La réception de l’AJ Auxerre lors de la 11e journée de Ligue 2 sera importante à plus d’un titre pour le Stade Malherbe de Caen. Côté sportif, les Normands vont devoir endiguer une série de mauvais résultats, le tout en étant opposés à la meilleure attaque du championnat. Sur le plan symbolique, le rendez-vous va également peser puisque seront célébrés lors de cette rencontre les 110 ans du club. Retour sur une riche histoire.
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15 octobre 2013, la création : Le « Stade Malherbe caennais » voit le jour et s’installe au stade Venoix, il est le fruit de l’union entre deux équipes, le Club Malherbe Caennais, équipe de foot émanant du lycée Malherbe et le Club sportif caennais, un club omnisport. Les couleurs, bleu et rouge, viennent du maillot du CSC tandis que les rayures verticales sont héritées du CMC.
1914, le premier titre : Dès sa première saison, le SMC remporte le championnat USFSA (Union des sociétés françaises de sports athlétiques ) de Basse-Normandie, un titre qu’avait déjà remporté ses deux clubs « parents » lors des saisons précédentes.
1934, le premier passage au football professionnel : Pays de l’olympisme, la France a longtemps résisté à la professionnalisation du football mais finira par sauter le pas en 1932. Le Stade Malherbe caennais fera partie de la deuxième vague de clubs à entrer dans cette nouvelle ère. Admis en deuxième division, le club bas-normand fera de bons débuts (6e) mais retournera parmi les amateurs quatre ans plus tard, faute de moyens financiers suffisants.
1983, le début de l’ère Mankowski : Pendant les 35 années qui suivent la Seconde Guerre Mondiale, le SMC navigue aux alentours de la troisième division, dont le format va différer dans les années 70. En 1983, Pierre Mankowski, également connu pour avoir longtemps été coach adjoint en Équipe de France (2002-2010) devient entraîneur-joueur du club. Dès la première saison, le club obtient la montée en Division 2 et s’y maintiendra la saison suivante, retrouvant le statut professionnel.
1988, le SMC en D1 ! : Mankowski restera sur le banc jusqu’à la fin de la saison 1987-1988, au terme de laquelle le SMC va décrocher la première montée de son histoire dans l’élite, après un barrage aller-retour remporter contre les Chamois Niortais. Le coach des deux montées ne restera pas à Malherbe. Cet été là, il partira coacher un autre club… nommé Havre Athletic Club.
1992, Malherbe en Europe ! : Les deux premières saisons en D1, le SMC, renommé « Stade Malherbe Caen Calvados Basse-Normandie » arrache son maintien de justesse, coaché Robert Nouzaret. Sous les ordres de Daniel Jeandupeux, le club passe un nouveau cap au début des années 90 : 8e de D1 en 1991 puis 5e en 1992 et donc qualifié pour la Coupe de l’UEFA (ancien nom de la Ligue Europa) après un passage réussie par la défunte Coupe Intertoto. Avec Philippe Montanier dans le but, Hubert Fournier, Benoît Cauet, Stéphane Paille et autres Xavier Gravelaine, Caen s’inclinera en 32e de finale contre le Real Saragosse, malgré une victoire lors du match aller.
6 juin 1993, le SMC entre à D’Ornano : Après près de 80 ans de bons et loyaux services, le Stade de Venoix (aujourd’hui Stade Claude-Mercier) voit s’en aller l’équipe première du SMC qui inaugure le stade Michel d’Ornano avec un match de gala contre le Bayern Munich, remporté 4-1. Malheureusement, les années suivantes marquent un certain déclin avec le départ des meilleurs joueurs et des problèmes financiers récurrents. Malgré le retour de Mankowski, Caen n’évitera pas la relégation en 1995
30 avril 2005, cruelle soirée au Stade de France : Entre les années 90 et 2010, le SMC va remonter à quelques reprises en Division 1 (puis Ligue 1) sans parvenir à y rester plus de deux saisons. En 2004-2005, le club frôle une nouvelle qualification européenne en s’inclinant en finale de la Coupe de la Ligue contre le RC Strasbourg (1-2) malgré un but de Sébastien Mazure.
2019, saison chaotique et descente en Ligue 2 : Remonté une nouvelle fois dans l’élite en 2014, le SMC s’y stabilise pendant 5 saisons mais l’exercice 2018-2019 est complétement décousu. Le club démarre la saison avec Fabien Mercadal sur le banc mais après un mauvais début de saison, la direction lui « adjoint » en février Rolland Courbis, un coach à l’expérience et à la notoriété bien supérieure « Quand on échange, on est huit à neuf fois d’accord. Si on a un désaccord, il faut qu’il y en ait un qui décide. Et celui qui décide, c’est moi jusqu’à la 38e journée », explique Courbis. Quelques heures plus tard, le club annoncera que Mercadal est toujours le coach principal. Dans ce flou artistique : le club termine 19e avec seulement 33 points. Le 24 mai 2019, le SMC joue son dernier match de L1 à ce jour contre Bordeaux (0-1). Deux jours plus tard, les deux coach auront quitté le club.
15 mai 2021 : Jeannot sauve Caen : Cette fois, le SMC aura beaucoup de mal à rebondir, 13e en 2019-2020, Caen lutte pour sa survie jusqu’à la dernière minute de la saison 2020-2021. Après le limogeage de Pascal Dupraz en mars, Fabrice Vandeputte prend le relais. Barragiste avant la 38e et dernière journée le club bas-normand, réduit à 10 évite se hisse à la 17e place, à la différence de but grâce à un penalty salvateur de Benjamin Jeannot.
Photo ©Anthony Dibon/Icon Sport)