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Bilan de mi-saison (14/20) : chahuté l’été dernier, Rodez met tout le monde d’accord

Oui, Rodez a bien sa place en Ligue 2 ! Malgré les nombreuses critiques proférées à son encontre, le club ruthénois a très bien travaillé à l’intersaison et pendant la phase aller du championnat, ce qui lui permet aujourd’hui d’occuper une neuvième place on ne peut plus méritée. Retour sur sept mois très mouvementés qui n’ont fait que souder l’effectif et le rendre imperméable à la pression.

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Largement en avance sur son tableau de marche par rapport à l’an dernier (17e avec 19 points à la J19), le club de Rodez fait parler de lui en bien depuis le début de la saison ! Avec une volonté de proposer un football très agréable à voir, notamment depuis l’arrivée de Didier Santini, et un stade Paul-Lignon où il est très difficile de prendre des points pour les visiteurs, les Aveyronnais occupent la 9e place depuis la trêve avec 27 points et ne sont sortis du top 10 de Ligue 2 qu’entre la 3e et la 5e journée, puis brièvement à la J18.

Et pourtant, rien n’était garanti le soir du 2 juin 2023, quand la rencontre mettant en opposition les Girondins de Bordeaux et les Ruthénois était arrêtée définitivement en raison de l’irruption d’un supporter bordelais sur la pelouse pour venir bousculer le buteur Lucas Buadès, qui avait fait prendre les devants à son équipe à la 22e minute. Un avantage qui, s’il avait été maintenu jusqu’à la fin de la rencontre par le RAF, lui aurait permis de se maintenir sans aucune contestation possible avec 46 points, soit une longueur de plus que le FC Annecy et le Valenciennes FC. Mais la commission de discipline ne fera pas rejouer le match, conformément aux règlements de la LFP qui considère qu’il n’est pas possible de reprendre après la J38 une rencontre qui aurait dû être jouée en même temps que toutes les autres. Vainqueur sur tapis vert, Rodez prenait donc son ticket pour une cinquième saison consécutive parmi nous au détriment de Bordeaux (qui était de toute façon en très mauvaise posture pour la montée après le succès de Metz) et d’Annecy, 17e du championnat après la confirmation de ce résultat.

Attendu au tournant par une frange non négligeable des supporters de Bordeaux et d’Annecy, Rodez a répondu présent en prenant 4 points sur 6 possibles.

Longtemps pendant l’été, et même si Annecy se sauvera miraculeusement suite à la rétrogradation administrative de Sochaux, les dirigeants, joueurs et supporters des deux clubs « lésés » par cette décision des instances ont critiqué le Rodez Aveyron Football pour un soi-disant antijeu – bien que la commotion cérébrale du piston Sang et Or ait été confirmée par plusieurs experts. C’est donc dans un capharnaüm indescriptible que l’équipe de Didier Santini et ses dirigeants ont dû préparer un nouvel exercice avec l’un des budgets les plus modestes du championnat. Et comme souvent pour ces équipes peu fortunées, ne pas avoir beaucoup d’argent pousse à être créatif sur le marché des transferts, qui a été très bien exploité.

En attestent les très bons prêts de deux attaquants talentueux, Andréas Hountondji (de Caen) et Taïrik Arconte (de Brest), qui ont marqué à eux deux 11 buts, complétant parfaitement un fer de lance déjà intéressant avec Corredor et Depres. Les transferts gratuits de Giovanni Haag, d’Ahmad Ngouyamsa et de Waniss Taïbi sont à saluer, ces joueurs ne feraient d’ailleurs pas tâche dans les équipes qui composent l’actuel top 5 de Ligue 2, surtout dans un système à trois défenseurs qui a largement prouvé son efficacité par le passé. Ce 3-5-2, si redoutable avec ses pistons qui sont tout à fait capables d’amener le danger dans la surface adverse, est d’ailleurs sublimé par un milieu de terrain qui est intenable depuis le mois d’août : Lorenzo Rajot, que nous avons sélectionné parmi les remplaçants de notre équipe-type de la mi-saison. Une juste récompense pour le meneur de jeu qui s’est régulièrement transformé en finisseur et qui en est déjà à quatre buts et deux passes décisives en championnat à la fin de la phase aller.

En dehors d’un couac contre le VAFC (défaite 1-0 imméritée), Rodez a su parfaitement s’appuyer sur son public pour prendre 18 points en 9 matchs, ce qui place le club à la 4e place du classement à domicile (et également premier parmi les clubs qui n’ont disputé que 9 rencontres devant leur public) ! Une très belle réussite qui doit aussi être vue sous un autre angle puisque Rodez n’a pu prendre « que » 9 points en dix déplacements – deux succès et trois matchs nuls. Étrangement, le RAF s’en sort bien mieux quand il est sous pression avec un match nul 2-2 arraché à Bordeaux après avoir été mené par 2-0, et une victoire important à Annecy par deux buts à un qui comptera forcément en fin de saison.

Car si Rodez n’est pas dans le ventre mou, on peut se douter que l’objectif des hommes de Santini est avant tout de se maintenir dans une nouvelle saison avec 4 relégations qui verra la Ligue 2 passer à 18 clubs dès la saison 2024-2025. Avec 8 points d’avance sur le premier relégable Annecy, le boulot a bien été fait sur la première moitié de saison mais les Aveyronnais ne doivent pas se relâcher, sous peine de voir la zone rouge revenir assez rapidement sur eux. Mais s’ils maintiennent la mentalité affichée depuis le coup d’envoi du championnat et continuent à être aussi performants à Paul-Lignon, on ne voit pas bien ce qui pourrait mettre en danger ce RAF-ci. Enfin, et c’est probablement la meilleure nouvelle puisque nous adorons le football pour le spectacle, Rodez a déjà marqué 30 buts (4e meilleure attaque) et en a concédé 28, ce qui fait de lui l’un des clubs les plus divertissants de L2. On en redemande forcément et tant que le staff continuera sur les mêmes principes, on ne risque pas de s’ennuyer devant les matchs de cette équipe.

L’équipe des joueurs les plus utilisés (en 3-5-2) :

Mpasi – Ngouyamsa, Raux-Yao, Danger – Buades, Rajot, Younoussa, Haag, Abdallah – Corredor, Hountondji.

Le banc : Cibois (g) – Chougrani, Lipinski, Valério, Taïbi, Arconte, Depres.

Photo Daniel Derajinski/Icon Sport

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