« Si Chadrac et Juan partent pour zéro, ce sera un échec financier. Si à la fin de leur aventure à Amiens, ils rapportent au moins autant que ce qu’ils ont coûté, là on pourra parler de réussite. » Vendredi 2 octobre, peu après midi, John Williams dresse un premier bilan du mercato de l’Amiens SC. Le comble pour un directeur sportif serait de reléguer le sportif au second plan, voire au troisième. Derrière le sacro-saint aspect financier. John Williams, lui, n’hésite pas.
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Le football est une question d’argent. Ce serait être naïf que d’écrire le contraire. On parle pourtant aussi, de temps en temps, de qualités techniques et physiques. De qualités footballistiques. Des personnes aiment à déceler le potentiel athlétique d’un joueur, à imaginer sa progression en tant que sportif et humain. A la direction sportive amiénoise, on semble d’abord et avant tout se pencher sur son côté bankable. La rentabilité, au risque de vivre une saison galère. Une de plus. Et d’empêcher le futur coach picard de redresser une barque à la dérive. Dans laquelle Luka Elsner a sûrement sa part de responsabilité. Celle de ses dirigeants, et de John Williams, semble de plus en plus importante. Majoritaire, même.
Quand l’économie sert mal le sportif
Le club amiénois a oublié ce qui a fait sa force, dans un passé pas si lointain. L’état d’esprit, la stabilité. La Ligue 1 a joué son rôle amnésique. Le haut niveau donne parfois le vertige. Les chiffres le tournis. De quoi reléguer la pure performance sportive au second plan, et profiter de la visibilité qu’offre l’élite du foot français pour faire du profit. Cette relégation freine forcément les ambitions économiques de l’ASC. Une économie qui, pour le coup, ne semble pas servir le sportif comme elle le devrait. D’autant plus qu’en qualité de relégué version 2020, l’Amiens SC a bénéficié d’un petit coup de pouce financier, à l’instar de Toulouse. Et que ses comptes sont dans le vert. « On a des fonds propres de manière importante. Amiens est solide financièrement », confirmait Bernard Joannin au 11 Amiénois au printemps.
Là encore, il est impensable de dissocier le football de la finance. Cette dernière apparaît de plus en plus importante à l’heure où les transactions s’envolent, bien aidées par une hausse considérable des droits TV. En Ligue 2, où l’augmentation reste mesurée, les bons coups à faire son réels. Le tout dans le strict respect des ingrédients à insérer dans la recette du succès. Le pari n’a pas été fait dans ce sens-là, où seul Mickaël Alphonse semble rompu aux joutes de la Ligue 2. L’excuse ? Des joueurs de Ligue 2 trop chers.
Une fin de mercato à oublier
Pour faire baisser les prix, encore ne fallait-il pas attendre les ultimes jours du mercato pour agir. Amiens a passé de nombreuses semaines à défendre sa place en Ligue 1, certes. Mais depuis fin juin, les Picards connaissent objectivement leur terrain de bataille. La réactivité de la direction sportive n’a pas été à la hauteur. C’est un euphémisme. Sauf sur les ventes. Kakuta et Guirassy sont partis à l’heure, faisant entrer du cash dans les comptes (plus de 18 M€). Après tout, c’est le plus important.
Devant la tournure que prenaient les événements, et après l’éviction du fusible idéal (Luka Elsner), il fallait bien quelques promesses. « Je pense que 3 joueurs devraient arriver », lançait Williams vendredi. Le résultat ? Aucun renfort. Mais une nouvelle histoire à laquelle l’ASC aurait pu échapper. Celle d’une « incompréhensible marche arrière de dernière minute de la direction amiénoise » sur le dossier Aldo Kalulu. La réalité est plus complexe et elle pourrait marquer un point de rupture entre Williams et sa direction. Le début, enfin, du renouveau ?
Le principal problème à Amiens SC est l'incompétence criarde du président. C'est lui qui affirmait : - feuille de route : victoire à la maison, match nul en déplacement. Tiens donc !! - De Tadeo est un bon entraîneur, formateur ! - mercato : on aura 3 arrivées avant mardi ! Rogolot sinon, triste à mourir. CF