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Laval – Olivier Frapolli : « Le spectacle, ce n’est pas toujours faire 300 passes avant de se créer une situation »

Invité surprise du haut du tableau de Ligue 2 après cinq journées, le Stade lavallois tutoie les sommets grâce à ses trois victoires à domicile, les trois par un simple but d’écart, les trois grâce à des buts marqués en deuxième mi-temps ! Comme lors de son sauvetage sur le gong en Ligue 2 à Amiens au moins de juin, Laval a des atouts à faire valoir dans ses fins de matchs et s’appuie sur cette force pour tenter d’accrocher un maintien un peu plus tranquille cette saison. L’entraîneur Olivier Frapolli a été interviewé par Oxygène Radio avant le déplacement de son équipe à Bastia. Il parle en vidéo de sa philosophie, de l’élément de surprise malgré l’utilisation de la vidéo et de l’utilisation de la Data Science (science des données), dont lui et son staff se servent avec parcimonie pour faire des choix importants sur le marché des transferts.

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« On avance encore pas à pas au sens qu’on veut lui donner. On s’aperçoit aussi qu’il y a des choses sur lesquelles ce n’est pas très efficace, d’autres beaucoup plus. Pour moi, c’est une aide à la décision. Cela permet, par rapport au profil que l’on recherche, de faire des choix parmi trois ou quatre joueurs qui sont sur une shortlist. C’est ce qui nous permet de dire en fonction de ce qu’on souhaite que c’est ce joueur là, sur la data, qui se rapproche le plus des caractéristiques dont on a besoin. De là à dire qu’on va recruter un joueur uniquement parce que la data nous donne de bonnes informations, pour l’instant ce n’est pas le cas. On s’appuie aussi beaucoup sur la vidéo en complément. Pour moi, c’est une aide à la décision qui doit quand même rester mesurée parce que rien ne remplace l’humain. Et au delà des chiffres, il y a plein de choses qui entrent en compte chez l’humain. »

« Le plus gros changement (dans le football moderne) c’est l’utilisation de la vidéo. Quand j’ai débuté, on en faisait mais avec d’autres moyens, ce n’était pas aussi poussé. Mais justement, on peut se poser la question : puisque tout le monde s’observe et s’analyse, comment on crée l’incertitude chez l’adversaire, comment on le surprend ? Je pense que c’est comme tout, il ne faut pas en abuser, garder un équilibre et un peu de recul. Sinon, on automatise tous les déplacements. Moi, j’aime bien donner des pistes à mes joueurs, après ils doivent s’exprimer. C’est leur talent, on n’a surtout pas envie de remplacer ça. »

« Pour les clubs qui n’ont pas un budget supérieur aux autres en Ligue 2, je pense qu’il faut être pragmatique dans leur analyse. Coller si possible aux exigences dans lequel on évolue parce que c’est bien d’avoir une doctrine, d’avoir des idées et j’en ai. Maintenant, nous ce qu’on nous demande aussi ce sont des performances. Quand on dispute le championnat National, on peut avoir une idée sur le football mais il faut bien connaître le championnat et ses exigences pour avoir la bonne réponse. Quand on m’a demandé de faire remonter le club, il fallait mettre la stratégie et la meilleure équipe pour y arriver, placer les bons joueurs aux bons endroits. Pour ça, il faut cette faculté d’adaptation. Après, il y a de grandes idées : certains entraîneurs sont très axés sur la possession, moi ce qui m’intéresse vraiment c’est l’intensité. »

« J’aime le jeu vertical, j’aime quand le ballon passe vite des phases défensives aux phases offensives, quand il y a une notion de football vertical, de spectacle aussi, parce que pour moi c’est ça le spectacle. Ce n’est pas toujours faire 300 passes avant de se créer une situation. Je tends plus vers ça. En National, on avait beaucoup la possession dans nos matchs parce que je savais notamment qu’à domicile, les équipes qui viendraient jouer chez nous auraient un bloc bas. On a beaucoup travaillé cet aspect-là. En Ligue 2 c’est différent, il faut avoir cette humilité aussi de savoir quelles sont nos limites pour coller au mieux à ce que l’on doit faire pour être toujours performants. »

Photo Baptiste Fernandez/Icon Sport

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