A cinq minutes du coup de sifflet final, le score entre le SCO Angers et le RC Lens était exactement le même que celui de la saison précédente. Retenant les leçons du passé, il s’avérait judicieux d’attendre le terme de la rencontre pour rédiger son papier. Car, si les angevins avaient à nouveau retourné la situation, ne serait-ce qu’en égalisant, qu’aurait-on dit ? Que ce Racing ne savait toujours pas gagner à l’extérieur ? Que le SCO réussissait encore à trouver des ressources insoupçonnées dans les dernières secondes ? Que ces deux équipes ne pouvaient se satisfaire d’un tel résultat ? De nouveau but, il n’y eut point. Au-lieu de cela, le Racing a laissé son adversaire du jour 3 points derrière, avec cette dimension psychologique de venir s’imposer sur son terrain. Mais la prestation lensoise n’est pas la seule à mériter des commentaires. Hier, la belle assistance du stade Jean Bouin peut se vanter d’avoir assister à l’un des meilleurs matchs du championnat de France de Ligue 2 depuis le début de la saison. Un choc de haut de tableau qui a tenu toutes ses promesses…
Si l’on sentait les joueurs lensois déterminés en écoutant les discours d’avant match, le président angevin Saïd Chabane montrait également à ses protégés l’importance de cette rencontre en les accueillant un à un à la sortie du vestiaire, avant de pénétrer sur le terrain.
Et ce sont bien les « Blanc & Noir » qui, dans une belle ambiance, entamaient parfaitement la rencontre en bousculant les « Sang & Or ». Paradoxalement, sur sa première frappe, le RC Lens ouvrait le score, à la suite d’une superbe action personnelle de Yohan Touzghar, qui prenait de vitesse son défenseur et trompait Malicki d’une frappe sèche à l’entrée de la surface.
Angers ne se décourageait pas pour autant et il fallait une belle parade d’Areola pour sortir la tête de Richard Socrier. Le gardien lensois qui jouait comme un libéro et sortait rapidement de sa surface pour dégager les nombreuses ouvertures par-dessus sa défense.
Lens procèdait par contres et, sur une ouverture magnifique de Ljuboja, Touzghar perdait cette fois-ci son face à face avec Malicki, qui ne se faisait pas avoir par la feinte de corps de l’attaquant. Si Angers continuait d’être dangereux, les lensois trouvaient de plus en plus d’espaces dans le dos des défenseurs, notamment sur les côtés. Le jeu allait d’un but à l’autre, les équipes se projettant sans cesse vers l’avant, on ne s’ennuyait pas et la mi-temps nous semblait presque inopportune !
Stéphane Moulin en profitait pour faire entrer Sofiane Boufal qui apportait tout de suite un vrai plus et, suite à une nouvelle belle entame, Socrier décalait merveilleusement Mohamed Yattara d’une subtile talonnade, lequel n’avait plus qu’à ajuster Areola. 1-1, on repartait sur les mêmes bases !
Quelques minutes plus tard, Lens obtenait un penalty grâce au percutant Salli qui prenait de vitesse Angoula et l’obligeait à tacler en retard, le faisant trébucher dans son élan. Stéphane Jochem, irréprochable depuis le début du match, ne tremblait pas et désignait le point de penalty. Un arbitre qui aura fortement contribué à rendre ce match agréable, ne hachant jamais le jeu et se montrant plutôt discret, n’intervenant qu’au moment opportun comme sur cette action, et ayant remarquablement apprécié l’avantage sur l’égalisation de Yattara.
L’expérimenté Daniel Ljuboja trompait son aîné Grégory Malicki pourtant bien parti et redonnait l’avantage au Racing Club de Lens. Il restait une demi-heure et les deux équipes continuaient d’attaquer, Angers se créant deux grosses opportunités dont la dernière par Ludovic Gamboa, seul à huit mètres du but, qui se montrait trop tendre au moment de conclure une nouvelle déviation parfaite de Socrier.
La fin de match approchait, on commençait à sentir une certaine tension sur le terrain, dans les gants d’Areola sur une frappe écrasée d’Ayari, dans le pied levé un peu haut par Romain Thomas, sur les bancs de touche où Antoine Kombouaré s’agaçait quelque peu… Malgré la pression angevine, les lensois se montraient très solides et retrouvaient enfin la voie de la victoire hors de leurs bases.
Surtout, ils reviennent à 4 points des messins, laissant leur adversaire du jour à la lutte avec le Tours FC pour la 3ème place, l’autre équipe à réaliser la très bonne opération du weekend. Le SCO Angers quitte le podium pour la 1ère fois de la saison. Il est temps de reprendre son souffle, faire le bilan de toutes les belles choses qu’ont a apprécié quatre-vingt-dix minutes durant, et de se dire simplement : merci Angers, bravo Lens !