ils étaient nombreux à venir encourager leur équipe en Ligue 2 ce samedi 30 mars, tous les regards étaient déjà tournés vers la Coupe et la demi-finale à venir.
« Si on a une chance ? Évidemment qu’on a une chance, c’est du foot alors on aura toujours une chance, s’exclame Florian, la vingtaine, écharpe collector du quart de finale FC Rouen – VAFC autour du cou. Personnellement, je ne suis pas trop optimiste, je pense que la marche sera trop haute. Mais j’ai au moins confiance envers les joueurs pour qu’ils se « tapent » (sic), qu’ils donnent tout sur la pelouse pour ne pas avoir de regrets. Les gars, franchement, c’est peu probable qu’ils rejouent un match de cette importance dans leur carrière, alors s’ils ne sont pas à fond il n’y a plus rien à en tirer… »
Malgré les résultats extrêmement décevants cette saison, la colère des supporters est avant tout contenue par le besoin de faire bloc et par l’espoir de vivre un moment d’histoire en avril : « Comment vous dire… Je ne serais peut-être pas aussi assidu aux matchs de championnat si je n’étais pas motivé par la demie. Tout le monde en parle, mes potes, mes collègues, ma famille… On n’attend que ça et c’est même interminable (rires). Franchement, il y a neuf chances sur dix pour qu’on se fasse taper, mais même si c’était 99%, je garderai toujours espoir. »
Un déplacement dont beaucoup de fans seront privés, notamment à cause de l’horaire très contraignant et de la distance à effectuer. Malgré tout, ils seront plus de mille à garnir le parcage visiteur ce soir, et sans doute encore plus dans les travées du Parc OL. « C’est sûr qu’on n’a pas eu de chance cette année, entre le nombre de victoires qu’on a connues et les tirages à l’extérieur en coupe, raconte Cécile, particulièrement frustrée de ne pas avoir pu vibrer autant qu’elle le voulait. Pour les gens qui travaillent, les dates, horaires et destinations n’étaient pas avantageux, même si j’ai quand même pu voir le succès contre Paris en janvier (2-1, à domicile). Je pense que je m’en rappellerai longtemps puisque c’est la seule victoire à laquelle j’ai assisté cette saison », rigole-t-elle à moitié, non sans un visible pincement au cœur qui force l’empathie.
Quoi qu’il en soit, ce match contre Lyon a longtemps été désigné par les joueurs, le staff mais aussi par les supporters comme le dernier rayon de soleil d’une saison qui n’aura en dehors de la Coupe de France été que déception, désillusions et défaites en tout genre. Si Valenciennes ne perd pas tous les week-end par deux buts ou plus, son infériorité dans ce championnat de Ligue 2 n’a pas mis longtemps à être exposée et le club hainuyer devrait, sauf retournement de situation des plus improbables, jouer la saison 2024-2025 dans un championnat de National plus conforme à son niveau affiché sur le terrain. Avec la qualité de son centre de formation et des jeunes joueurs qui pourraient émerger – beaucoup sont sélectionnés ou ont été récemment appelés dans les différentes Équipes de France, le peuple valenciennois peut-il au moins voir le bout du tunnel et espérer des jours meilleurs dans ce championnat-ci ?
🚌 11 bus et plus de 600 supporters sont partis du Stade du Hainaut depuis 9h ce matin ! 😍#ObjectifFinale #VAneRenonceJamais pic.twitter.com/dtlnDnikW2
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« Très honnêtement, je n’arrive pas encore à me projeter, avoue notre supportrice qui aimerait bien tourner la page, mais qui n’est pas tout à fait résignée. J’aurais du mal à trouver de l’intérêt dans cette fin de saison si je me disais déjà que c’était terminé. Mais on a vu des belles choses, par moments, donc dans un championnat où le niveau devrait être légèrement moins relevé, pourquoi pas ? En tout cas, il ne faudra pas s’y attarder ». Car si VA est propriété depuis 2023 du groupe Sport Republic, qui possède également un club en Turquie et celui de Southampton en Championship (équipe qui tentera certainement sa chance en Play-offs pour monter en Premier League), le modèle économique du club nordiste n’est évidemment pas adapté à une division où les revenus sont extrêmement maigres à cause de l’absence de droits TV consistants et significatifs.
Un centre de formation, une masse salariale et des infrastructures comme ceux de VA coûtent des millions et seule la vente de nombreux joueurs pourrait permettre de garder le club à flot en évitant la nécessité d’injecter des fonds propres par les propriétaires (chose qui est tout à fait faisable, mais qui ne sera peut-être pas la priorité de Sport Republic). « Pour moi, continue Florian, il est trop dur de juger à la fois Ahmed Kantari, qui je le rappelle nous a bien sauvé les fesses (sic) l’an dernier, et la direction. La transition a été très mal faite et le chemin qu’a pris le club nous a mis mal, mais c’est vraiment sur ce prochain mercato et sur la phase aller de la prochaine saison que je pense me faire un avis sur les personnes qui gèrent. Peut-être que si on n’avait pas eu un tel parcours en coupe, j’aurais déjà une opinion bien plus tranchée »… À VA, si personne ne se berce vraiment d’illusion, il n’est pas encore l’heure de parler de la crise qui se profile mais plutôt celle de rêver, ne serait-ce que le temps d’une soirée, à une possible finale dans la ville voisine de Lille. Et si la saison 2024-2025 nous réservait encore une autre surprise ?
Photo Daniel Derajinski/Icon Sport