La Ligue 2 fait une petite pause en ces temps de trêve internationale. Pas de match (officiel) pendant quelques jours, c’est l’occasion de répondre à quelques questions qu’on n’a pas le temps de se poser en plein multiplex comme « Qui est René-Gaillard ? » ou « pourquoi une licorne ? ».
Amiens SC (Stade de la Licorne)
L’animal légendaire, présent en double exemplaire sur le blason du club est fortement associé à l’Amiens SC, en particulier depuis juillet 1999 et l’inauguration du fameux Stade de la Licorne. L’ASC évoluait auparavant au Stade Moulonguet. En réalité, c’est bien à la ville toute entière que renvoient les licornes puisque deux d’entre elles ornent les armoiries de la ville surnommée « petite Venise du Nord ». Bien entendu, les historiens se divisent sur la question mais les premières traces de licorne à Amiens remontent à la moitié du XVIIe siècle. « Autant il y a une réglementation par rapport au blason, autant les ornements extérieurs c’est de l’art décoratif. Cela peut être la traduction du sentiment de l’auteur ou une référence historique, religieuse… », expliquait Dominique Biendiné, spécialiste d’héraldique à France 3. Au fil des siècles suivants, le blason change au fil des changements de régime : les fleurs de lys royales disparaissent, remplacées par des abeilles napoléoniennes, avant de revenir le temps de la Restauration. Au final, l’élément décoratif, qui ne faisait pas partie du blason d’origine est devenu le seul reconnaissable.
Symbole de pureté pour certains, incarnation diabolique pour d’autres, aucune licorne n’a jamais été aperçue sur les bords de la Somme. Les premiers récits au sujet de cet animal proviennent de la mythologie hindoue sous le nom d’Ekashringa ou Rishyashringa (mais ça devenait trop compliqué à prononcer pour un nom de stade de football). Avec le développement des routes commerciales vers l’Orient au Moyen-Âge le mythe indien est arrivé en Europe avant d’être recuisiné à la sauce occidentale.
FC Annecy (Parc des Sports)
Après avoir exploré les mystères orientaux, le nom « Parc des Sports d’Annecy » annonce une aventure bien plus pragmatique. Inauguré en 1964, le complexe ne se résume pas qu’à un stade de football puisque cette infrastructure et d’autres attenantes permettent de pratiquer : l’athlétisme, le rugby, la boxe, le judo, la lutte, la gymnastique la musculation, le tennis, le handball, le baseball, les jeux de boules… et même la spéléologie. Il y a même un mini golf.
Les deux tribunes latérales ont été classé au patrimoine du xxe siècle pour leur architecture jugée remarquable. Pas tout à fait un monument mais presque.
AS Saint-Étienne (Stade Geoffroy-Guichard)
Né en 1867 et décédé en 1940, Geoffroy Guichard n’aura pas pu assister aux matchs de la grande époque des Verts de Robert Herbin, celui qui a donné son nom au centre d’entraînement du club plus récemment. Celui qui a donné son nom au stade de l’ASSE est le fondateur du groupe de distribution Casino, un des sponsors historiques du club. L’histoire du club est d’ailleurs profondément liée à celle de l’entreprise. Avant devenir « AS Saint-Étienne », les Verts ont été fondées sous le noms d’« Amicale des employés de la Société des magasins Casino ». Le vert du maillot est celui de la devanture des épiceries de l’époque. En 1930, la société des Amis du Sport, à l’origine de la construction du stade décide de donner le nom de l’industriel à l’enceinte sportive pour honorer son action en faveur des sports. Le fait que ce dernier était également propriétaire du terrain a pu aider. Son fils, Pierre Guichard sera le premier président du club lors de son passage dans la sphère professionnelle en 1933.
Chamois Niortais (Stade René-Gaillard)
Maire de Niort de 1971, jusqu’à son décès, en 1985, René-Gaillard a bien présidé à l’inauguration en 1974 du stade qui porte son nom aujourd’hui et qui accueille les matchs des Chamois Niortais. Seulement, pour un élu de la République, baptiser un édifice avec son propre nom aurait été assez mal vu, quand bien même la réalisation du projet lui tenait grandement à cœur. En effet, lors de son ouverture, l’enceinte était nommé « Stade de la Venise Verte », du nom de l’avenue ou est sise l’enceinte. C’est quelques années après la disparition de l’édile, victime d’une crise cardiaque, que le bâtiment a été renommé. Également député (socialiste), René Gaillard était un grand sportif, professeur d’EPS, pratiquant l’athlétisme et le handball à 11, sport désormais disparu, il a également été entraîneur de football et de basket.
Prochain épisode : Dijon, Guingamp, Metz et Sochaux…
Crédit photo ©Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport