Mohamed Bayo a réalisé une saison de Ligue 2 exceptionnelle, avec ses 22 buts, pour emmener pour la première fois de son histoire Clermont en Ligue 1. Le buteur, formé au CF63, est revenu pour Onze Mondial sur son enfance, sa formation en Auvergne, et la saison de la montée. Pas mécontent du travail et du bout d’histoire accomplis !
A lire aussi >>Ligue 2 – Adli, Bayo, Allevinah, Doukouré… ces joueurs qui ont pris le plus de valeur en 2020-2021
« J’ai signé au Clermont Foot à l’âge de 6 ans. J’ai gravi les échelons petit à petit. Plus je grandissais, plus ça devenait sérieux. Vers mes 10/12 ans, le club a commencé à virer des joueurs. Là, je me suis dit : « Ah ouais, c’est chaud ». J’ai commencé à prendre conscience des choses. Je me disais : « Ça commence à bien marcher ». Ensuite, je suis arrivé en U17 nationaux, j’affrontais Lyon, Auxerre, et plein d’autres clubs pros, c’était un autre football. J’ai bien appris.
Après ma signature en pro, j’ai intégré définitivement le groupe. Quand je suis arrivé, l’ambiance était bonne, il y avait de bons joueurs comme Pereira-Lage (Angers), Ajorque (Strasbourg) et j’en passe. Il y avait un groupe de qualité, les anciens mettaient les jeunes à l’aise. La saison suivante, je passe six mois en réserve, tout en faisant quelques groupes et en rentrant quelques minutes à chaque fois. Au final, le temps passe, tu ne progresses plus, tu ne joues pas avec les pros et du coup, tu commence à te dire : « Il faudrait que je parte ».
Et là, je demande un prêt. J’appelle mon agent et lui dis : « Je n’ai pas de temps de jeu, il faut qu’on trouve une porte de sortie pour que je joue ». Mon agent me rappelle et me dit : « Dunkerque est intéressé ». Et là, je lui réponds : « C’est où Dunkerque ? ». C’était un dépaysement total. Dunkerque a ensuite voulu un nouveau prêt. Et on monte en Ligue 2, c’était beau pour une équipe qui jouait le maintien.
Saison historique pour Clermont, magnifique pour le gaillard, avec 22 buts et 7 passes
La montée, c’est le groupe. On était soudés, tout le monde s’entendait bien. Sur le terrain, ça se ressentait. Les trois offensifs, on était connectés, c’était bien pour nous et l’équipe. On était vraiment solidaires, on se battait tous les uns pour les autres. À Clermont, tout le monde est à fond de la première à la dernière minute, il n’y a pas de relâchement. Alors qu’au Barça, les joueurs peuvent se relâcher et faire confiance à Messi. Ici, tout le monde est à 200%. Voilà notre recette.
Je ne m’attendais pas à marquer autant. Je m’étais fixé un objectif à 10/15 buts si j’arrivais à avoir du temps de jeu. J’ai réussi à faire mieux, je suis content de ce que j’ai fait. Ce n’est pas de la chance, il fallait être là. Mettre 22 buts dès sa première saison, je ne pense pas que beaucoup auraient pu faire ça. C’est beau ! Surtout qu’au départ, je n’étais pas programmé pour jouer, je démarrais la saison en tant que doublure.
2020/2021, l’année de l’explosion !
La saison dernière, quand j’étais à Dunkerque, je regardais les matchs de mon club, Clermont. Et Grbic montrait que c’était un très bon attaquant. Il marquait dans toutes les positions, frappait de loin, mettait des coups francs. Il était impressionnant. Quand tu vois ça et que tu arrives derrière lui, tu dis : « Ça va être chaud, il va falloir cravacher » (rires). Au début de saison, tout le monde disait : « Ramenez-nous Grbic », maintenant, ils disent : « Laissez Grbic à sa place, conservez Bayo ». C’est drôle. En début de saison, le coach m’a dit : « Jordan et toi, vous êtes au même niveau, mais comme il a plus d’expérience, je vais le faire commencer ».
Aujourd’hui, il n’y a plus de discours, la saison est finie (rires). Il est content de moi. Il me dit que j’ai bien écouté tout ce qu’il m’a dit. Je suis un mec à l’écoute. Quand on me fait une remarque, je ne le prends jamais mal, je me remets toujours en question. À chaque fois qu’on me dit un truc, je pense : « S’il me dit ça, ce n’est pas pour rien ». Du coup, je me mets au travail constamment pour progresser. Il m’a mis en confiance, ça s’est ressenti sur le terrain. »
L’interview complète et les propos recueillis par Rafik Youcef à retrouver ici.
© Frederico Pestellini, Panoramic / Imago