Championnat

Ligue 2 – Félicitations, avertissements… Le conseil de classe des clubs à la mi-saison

La moitié du championnat de France de Ligue 2 a déjà été disputée au moment de la trêve hivernale de décembre. Après 19  journées écoulées, place au Conseil de classe des 20 formations qui composent la L2. Félicitations, encouragements, ou avertissements… on passe en revue la phase aller de chaque pensionnaire.

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Félicitations : Angers, Auxerre, Grenoble, Laval, Pau, Rodez, Concarneau

Commençons par les évidences : les membres du Top 5 reçoivent les félicitations du jury pour cette première partie de saison positive. Anciens de Ligue 1, Angers et Auxerre ont parfaitement su digérer la déception de ne plus figurer dans l’élite pour basculer en mode Ligue 2, qui demande d’autres qualités. A mi-parcours, le SCO et l’AJA font désormais office de grand favori à la remontée directe à l’étage supérieur. Mention spéciale à l’attaque de feu bourguignonne (40 buts) et à la renaissance de Loïs Diony (10 buts) à Angers.

Sur la 3e marche du podium, Grenoble a sans doute été l’équipe la plus régulière. Jamais classée au-delà de la 5e place pour le moment, le GF38 peut légitimement ambitionner de s’offrir une fin de championnat excitante et palpitante. Un mélange de savoir-faire défensif et d’efficacité offensive de plus en plus présente. Le club isérois a su tirer les bonnes leçons de l’année dernière dans son recrutement estival pour faire très bonne figure en Ligue 2.

Laval (4e) et le Pau FC (5e) sont les belles surprises du Top 5. Personne n’attendait ces deux formations à ce niveau à la moitié du chemin. Les Tangos ont trouvé leur système préférentiel en 4-5-1 avec la qualité de la patte droite de Thibaut Vargas, co-meilleur passeur de la division, pour débloquer les situations dans le jeu ou sur les coups de pied arrêtés. Si la fin d’année 2023 s’est révélée un peu plus difficile au regard des adversaires de qualité affrontés, le club mayennais est largement en avance sur son objectif de maintien initial. Même chose pour le PFC qui a changé de cap cet été, où la mayonnaise a vite pris avec Nicolas Usaï. Le club est l’un des plus spectaculaires et se retrouve récompensé de son audace et sa générosité avec 31 points.

Enfin, l’US Concarneau obtient également les félicitations. Compte tenu du contexte qui entoure le bizuth (tous les matchs joués à l’extérieur), se retrouver 14e après 19 journées et éviter la zone des relégables est plus que positif. De plus, les Thoniers proposent souvent des contenus intéressants, même s’il leur manque encore un peu d’expérience pour verrouiller un peu plus dans certaines rencontres. Avec 22 points déjà cumulés, l’USC est dans les temps du maintien, ce qui n’avait rien d’évident au coup d’envoi de la saison avec le problème des stades et le mercato tardif.

Encouragements : Ajaccio, Guingamp, Paris FC

Si Guingamp a réalisé une belle première partie de saison, ses deux dernières défaites de l’année laissent forcément un petit goût amer. Malgré tout, on sent une progression année après année depuis la prise de fonction de Stéphane Dumont. EAG est aujourd’hui un prétendant sérieux au Top 5. Mais pour pouvoir franchir un cap, les Bretons vont devoir se montrer beaucoup plus tranchants offensivement pour faire la différence sur leurs (nombreux) temps forts des rencontres. Une moitié de championnat intéressante qui mérite malgré tout des encouragements.

L’AC Ajaccio (6e) pouvait peut-être s’attendre à un peu mieux au niveau du classement à la trêve en tant qu’ancien de L1. Mais compte tenu de la cascade de blessures qui touche le club corse depuis le début de la saison, voir l’ACA aussi haut avec 30 points est finalement une belle opération. Olivier Pantaloni a dû se creuser la tête et bricoler sur pas mal de matchs pour trouver une équipe de départ. Et les coups durs ne sont pas finis puisque Yacine Bammou a annoncé son départ pour un autre projet à l’étranger seulement six mois après son arrivée. Au complet, les Ours pourraient sans doute proposer un peu plus de jeu. Pour le moment, leur état d’esprit irréprochable et leur intensité leur permettent de gratter les points quand il faut, avec une marge de progression sur les matchs à l’extérieur.

Enfin, le Paris FC a montré deux visages lors de cette phase aller : d’abord inquiétant au niveau comptable, puis beaucoup plus séduisant et efficace pour remonter la pente. Autour des Kebbal et Hamel inspirés, le club de la capitale a su faire confiance aux méthodes et au discours de Stéphane Gilli pour inverser une spirale pas favorable. Toutes les équipes ne se relèvent pas aussi bien d’un départ raté, saluons donc la 10e place à seulement 4 points du Top 5.

Passable : ASSE, Caen, Amiens, Annecy, QRM

L’AS Saint-Etienne n’est pas larguée au classement et ne se situe qu’à trois points de la 5e place. Mais cette équipe a beaucoup plus soufflé le froid que le chaud depuis le lancement de l’édition 2023-2024. C’est dire le potentiel de ce groupe, qui ne parvient pas à donner la pleine mesure de celui-ci. Laurent Batlles a essayé beaucoup de solutions et de schémas différents sans parvenir à trouver la régularité nécessaire. Olivier Dall’Oglio a terminé l’année en stoppant la spirale de défaites, mais les Verts ont encore énormément de progrès à faire dans le jeu et les intentions pour s’installer durablement en haut de tableau, et évoluer comme un favori de la division.

Caen et Amiens se sont séparés sur un triste 0-0 avant la trêve, et ces deux équipes ont elles aussi alterné les joies et les désillusions. Toutes deux ont connu un superbe départ avant de coincer. La situation était même encore plus alarmante pour Malherbe, qui a dû se résoudre à changer de coach et retrouve des couleurs depuis l’arrivée de Nicolas Seube sur le banc. Du côté Picard, les saisons se suivent et se ressemblent avec un nouveau ventre mou pour le moment. Omar Daf n’a jamais réussi à endiguer la chute de Dijon l’an dernier et va devoir trouver les solutions pour éviter scénario similaire à l’ASC. Amiens doit clairement muscler son secteur offensif pour prétendre à mieux.

Relégables, Annecy et QRM évitent de peu l’avertissement. D’abord parce que le FCA revient de très loin après un été empli d’incertitudes, où le mercato et la préparation estivale ont été fortement impactées par cela. La fin d’année est clairement décevante pour les Hauts-Savoyards alors que la première phase était intéressante. A Laurent Guyot d’activer les leviers pour inverser la tendance. Mais avec 19 points, la situation n’est pas encore dramatique et le maintien reste largement jouable. Même chose pour QRM (18e) qui n’est sans doute pas placé à sa juste valeur. Mais seuls les résultats comptent au final et les Normands ont encore trop de peine à ne pas encaisser et à convertir des matchs nuls en victoire pour prendre quelques distances avec la zone rouge. Malgré tout, avec ce qu’on voit de Quevilly-Rouen Métropole, l’inquiétude n’est pas de mise pour cette équipe.

Avertissements : Bordeaux, Bastia, Troyes, Dunkerque, Valenciennes

Si Bordeaux s’est relancé avant les vacances avec une victoire importante à Dunkerque (2-0), les maux Girondins sont encore loin d’être résolus et le coach lui-même n’était pas vraiment satisfait du contenu. Le remplacement de David Guion par Albert Riera n’a pas eu d’impact au niveau comptable, et sur le rythme nécessaire pour espérer jouer la montée. Pire, le coach espagnol, adepte de la flexibilité tactique, semble parfois perdre ses propres joueurs avec ses tests successifs. Son projet demande du temps, mais Bordeaux en manque. A la mi-saison, le bilan reste évidemment très décevant et largement déficitaire pour le plus gros budget de la division, aux intentions clairement afficher de retrouver la Ligue 1.

Superbe 4e la saison dernière, le SC Bastia est loin de vivre sereinement en haut de tableau cette saison. En grande difficulté à l’extérieur, le Sporting ne se montre plus intraitable non plus à la maison. Le chantier de la défense a fait prendre beaucoup de retard au club corse et Régis Brouard a dû mettre beaucoup de temps avant de trouver une formule plus efficace. L’intégration ratée et le départ précoce de Dimitri Liénard malgré des stats intéressantes montre aussi que quelque chose ne tourne pas totalement rond pour le moment. Capable d’avoir des énormes trous d’air comme lors de la dernière défaite à l’ASSE (3-2), Bastia lutte pour le moment plutôt pour le maintien. Il va falloir passer la vitesse supérieure pour ne pas jouer à se faire peur en fin de saison…

A l’ESTAC, il aura fallu beaucoup de temps aux dirigeants du City Group pour se rendre à l’évidence de l’échec Patrick Kisnorbo. Troyes a laissé toutes les chances au technicien australien d’inverser la tendance, mais il n’y est jamais parvenu. Les deux succès obtenus avec Alou Diarra en intérim prouvent que les joueurs n’adhéraient pas au discours anglais et aux poncifs de PK. Si Troyes va mieux en cette fin d’année, il reste encore beaucoup de progrès à accomplir pour s’éloigner durablement de la zone de relégation. Ce sera la mission de David Guion, appelé pour remplacer Kisnorbo et amener son expérience et sa connaissance de la Ligue 2.

Enfin, les deux Nordistes, Valenciennes et Dunkerque, font la mauvaise paire. Tous deux rachetés par des investisseurs étrangers pendant l’été (Danois et Turcs), les choix des coachs portugais Jorge Maciel et Luis Castro s’apparentent à des flops. Le premier a d’ailleurs déjà été remercié par le VAFC, tandis que le second n’a pas apporté grand-chose en remplaçant Mathieu Chabert, qui avait permis à l’USLD de remonter en L2 et regretté par les supporters, dont le nom est encore scandé en tribunes. Avec seulement 11 points pour VA et 13 pour Dunkerque, le maintien semble de plus en plus illusoire, surtout dans une saison à quatre descentes. Un sursaut rapide et un mercato bien senti sont obligatoires en 2024, sous peine de vivre une très longue deuxième partie de saison…

Photo by Christophe Saidi/FEP/Icon Sport

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