La bataille fait rage entre Luzenac, par l’intermédiaire de son président Jérôme Ducrocq, et la Ligue de Football Professionnel. Elle a redoublé d’intensité après la décision de la 2e chambre de la cour administrative de Bordeaux de « réformé » le jugement du tribunal administratif de Toulouse datant du 16 mai 2017.
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Le 27 août 2014, pour rappel, le conseil d’administration de la LFP refusait la participation du LAP en Ligue 2. Le tribunal administratif de Toulouse avait rejeté, le 16 mai 2017, la requête du LAP « tendant à l’annulation de cette décision de refus de participation au championnat de Ligue 2. » Suite à quoi le LAP avait fait appel. Appel qui a donné raison au LAP, par le biais de ses 2 premiers articles notamment : « Le jugement du tribunal administratif de Toulouse du 16 mai 2017 est annulé. La décision de la LFP du 27 août 2014 est annulée. »
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Le patron du LAP a, dans la foulée, demandé par voie de presse à la LFP la réintroduction du club en Ligue 2, sans donner la moindre échéance, mais faisant valoir que la décision de justice était à exécuter, quand bien même la Ligue décidait de se pourvoir auprès du Conseil d’Etat. Ce qu’elle a confirmé faire ce mardi 3 septembre, par le biais d’un communiqué où elle souhaitait « rétablir la vérité » sur une « présentation » du dossier « totalement biaisée ».
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Une violation du principe d’impartialité ?
Une décision en ligne depuis ce mercredi. Laquelle mentionnant toutes les raisons ayant poussé la cour bordelaise à annuler le jugement toulousain. Parmi les pièces du dossier « il en ressort que, le 31 juillet 2014, le président du conseil d’administration de la LFP (Frédéric Thiriez, Ndlr) a déclaré sur les ondes de la radio RMC Sport que « l’affaire de Luzenac se présente dans des conditions différentes puisque, là, le comité olympique a donné un avis défavorable à Luzenac, donc j’espère que les tribunaux administratifs confirmeront la proposition du comité olympique. Je me vois très mal organiser un championnat de Ligue 2 à vingt-et-un clubs sachant que [….] je suis plutôt partisan d’une réduction du nombre de clubs de l’élite plutôt que d’une augmentation. » »
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La justice vient de considérer que ces déclarations « présentent le caractère d’une prise de position publique manifestant l’opposition de principe de [Monsieur Thiriez] à la participation d’un vingt-et-unième club à ce championnat, en l’occurrence celui de Luzenac ».
Cela a « porté atteinte à l’indépendance du conseil d’administration de la LFP »
La SASP LAP est « fondée à soutenir que c’est à tort que les premiers juges ont considéré que ces déclarations n’étaient pas de nature à mettre en cause la nécessaire garantie d’impartialité du président de la LFP ». Selon le club, cela « a porté atteinte à l’indépendance du conseil d’administration de la LFP dans sa prise de décision sur le dossier ».
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Dans un communiqué transmis à nos confrères de La Dépêche, l’avocat du LAP, Maitre Jean-Jacques Bertrand, a d’ailleurs répondu à la LFP en évoquant ce passage de l’arrêt. « Il ne peut échapper que pour motiver sa décision, la cour n’a pas eu d’autres moyens à examiner que celui de la violation du principe d’impartialité par le président de la Ligue. » Et de conclure qu’en « l’état, il n’existe donc aucune décision du conseil d’administration de la Ligue qui n’autorise pas le club de Luzenac accéder en Ligue 2 ».
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