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Paris FC – Pierre Ferracci sur Mediapro : « Quand on regarde comment ce contrat a été signé, on a tendance à se taper la tête contre les murs »

Pierre Ferracci est un président inquiet. A la tête du Paris FC en Ligue 2, le dirigeant n’est ni membre du Conseil d’Administration de la LFP, et ne siège dans aucune instance. Dans un long et passionnant entretien accordé à So Foot, il a donc accepté de livrer son avis franc sur le gros fiasco Mediapro, qui a plongé les clubs professionnels encore un peu plus dans le rouge en cette période de crise sanitaire et économique. Extraits.

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« Quand on regarde comment ce contrat a été signé, on a tendance à se taper la tête contre les murs. Rien n’incitait à ce qu’il soit signé. D’abord, nos amis italiens venaient de résilier leur engagement avec Mediapro, pour des raisons qui auraient dû pousser le football français à plus de méfiance, à savoir le manque de garanties suffisantes. Deuxièmement, il ne faut pas être sorti de Saint-Cyr pour comprendre que, même si la crise sanitaire leur a un peu pollué la vie, leur business plan était injouable. Pour arriver au cap des 3,5 millions d’abonnés, cela prend du temps et cela nécessite donc des actionnaires solides. beIN a mis cinq ans pour atteindre 2,5 millions d’abonnés, alors que leur offre était beaucoup plus intéressante et généreuse que celle de Mediapro. »

« Je crois que beaucoup de présidents ont été un peu étonnés par la façon dont Didier Quillot a vanté les mérites de Mediapro »

Pierre Ferracci avait assisté à l’Assemblée Générale de la LFP, quand Jaume Roures était présenté en grandes pompes par Didier Quillot, alors directeur général de la Ligue. Il revient sur cet épisode forcément marquant, connaissant la tournure des événements ensuite pour Mediapro. « On nous présentait le nouveau graal : Mediapro arrivait, le milliard était là… Mais je crois que beaucoup de présidents ont été un peu étonnés par la façon dont Didier Quillot a vanté les mérites de Mediapro. Il y avait une forme d’indécence à ce moment là vis-à-vis de Canal et des autres opérateurs. Il y eu dès le départ un trouble et une interrogation sur la capacité de Mediapro à réussir, même si ce n’était pas exprimé aussi clairement que ça. Les présidents qui n’ont pas participé à la négociation ont eu tendance à faire confiance à ceux qui étaient dans le coup, c’est-à-dire ceux qui étaient dans le comité de pilotage. »

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