Le nouvel entraîneur de Bordeaux a été présenté ce midi à la presse et à ses supporters : Albert Riera, qui a pris ses fonctions officiellement depuis hier après le départ de David Guion, a fait son grand retour chez les Girondins, 18 ans après avoir quitté le club en tant que joueur. Au cours de plus d’une demi-heure de prise de parole, après son président Gérard Lopez et son directeur sportif, il a donné les grandes lignes de son mandat en Ligue 2 à la tête du FCGB.
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Admar Lopes : « Albert nous rejoint parce qu’il colle parfaitement au projet sportif qu’on voulait mettre en place cette saison, avec des idées de jeu ambitieuses, dominantes, offensives. Des idées claires. Aussi pour son passé au club, sa capacité à communiquer et sa personnalité, son caractère, on pense que cela collera parfaitement au contexte actuel. On est très heureux de recevoir Albert, je lui souhaite le meilleur. »
Albert Riera : « Je n’ai pas beaucoup de mots, si ce n’est merci pour la confiance. C’est allé très vite, maintenant il faut parler sur le terrain […]. Jusque-là, Bordeaux est une équipe qui domine plus que l’inverse, mais on ne marque pas beaucoup de buts. Ça, c’est ma responsabilité, de trouver la solution à ce problème. Si on était une équipe « 60/40 » (comprendre 60% de possession, 40% sans le ballon), alors on doit être une équipe 70/30. On veut avoir encore plus le ballon, mais sur ces 30%, on doit être aussi une équipe qui presse bien, qui sait quoi faire. Je l’ai dit au président, l’entraîneur ne peut pas faire la promesse de gagner tous les matchs, de gagner le titre. On ne peut pas promettre tout ça. Mais avoir une équipe qui sait quoi faire avec et sans le ballon à tout moment, une équipe complète, qui a les idées claires, qui domine et qui sait comment dominer… Avoir tous ces détails, c’est pour moi le plus important. Le résultat c’est la conséquence de toutes les choses que tu fais pendant 90 minutes. Je serai donc concentré sur ces 90 minutes sur ce qu’on peut faire, ce qu’on peut changer, contrôler, les choses qui sont dans nos mains. Si tu ne frappes pas au but, tu ne marqueras aucun but. C’est pour ça que je suis ici, pour permettre aux joueurs de frapper plus, d’avoir encore plus d’occasions. Si on n’en a pas, je le dis toujours, c’est le problème de l’entraîneur, pas des joueurs. »
« Je rigolais avec (Aliou) Badji hier, à l’entraînement : « Dans ton contrat, c’est écrit de trouver le gardien ou de marquer des buts » ? Il me répond « De marquer des buts » ! Alors marque des buts ! Je demandais ensuite aux gardiens « Tu préfères qu’il frappe sur toi ou sur un côté », il me dit « sur moi »… Donc je me tourne et je dis « Aliou, tire sur un des côtés » ! La qualité se travaille aussi. Sur les trois matchs que j’analyse, où on a 63% de possession, on a tiré dix fois et sur ces dix fois, trois fois au but (comprendre cadré). Avoir 100% d’efficacité, c’est très difficile. Normalement, 30% des frappes sont cadrées. Alors on doit faire 15 ou 18 tirs, ce qui fera 6 ou 7 frappes cadrées, ça va nous faire des buts non ? »
« J’aime parler aux joueurs, leur permettre de réfléchir, de sentir ce qu’ils vivent. Ils me disaient en général qu’ils étaient déçus, qu’ils passent des matchs où ils ne se sentent pas inférieurs à l’adversaire au contraire, et qu’ils perdent quand même. Et ça c’est frustrant. Le dernier match (contre Laval), je crois que c’en est un exemple clair. Tu perds 0-1 à la maison après avoir dominé un peu plus. Des fois, le meilleur ne gagne pas. Il faut l’entendre. C’est pour ça que notre jeu est si beau, ce n’est pas toujours le favori qui gagne. La philosophie, c’est d’essayer de faire sentir à l’équipe adverse qu’elle n’est pas meilleure que nous. Ça, c’est ce que je veux. Bien sûr que c’est frustrant quand tu n’es pas pire que l’équipe en face et que tu perds le match… Mais ils (les joueurs) sont réveillés déjà ! J’aimerais bien qu’on soit tous ensemble, avec les joueurs qui rentrent petit à petit de sélection, mais le groupe avec lequel je travaille est très bien (il mime une pente ascendante, ndlr) […]. Mon objectif dans la vie, ce n’est pas d’être parfait. Il y a des choses que je fais de bien, d’autres moins bien. Mais je me concentre sur ce que je fais de bien. Avec la passion, l’énergie que j’ai et que j’apporte, le groupe le sent. On est ensemble dans le même chemin. »
« J’essaye de prendre le meilleur de chaque entraîneur. Tactiquement, ça pourrait être Rafa Benitez, la simplicité du jeu d’Ernesto Valverde, la discipline de Fatih Terim, de feu Luis Aragones… Tous avaient quelque chose de spécial, mais aucun des entraîneurs que j’ai cités n’est parfait. Je ne peux pas prétendre à l’être, je vais faire des erreurs bien sûr, mais avec logique je vais essayer de prendre le meilleur de chacun. À la fin, il n’y a pas deux fois le même entraîneur, il n’y a pas de copie conforme. Je suis comme je suis et le plus important, c’est que ce que j’ai en moi je le donne aux joueurs pour qu’ils s’améliorent chacun individuellement. »