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Ligue 2 – « L’espace public est la responsabilité du Préfet, ce qu’il se passe à l’intérieur des tribunes est la responsabilité du club » : la Préfecture réagit après les violences lors d’Ajaccio-Bordeaux

De nouveaux tristes événements ont eu lieu dans les tribunes lors de cette 3e journée de Ligue 2, pour la deuxième semaine consécutive. Alors que les supporters de Bordeaux, interdits de se déplacer à Ajaccio, ont tout de même pris place en tribune et encouragé leur équipe, une violent bagarre entre supporters des deux camps a éclaté dans un espace très mal protégé. Certains journaux, comme Sud Ouest, n’hésitent pas à affirmer qu’un drame a été évité de peu et que nous pouvons nous réjouir qu’aucun accident très grave ne soit à déplorer. Michel Tournaire, le sous-préfet, coordinateur pour la sécurité en Corse, était invité par RCFM pour parler de ce cas très problématique pour laquelle la Préfecture de Corse a, elle aussi, sa responsabilité pour avoir interdit l’accès au stade (et donc au parcage visiteur) aux supporters bordelais.

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« Il y avait un arrêté préfectoral pris concernant l’interdiction d’accès à l’enceinte sportive. Ce genre de rencontres sensibles fait l’objet d’un travail préparatoire, c’est ce que nous avons fait à deux reprises, auprès de l’ACA, des Girondins, des forces de sécurité, pour examiner le contexte dans lequel se déroulera la rencontre. À l’issue de ce travail préparatoire, plusieurs problèmes se posaient et notamment l’état d’esprit des supporters ultras girondins, avec une scission entre supporters et un état d’esprit belliqueux entre eux. L’accès au parcage pouvait se traduire en problèmes importants d’ordre public entre supporters eux-mêmes. »

« Je tiens à rappeler que nous sommes dans un pays de libertés et que la liberté d’aller et de venir est un principe constitutionnel, une liberté publique. Vous ne pouvez pas empêcher les gens de se déplacer et, d’une manière générale, quand j’achète un billet d’avion pour aller à Paris ou à Marseille depuis la Corse, on ne me demande pas pourquoi. Deuxième élément : l’ACA nous a indiqué qu’il y avait un certain nombre de places – plusieurs centaines – encore disponibles dans le stade dans la tribune publique. Or, ces places peuvent être achetées en ligne, elles ne sont pas nominatives […]. »

« Le risque était surtout celui d’affrontements dans le parcage visiteur. Mais à partir du moment où vous pouvez acheter votre billet librement, arriver en Corse… ce n’est pas marqué sur votre visage que vous êtes supporter des Girondins et Ultra. Les services de renseignements de Bordeaux connaissent un certain nombre de visages, mais il n’a pas été permis de les détecter aux entrées du stade. L’arrêté préfectoral s’occupe de la voie publique et de l’espace public. C’est de la responsabilité du Préfet. Nos services sont sur la voie publique, les gens arrivent par petits groupes et vous ne pouvez pas, vu la masse et la capacité du stade, repérer des gens en t-shirts neutres. Ensuite, la responsabilité du club, c’est la fouille, le contrôle de la billetterie et la gestion de ce qu’il se passe à l’intérieur des tribunes. Sur l’espace public, il n’y a pas eu de troubles à l’ordre public. Nous avons eu des cas où ce fut le cas à l’entrée du stade cette année, avec les Marseillais, les Nantais, les Strasbourgeois… Ici, on est dans un cas de figure différent, où les gens se sont organisés individuellement. Les éléments d’information ont fait qu’on a pu détecter leur présence à l’aéroport de Figari pour un certain nombre, une plus petite partie à celui d’Ajaccio, mais après il est compliqué d’identifier leur mode d’hébergement, de déplacement. Là aussi, on est dans un État de droit. »

Photo Anthony Bibard/FEP/Icon Sport

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