Dans le doute pendant toute l’intersaison pour savoir dans quelle division il allait évoluer, le FC Annecy a eu le soulagement de voir sa réintégration en Ligue 2 confirmée. Mais le retard accumulé dans la préparation et le mercato estival reste difficile à combler pour un club qui cherche à s’ancrer dans le monde professionnel. Dix-septième et premier relégable à mi-parcours, le compte n’y est pour le moment pas pour le FCA.
Un malicieux hasard du calendrier. Pour conclure son année 2023, le FC Annecy a accueilli… Rodez au Parc des Sports. Cocasse, alors que le club haut-savoyard avait passé tout l’été à faire la guerre par communiqués au RAF (accusation de « triche élaborée » etc) pour espérer conserver sa place. Une affiche loin d’être anodine et placée en haut lieu par l’état-major haut-savoyard. Mais la rancœur n’a pas servi de moteur pour une note amère avant de partir en vacances avec une défaite (1-2) difficile à avaler. Petit retour en arrière pour expliquer cette nouvelle rivalité : la formation aveyronnaise, avec sa victoire sur tapis vert actée contre Bordeaux lors de la 38e journée de 2022-2023, passait ainsi devant Annecy au classement sur le fil. Relégué, le FCA comptait militait d’abord pour une L2 à 21, puis comptait sur la relégation administrative de Sochaux pour rester en L2. Au terme de longues semaines d’attente, les Reds apprenaient finalement la bonne nouvelle du repêchage le 3 août 2023, soit deux jours seulement avant le premier match de championnat !
A lire aussi >> Ligue 2 – Annecy et Troyes sont bien plus forts en première mi-temps, Rodez parmi les meilleurs après la pause !
Dans ces conditions, difficile pour Laurent Guyot et les dirigeants d’attirer tous les joueurs souhaités au mercato, ne sachant pas dans quelle division se trouverait le club à la reprise. Pire, certains éléments de base du XI annécien comme Phliponeau ou Mendy décidaient de changer de couleurs pendant l’intersaison face à cette incertitude latente. Dès lors, la prépa estivale s’en est trouvée impactée et le coach n’a pas pu avoir un groupe au complet pour la reprise. Cerise sur le gâteau : Annecy devait aussi disputer son premier match le 5 août… dans un Parc des Sports à huis clos face à l’urgence de la situation. Le résultat sera sans appel et somme toute logique : un revers 1-4.
Annecy s’écroule souvent après la pause
Mais ces difficultés rencontrées et cette claque d’entrée auront eu le mérite de souder l’équipe. Annecy enchaîne alors six matchs sans défaite et se replace à la 10e place à l’issue de la 7e journée. Son meilleur classement de l’ensemble de la phase aller avant une lente glissade jusqu’au 17e rang et la zone rouge à mi-parcours. Avec le 16e bilan à domicile et le 14e à l’extérieur, le FC Annecy se montre trop juste dans tous les compartiments (10e attaque, 16e défense) pour espérer mieux. En revanche, comme l’année passée, le FCA se trouve toujours tout en haut des données physiques (nombre de kilomètres parcourus, intensité des courses…). Mais cette donnée ne suffit plus. Laurent Guyot assume cette énorme charge de travail déjà mise en place l’année dernière. Mais cette méthode ne s’use-t-elle pas trop à la longue ? En ne prenant en compte que les premières périodes, le FCA serait par exemple 4e du général avec 30 points ! Malgré ses 4 réalisations en 10 matchs, Warren Caddy, prêté par le Paris FC, n’est par exemple déjà plus désiré pour un investissement jugé insuffisant. L’attaquant n’a pas été le seul à vivre des rencontres à l’écart du groupe avec certains choix forts du coach par moments, sans pour autant parvenir à trouver la bonne formule.
🗣️ « Voir comment on peut améliorer notre situation au classement parce que le principal, c’est ça ! » #FCARAF #GoReds
— FC Annecy (@FCAnnecy) December 20, 2023
Au milieu de terrain, Ahmed Kashi a vécu une première partie de saison loin de son niveau, gêné par de multiples pépins. Vincent Pajot ne rayonne pas autant que l’an dernier, tandis que Kandil (prêt, Strasbourg) ou Adeline (prêt, Reims) essaient de tirer leur épingle du jeu. La belle surprise de la phase aller se nomme sans doute Antoine Larose (4 buts, 2 passes). Recruté en N3 à Louhans-Cuiseaux, l’ailier suit les traces de Gaby Jean qui avait suivi le même chemin avec réussite l’an dernier. Si la situation ne prête pas encore à la panique, une réaction est attendue en 2024 à Annecy. La spirale délicate (4 matchs sans victoire en championnat, élimination précoce en Coupe) de la fin d’année doit être balayée pour repartir du bon pied.
Photo Romain Biard/Icon Sport
