Bernard Joannin, président d’Amiens, a pris la parole ce vendredi midi. Devant de nombreux salariés du club picard, et devant la presse, conviée. Une conférence de presse qui fait suite au licenciement de Luka Elsner, et d’une situation sportive inquiétante (15e de Ligue 2).
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« J’avais l’impression qu’Amiens devenait un punching-ball auquel beaucoup de gens avaient plaisir à s’entraîner et à frapper. Il faut que je siffle la fin de la récréation. Je suis quelqu’un qui essaye toujours de positiver les choses. L’Amiens SC est une famille professionnelle. Le projet d’Amiens, c’est 50 actionnaires, 400 partenaires. Une magnifique aventure avec 6 années de National 1, une montée en Ligue 2, et 3 magnifiques années en Ligue 1. Surtout, une véritable aventure humaine avec plein de personnes, une métropole derrière nous. Un élan qui a profité à tout le monde. A commencer par vous, messieurs et mesdames les journalistes. Ces 3 années en Ligue 1 ont fait énormément avancer notre région, et ont fait avancer le nom d’Amiens, le club. Regardez tous les terrains d’entraînement. Peu de clubs, en France, disposent des terrains et du stade que nous avons.
« Je souhaitais garder Christophe Pelissier et John Williams »
Cet élan, on le doit à nos dirigeants. On le doit aussi à 2 professionnels : Christophe Pelissier et John Williams. Alors, je dois vous avouer que ces deux personnes n’avaient pas la volonté de passer leurs vacances ensemble. Par contre, ce que vous appeliez leur antagonisme était profitable pour eux et pour le club. La confrontation d’un directeur sportif et d’un coach est nécessaire. Cela fait progresser les deux, le club, le président qui se doit en permanence d’arbitrer les choses. Comme toute histoire d’amour, il y a une fin. Une rupture. Je l’ai regrettée. J’ai lu, ici et là, que je ne souhaitais pas garder Christophe, et que je lui ai fait une proposition irrespectueuse. Si vous pensez que c’est irrespectueux de proposer à un coach 60 000 € par mois. Alors oui, c’était irrespectueux. Je souhaitais garder Christophe et garder John. Je suis heureux que Christophe réussisse à Lorient.
« Peu de présidents auraient eu ma patience »
On pensait le faire avec Luka Elsner. Il est, pour moi, un meneur de séances exceptionnel, un technicien du football exceptionnel. Mais, 23 matchs de suite avec une victoire, peu de présidents auraient eu ma patience. J’avais beaucoup d’amitié et d’empathie pour Luka. J’ai dû prendre cette décision pour l’avenir du club. Je ne pensais pas que Luka allait se sortir de cette spirale négative. Il fallait créer le choc. Oswald et Romain vont maintenant mener cette équipe contre Caen (6e journée de Ligue 2). Nous aurons, après, une trêve internationale qui nous permettra de réfléchir, de nous poser, de dialoguer, d’écouter.
« Je ne suis pas un magicien »
Vous pouvez être sûrs que toutes les personnes m’entourant sont de véritables combattants, et que nous nous battrons en permanence pour notre entreprise. Quand j’ai dit que l’équipe serait prête début octobre, je disais juste la vérité. Nous vivons une descente vécue par plein de clubs professionnels. A commencer par Caen et Guingamp l’an dernier. A chaque fois, les mêmes effets produisent les mêmes faits. Vous avez des joueurs de Ligue 1 qui ne veulent pas jouer en Ligue 2. Vous devez vous en séparer. Vous devez recruter d’autres joueurs pour constituer une équipe de combattants. Je ne suis pas un magicien. Les choses ne se font pas en claquant des doigts.
3 M€ de budget accordés au centre de formation
Nous sommes dans la reconstruction. Nous sommes dans un nouveau projet, une nouvelle aventure humaine déjà enclenchée. Autour de notre centre de formation. Ce que je peux lire est dégueulasse. Ce sont des gens d’une intégrité totale qui, depuis des dizaines d’années, ont donné pour le football amateur. Ce sont des gens intègres. Ils ont toute ma confiance, comme le directeur du centre de formation. Le club est descendu. 30 M€ de recettes en moins. Malgré cela, nous avons accordé un budget de 3 M€ au centre de formation. C’est notre pépite. Il n’y a eu aucun licenciement. Il n’y a eu aucune baisse de salaire. J’ai lu, dans un journal, « ambiance délétère ». Vous rêvez. Savez-vous ce que c’est ? Les gens sont heureux d’être à l’Amiens SC. »