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Ligue 2 – Bordeaux peut-il encore remonter ?

Désigné comme un objectif« absolument capital » par le directeur sportif Admar Lopes en août dernier, la remontée des Girondins de Bordeaux en Ligue 1 est pour le moment une vue de l’esprit, le club flirtant encore avec la zone de relégation, à la 16e place de Ligue 2. Après les efforts consentis par l’actionnaire à l’intersaison et un mercato ambitieux, un nouvel échec pourrait coûter cher au club en termes de statut. Néanmoins, les chiffres sont loin d’interdire l’hypothèse d’une folle remontée.

Alors, peut-être…

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L’exemple messin

Le classement actuel a de quoi donner des sueurs froides aux fans girondins. Dernier non-relégable, le FCGB ne compte que deux points d’avance sur Troyes et la zone rouge. Néanmoins, l’homogénéité du championnat plaide en faveur de l’optimisme : « seulement » 9 points sont à combler pour attraper la 5e place, la dernière qualificative pour les play-offs, actuellement détenue par l’AS Saint-Étienne. A-t-on déjà vu une équipe rattraper un tel retard après 14 journées ? Oui : pas plus tard que la saison dernière. Au même stade de la saison, le FC Metz était 11e et comptait neuf points de retard sur la deuxième place, la dernière synonyme de promotion en l’absence de playoff en 2022-2023, et à l’époque détenue par… Bordeaux. À l’époque, les Grenats avaient engrangé 18 points, soit seulement trois de plus que le total bordelais actuel et comptaient le même nombre de défaites (6). Même le futur meilleur buteur de la saison, George Mikautadze, n’en était qu’à quatre unités.

Ambiance délicate

La réalité mathématique est loin de condamner Bordeaux. Le contexte diffère en revanche. Metz, en pleine mutation  après une descente de Ligue 1, s’était préparé à un début de saison difficile. Le club lorrain, adepte de « l’ascenseur » entre les divisions avait gardé son unité le temps de se refaire. Côté bordelais, la carte du changement de coach a déjà été abattue, la patience des supporters, en grève contre Annecy (3-1) et auteurs de banderoles au vitriol, a trouvé ses limites après la défaite à Bastia (1-3) et les doutes s’expriment à haute voix sur la gouvernance de Gérard Lopez, de la part d’anciens du club, de la part d’élus locaux ou de partenaires du clubs. La plupart de ses détracteurs ont une revendication commune : la nomination d’un président délégué, ce à quoi se refuse le propriétaire hispano-luxembourgeois

Le mercato, bombe à retardement…

Également visé sans ménagement par les supporters, le directeur sportif Admar Lopes est sur le gril après un mercato estival conquérant, avec un investissement que très peu d’équipes de Ligue 2 peuvent se permettre. Alternant entre malchance et maladresse jusque là, Žan Vipotnik a frappé un grand coup contre Annecy avec une passe décisive et un doublé. Un réveil, un match référence : le FCGB tient peut-être le « nouveau Mikautadze ». Le milieu de terrain Pedro Diaz a convaincu dès son arrivée. En revanche, les recrues made in Ligue 2 sont curieusement celles qui peinent le plus à s’intégrer, entre un Yohan Cassubie fautif contre Rodez (2-2), un Gaëtan Weissbeck dont la place de titulaire n’est plus une certitude et un Jérémy Livolant décisif une seule fois en quatorze apparitions. Les pessimistes y verront des erreurs de casting, les optimistes des joueurs qui peuvent retrouver le niveau de leurs saisons précédentes d’un week-end à l’autre.

Un jeu simplifié ?

À son arrivé, il y a quelques semaines, le nouveau coach, Albert Riera, a annoncé une grande ambitions en termes de jeu et une tout aussi grande variété en termes de systèmes proposés. Sur le deuxième aspect au moins, la promesse a été tenue mais le technicien espagnol a peut-être surestimé la capacité d’adaptation de son effectif. Parfois, les Girondins se sont plus surpris eux-mêmes que l’adversaire. Face à Annecy, le projet Riera a semblé comporter quelques amendements, notamment avec un recours aux relances courtes moins systématique de la part du gardien Karl-Johan Johnsson qui n’hésitait plus à envoyer de long ballons pour sortir du pressing adverse. Les sorties de balles girondines ont tout de même encore été cahoteuses, notamment de la part de Stjian Gregersen en première période mais le défenseur central a fini par régler la mire.

Un calendrier plutôt favorable

Lors de la 14e journée, Bordeaux a bénéficié d’un adversaire un peu emprunté, pour se relancer. Les prochaines semaines devraient réserver aux Girondins des oppositions abordables jusqu’à la trêve avec quelques autres équipes concernées par le maintien :

-J15 : Paris FC – Bordeaux
-J16 : Bordeaux – Troyes
-J17 : QRM – Bordeaux
-J18 : Bordeaux – Saint-Étienne
-J19 : Dunkerque – Bordeaux

Le dernier match à domicile de 2023, contre l’ASSE fait figure de principal obstacle mais d’ici là, les Marine & Blanc auront eu l’occasion de démarrer une série et d’engranger de la confiance. Jusqu’ici, les rencontres contre les autres membres du top 5 se sont soldées par des défaites (Laval, Angers, Grenoble, Auxerre). Chaque chance de réduire l’écart sur le groupe de tête doit être saisie.

Photo ©Romain Perrocheau/FEP/Icon Sport

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