Suite de notre tour des clubs avant la reprise du championnat 2022-2023 de Ligue 2. Notre sixième étape nous emmène en ce jour de Fête Nationale du côté d’Amiens. Philippe Hinschberger entame sa deuxième saison sur le banc picard. Un club qui a désormais totalement tourné la page Ligue 1, et qui veut se reconstruire patiemment… mais pas sans ambitions. Entretien.
Photo by Franco Arland/Icon Sport
MaLigue2 : Philippe, à 15 jours de la reprise, quel regard portez-vous sur votre équipe et sur sa préparation ?
Philippe Hinschberger : Le chantier, c’était l’effectif. Ici un peu historiquement, c’est un club où l’effectif était trop riche avec une trentaine d’éléments minimum. Pour moi, c’est beaucoup trop pour travailler. Cela me rassure car j’ai encore lu hier une interview de Christophe Galtier (PSG) qui disait que plus tu as de joueurs sur le côté, plus tu as de malheureux et cela tire le groupe vers le bas. C’est ce qu’on a connu l’année dernière en arrivant ici. Le gros virage que le club a entrepris, c’est d’arrêter les stigmates de la descente (en 2020). Il y avait une énorme frustration au niveau du club de descendre administrativement. Ensuite, beaucoup de joueurs n’ont pas envie de jouer en Ligue 2, restent là un peu à contrecœur. C’est déjà difficile de parler de projet club avec des joueurs susceptibles tous les six mois de bouger avec des mercatos jusqu’au 31 août et en janvier, ce sont des calvaires pour les coachs… Bref, aujourd’hui, nous avons pris un virage avec 13 joueurs issus du centre de formation en comptant les Gene, les Xantippe, les Lachuer qui jouaient déjà l’an dernier. Le club a aussi pris un virage au niveau de l’état d’esprit. Je ne vais pas revenir sur l’année dernière mais c’est vrai que les trois derniers mois avec beaucoup d’indiscipline, ce n’était pas un très bon exemple donné par certains joueurs.
La reprise de l’entraînement était aussi l’occasion de bien repréciser le cadre de travail à ce niveau-là cette année ?
Il y a plusieurs paramètres. Dès le mois de mars, j’ai demandé à travailler pour cette saison avec 22 joueurs de champ. Et mon groupe sera de 22 joueurs de champ. Ce ne sera pas 25, 26 ou 27. Quand tu fais un 10 contre 10 le mercredi à l’entraînement, tu ne te retrouves pas avec 5 gars que tu dois occuper tant bien que mal sur le côté, à se casser la tête à faire des rotations pendant une heure qui ne contentent personne. S’il y a plus que 22 joueurs, situation qu’on connaît en ce moment avec des retours de prêt que je ne désirais pas vraiment, ils s’entraînent à part. Aujourd’hui, on a 5 joueurs dans ce cas-là. Ce n’est pas ma manière de fonctionner avec trop de joueurs. Je veux un effectif taillé pour la Ligue 2. Igor Tudor (OM) a dit qu’il allait s’appuyer sur un groupe de 14-15 joueurs titulaires et ils jouent la Ligue des Champions ! Je suis du même avis d’avoir un groupe de 16 joueurs, et le reste on complète par des jeunes. Je préfère avoir un effectif resserré, avec des jeunes qui amènent du dynamisme. Ce n’est pas que je n’aime pas les joueurs qu’on met à part en ce moment. Mais par expérience si tu les intègres au groupe, après ils ne bougent plus. Le message du club c’est qu’on respecte ces joueurs, mais qu’il leur faut trouver un nouveau projet. Si tu veux jouer, il faut changer de club. On les aide à chercher, John Williams leur cherche des portes de sorties. Ils ont parfois des touches et des possibilités mais ne veulent pas y aller. C’est leur choix, mais notre fonctionnement ne changera pas.
« Le club avait besoin de réaffirmer l’autorité de l’institution »
La seconde chose, c’est que le club s’est réorganisé au niveau administratif. Luigi Mulazzi était le président délégué et a quitté son poste. Dans cette réorganisation, le club avait besoin de réaffirmer l’autorité de l’institution. L’année dernière, ça a manqué. Le président, le foot, ce n’est pas son métier. On avait perdu Yann Kombouaré au mois de décembre. John Williams s’occupe du sportif. Cette année, l’institution va pouvoir appuyer le staff dans ses décisions, même si le président nous soutenait l’an dernier et c’était bien. Mais l’arrivée de Patrice Descamps comme directeur du club va permettre d’asseoir l’autorité. L’institution est au-dessus de tout le monde et il faut faire corps pour cela. Par ailleurs, le président a débuté une réduction de la masse salariale, donc il n’y avait aucune raison de payer 10 joueurs de plus qui ne joueraient que 5 matchs dans la saison. Le centre de formation coûte de l’argent et est performant, donc utilisons nos jeunes.
Par rapport à l’année dernière, le groupe sera davantage prêt pour la reprise au 30 juillet selon vous, il est déjà plus construit ?
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