L’histoire aurait pu être belle entre Sochaux et Oswald Tanchot. Malheureusement après plusieurs semaines de préparation en compagnie d’un groupe rajeuni, le FCSM ne sera pas sur la ligne de départ de la Ligue 2 ce samedi pour la reprise. Rentré chez lui après l’échec du projet de reprise porté par Romain Peugeot, le technicien s’est longuement confié dans une belle interview accordée à l’Est Républicain. Il y exprime sa colère envers les dirigeants qui ont laissé à l’abandon ce club historique.
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« (Je suis en colère) contre les gens qui avaient la responsabilité de diriger le club. En premier lieu les propriétaires, qui doivent veiller à sa bonne santé, notamment économique. Je ne les connais pas personnellement ces gens-là, mais peut-être qu’en étant plus transparent on aurait pu trouver des solutions. Samuel Laurent, je l’ai vu lors de mon arrivée. Ensuite, il est parti chercher de l’argent à Hong Kong. Je ne l’ai plus revu, ni eu au téléphone. (…) Je veux lutter contre l’idée de ne pas aimer le foot, parce que tout ça, ce n’est pas le foot. Le foot, ce sont les gens qui sont venus nous soutenir à l’entraînement jusqu’à la fin, qui seront encore là quelle que soit la division. Il faut séparer le foot de son environnement, revenir à la pratique, à la passion, à la simplicité. Le rendre trop technique, le judiciariser, ça va le tuer. Ces gens qui veulent se servir du foot vont finir par tuer leur propre business alors qu’ils ont la responsabilité de protéger le football. »
Photo Sebastien Bozon/Icon Sport
Oswald Tanchot a mille fois raison, sauf qu'on pourrait dire les choses autrement : le foot business est entré dans l'ère du libre marché censé s'autoréguler par une saine concurrence "libre et non faussée" - Ce sont les ukases base du Traité Fondateur de l'UE sauf que la liberté intégrale de mouvements (marchandises, personnes, capitaux) exigée par l'Allemagne en contrepartie de son accord pour l'euro monnaie commune (F. Mitterand souhaitait limiter cette liberté aux seuls échanges européens) impliquant l'absence de tout contrôle sur les investissement étrangers, comporte son lot de bonnes (mais rares) et de mauvaises (voire très mauvaises) surprises. Auparavant, jamais des escrocs n'auraient pu venir prendre le contrôle d'une institution économiquement aussi structurante que le FC Sochaux. Aujourd'hui il est un peu tard pour regretter les dégâts, mais ils sont la conséquence d'un système voulu par ceux qui les déplorent ; ceux-là même qui nous proposent aujourd'hui une "cellule de crise" comme réponse technocratique. Nous ferons simplement observer qu'il y a longtemps que les salaires de ces gens ne seraient plus payés si l'Etat français n'allait par chercher quotidiennement des liquidités sur les marchés financiers ... et augmenter ainsi notre dette publique. Pour les salariés du FC Sochaux, c'est direction pôle emploi et bonne chance à tout le monde.