Ce vendredi 14 avril aura lieu la 29e des 34 journées de National 1. Et même si le championnat touche à sa fin, la course à la montée est toujours aussi indécise ! En effet, Martigues, Concarneau et Dunkerque sous tous les trois à égalité de points (49) et espèrent tous faire partie de la saison 2023-2024 de Ligue 2. Problème : seuls deux d’entre eux pourront y accéder. Nous avons décidé de contacter Frédéric Sougey, journaliste et rédacteur en chef de Foot Amateur (média référence pour la troisième division française et les championnats qui l’alimentent) pour nous parler plus en détail de ces trois formations, favorites pour la montée.
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Martigues, le promu quasi-invincible
Alors que l’on s’attendait à une saison compliquée pour les clubs promus (en dehors de Versailles, au budget salarial démentiel pour un club qui quitte le National 2), Martigues fait pour l’instant une saison spectaculaire. Tout d’abord parce qu’il a réussi à se maintenir avec brio alors que six clubs descendront à l’étage inférieur, comme convenu dans le cadre de la réforme du championnat de France, mais aussi parce qu’il est en passe d’obtenir une double-montée qui serait amplement méritée, si on regarde les 28 premières journées. Les Bucco-Rhodaniens n’ont en effet perdu que trois fois cette saison en championnat, et présentent un bilan équilibré de matchs nuls (13) et de victoires (12) pour avancer de manière très régulière, avec un rythme proche des deux points par match.
Mais il reste encore six rencontres à jouer et le FCM est le club qui dispose de la tâche la plus ardue dans ce top trois, car il a le calendrier le plus compliqué sur le papier avec deux matchs consécutifs contre Dunkerque (J30) et à Concarneau (J31). Un inconvénient autant qu’un avantage, car si ces matchs vont être très compliqués à négocier, les Martégaux ont absolument leur destin entre leurs mains et peuvent empêcher les deux plus proches concurrents de les dépasser dans ces deux échéances à venir. Un fait qui ne contrariera pas Grégory Poirier, jeune entraîneur de 40 ans qui apporte un véritable vent de fraîcheur sur ce championnat : « Il a de bonnes idées et les fait bien appliquer, analyse Frédéric Sougey. Son équipe ne s’est pas laissée démonter, n’a pas eu le vertige quand elle a occupé la première place. Même dernièrement, ils étaient menés au Puy (1-2) et ont su revenir au score dans le temps additionnel à 10 contre 11, ça représente vraiment leur état d’esprit ». Alors que les joueurs de Martigues ont un léger avantage au goal-average particulier, difficile de ne pas croire en leurs chances dans ce sprint final. Même s’il est vrai qu’ils disposent forcément d’un effectif moins fourni que certains autres concurrents, qui pourrait souffrir avec quelques absences dans les dernières journées.
Concarneau, un rebond bienvenu au meilleur des moments
Déjà en tête d’affiche en début de saison grâce aux prouesses d’Amine Boutrah et ses coéquipiers, l’US Concarneau a connu un coup de mou en cours de saison. Les Thoniers se retrouvèrent fort dépourvus quand l’hiver fut venu, avec une petite série de cinq matchs sans victoire (dont quatre défaites, face à Martigues, Bourg-Péronnas, Dunkerque et Le Mans) entre décembre et février. Mais depuis, les Bretons ont bien réagi et ont su prendre des trois points importants contre Versailles ou plus récemment sur la pelouse du Red Star, un autre poursuivant. Le tout sous les ordres d’un entraîneur très intéressant à suivre, qui prône un football décomplexé : Stéphane Le Mignan.
« Ça joue bien, c’est l’équipe de National 1 qui joue le mieux et ce depuis plusieurs saisons, nous confirme notre spécialiste. La force et la faiblesse de Concarneau, c’est qu’ils ont aussi connu une expérience similaire en faisant longtemps la course en tête avant de s’écrouler. Est-ce que Le Mignan peut s’en servir pour rebondir cette année ? Ou au contraire, est-ce que ça va peser sur leurs épaules à un moment donné ? »
Heureusement pour l’USC, il y a eu cette victoire accordée sur tapis vert contre Nancy (qui a toutefois fait appel) après de nombreux retournements de situation. Désormais, les Concarnois ont le vent en poupe et ont gros à jouer avec une potentielle promotion à aller chercher pour couronner une très belle saison qui sera, quoi qu’il arrive dans ces six dernières journées, réussie. Mais elle aura peut-être un goût d’inachevé si elle ne se conclut pas par une montée, surtout lorsqu’on peut compter sur un Fahd El Khoumisti aussi impressionnant !
L’effet Chabert, synonyme d’ascenseur pour Dunkerque ?
Alors que les Maritimes vivotaient au milieu de tableau, loin d’être en danger de relégation mais également assez loin des places de promotion, ils ont connu un électrochoc digne de ce nom lors de l’arrivée de l’expérimenté Mathieu Chabert, qui a déjà réussi à faire monter Béziers et Bastia ! Relégués de Ligue 2, nous nous attendions à ce que l’USLD soit une équipe cohérente et difficile à jouer dans ce championnat de N1, mais peut-être pas exactement au point d’être à une petite longueur de prendre la couronne à Martigues à la J28 ! « Quand on regarde les équipes qui montent en National, c’est très rare qu’une équipe reléguée fasse l’ascenseur », rappelle notre confrère. Et quand on considère les changements récemment opérés au sein du club en cours d’année, les supporters avaient légitimement de quoi s’inquiéter quant à sa stabilité.
« Depuis 6 journées, c’est six victoires ! Dunkerque avait peut-être besoin d’un coach doué dans son discours, qui pouvait apporter quelque chose très rapidement… C’est rarissime de commencer aussi fort, on a vu un effet psychologique immédiat et cela s’est traduit sur le terrain par d’excellents résultats ». Seule petite ombre au tableau, qui date des semaines qui précédaient la nomination de Chabert : le nombre de défaites, qui s’élève à 9 en 28 journées dont un revers 1-0 à Tribut face à Martigues qui pourrait valoir cher si la situation ne change pas d’ici la J34. « Mais des trois premiers, c’est peut-être l’USLD qui a le moins de points faibles. Ils ont un peu moins marqué, mais Rayan Ghrieb est en excellente forme et quand on lance une dynamique positive comme celle-là, c’est difficile à arrêter ! »
Derrière, les clubs d’Île-de-France marquent le pas
Les « nouveaux riches » de N1, Versailles, connaissent un véritable coup de mou en cette deuxième partie de saison et n’ont remporté aucune de leurs quatre dernières apparitions ! Alors qu’ils s’effondrent au pire des moments, leurs voisins du Red Star FC ont subi la loi de deux équipes plus fortes, Dunkerque et Concarneau, qui se sont imposées coup sur coup face à l’Étoile Rouge. Malgré tout, ces deux formations restent néanmoins à quatre points du top 2, synonyme de montée en Ligue 2. Ils n’ont plus leur destin entre leurs mains, mais seraient bien inspirés de tout gagner jusqu’à la fin pour se donner les meilleures chances de profiter de potentiels faux pas des équipes en tête.
Photo Loic Baratoux/Icon Sport)