La Ligue 2, et plus globalement le football français, a fait preuve de solidarité lors d’une journée décisive ce mercredi 20 mai. En effet, 57% des membres de l’Assemblée générale de la LFP a approuvé par le biais d’un vote secret le changement de format pour la deuxième division en 2020-2021, avec un passage à 22 clubs. Conséquences pour le moment : Amiens et Toulouse sont toujours relégués en L2, Pau et Dunkerque toujours promus, alors qu’Orléans et Le Mans sont donc maintenus.
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Mais si ce résultat « est une première victoire importante« , comme l’a indiqué le président sarthois Thierry Gomez sur MaLigue2 juste après l’AG, son homologue orléanais Philippe Boutron se montrait un peu plus prudent, toujours sur ML2 : « On est content, même si ce n’est qu’une étape. Nous sommes conscients que cela doit être validé par la Fédération. On se garde bien de tout optimisme démesuré. » Justement, quelles sont les suites désormais pour ce dossier ? En toute logique, un Comité exécutif (COMEX) devrait rapidement être convoqué à la FFF, soit dès ce vendredi, ou plus probablement en début de semaine prochaine.
Thierry Gomez : « On souhaiterait que la FFF se saisisse du sujet »
Mais là, la Fédération n’est pas forcément obligée de se saisir de ce cas. Car dans la convention qui lie la FFF à la LFP, il est bien indiqué dans les textes que la L2 peut varier de 16 à 22 clubs. « On souhaiterait que la FFF se saisisse du sujet, pour que ce soit la victoire de tout le football. Il n’y a pas de raison que la FFF retoque, car on est en conformité avec la convention », nous déclarait d’ailleurs Thierry Gomez. Comme le souligne Le Maine Libre, l’instance fédérale peut intervenir en dernier recours selon l’article 5 de la convention « pour éventuellement réformer les décisions prises par l’AG ou les instances élues de la LFP qu’elle jugerait contraires à l’intérêt supérieur du football, ou aux statuts et règlements.«
Sachant que Noël Le Graët est hostile depuis le début à bannir les relégations dans toutes les divisions, du District à la L1, il apparaît difficile de croire que le président de la 3F ne se saisisse pas du dossier de la Ligue 2 pour soumettre ce changement de format au vote du Comex. Un Comex composé de 14 membres (12 élus, plus Nathalie Boy de la Tour pour la LFP et Marc Debarbat pour la LFA) qui doit approuver, ou réformer, à la majorité. Sachant qu’en cas d’égalité des voix, c’est le président de la séance qui doit trancher… à savoir Noël Le Graët !
Ce dernier se trouve désormais dans une situation inconfortable, car autoriser la L2 à ne procéder à aucune relégation ouvrirait forcément la voie à des recours de biens d’autres clubs et irait à l’encontre de sa politique prônée depuis le début de la crise, tandis qu’aller à l’encontre du vote de l’ensemble du football professionnel français pourrait également apparaître comme un abus de pouvoir…
L’épineuse question des droits TV
Autre sujet de taille qui a été débattu lors de l’AG de ce mercredi : celui des droits TV, et plus précisément de sa répartition entre la Ligue 1 et la Ligue 2. Actuellement, ces revenus sont plafonnés à hauteur de 8% pour la L2. Une deuxième division qui réclame davantage. Surtout avec les nouveaux droits pour la période 2020-2024 qui arrivent, et qui ont explosé (1,153 milliard d’euros par an). Les dirigeants de L2 veulent augmenter à 12% ces revenus redistribués pour atteindre 160 millions d’euros par an, contre 110 millions à l’heure actuelle. Là-dessus, un consensus a pu être trouvé.
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En revanche, un compromis a été passé entre l’élite et son antichambre. Selon RMC Sport, sur proposition de Laurent Nicollin (Montpellier) et de Didier Quillot (DG de la LFP), un groupe de travail constitué de 3 présidents de L2 et de 3 présidents de L1 devra se concerter d’ici la mi-juin, avec une somme de 25 millions supplémentaires (soit un total de 135 millions par an) gelée et débloquée pour la L2 en cas d’accord trouvé. En contrepartie, les clubs de L2 devront alors accepter que la question d’une réforme de la gouvernance du foot français soit mise à l’étude lors de prochains débats. En creux, le syndicat Première Ligue (qui représente les gros clubs de L1), songerait à créer une société commerciale. A l’image justement de la Premier League anglaise. Bref, autant de feuilletons qui sont encore loin d’avoir rendu leur verdict…