Dijon a eu du mal à digérer la relégation en Ligue 2, après avoir fait la pire année de sa courte histoire en Ligue 1. Les Bourguignons, menacés en début de saison par une seconde descente, ont réussi à se reprendre et à finir dans le ventre mou, malgré un effectif expérimenté et des joueurs de qualité sur le papier. L’an 2 du projet remontée sera-t-il meilleur pour le DFCO ? Pour cela, il faudra choisir le bon entraîneur et ne pas prendre trop de retard sur le marché des transferts.
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Crédit photo : Vincent Poyer/Icon Sport
Des débuts catastrophiques et une urgence au classement
Le DFCO avait choisi de faire confiance à David Linarès, l’entraîneur en partie responsable des douze défaites consécutives en Ligue 1 et de la descente du club, pour entraîner une équipe largement remaniée, avec beaucoup de renforts pendant l’été. Mais le coach n’a pas su trouver les mots et a malheureusement très mal débuté la saison : un seul petit point et une 19e place au classement à la 5e journée ! Les dirigeants n’attendent pas plus longtemps et se séparent de Linarès pour embaucher quelqu’un qui connaît mieux la Ligue 2 : Patrice Garande. L’ancien de Toulouse et de Caen doit attendre la 7e journée mais est récompensé par trois victoires consécutives contre Bastia, Dunkerque et le Stade Malherbe pour enfin lancer la saison de Dijon.
Après cette petite remontée, le DFCO reste dans le ventre mou, sans ne jamais vraiment s’éloigner de la zone rouge. Une victoire dans le derby contre Auxerre, candidat à la montée, donne l’impression que le club est capable de belles choses et peut surprendre le reste du championnat en deuxième partie de saison. Il faut attendre la 22e journée pour voir le DFCO pointer en première partie de tableau, grâce à deux succès contre Rodez et QRM, mais cette embellie est de courte durée, puisque l’équipe n’est pas en mesure d’enchaîner une série de quelques résultats sans défaite. Au total, Dijon ne passe que cinq journées au dessus de la 11e place, son classement définitif à la fin de la saison.
Sur l’ensemble de la saison, peu de matchs sont réellement à retenir pour les Bourguignons. Outre la victoire dans le derby, le joli succès contre Le Havre (2-0) et la défaite infligée à une faible équipe de Nancy (0-3), le DFCO n’a jamais réellement semblé au dessus de ses adversaires et mérite sa place. Les attaquants ont marqué régulièrement, mais l’équipe a manqué de réalisme, ne s’envolant que très rarement au score même quand elle dominait. Enfin, la friabilité de la défense dijonnaise est certainement ce qui a le plus empêché le club d’avoir de vraies ambitions et de construire sereinement ses matchs (8 buts encaissés contre Toulouse, 5 contre Guingamp et Sochaux, 4 contre Nîmes et Ajaccio…).
Des cadres qui déçoivent, un nouveau coach est recherché
Après n’avoir passé que quelques mois en Côte d’Or, Patrice Garande met déjà fin à son aventure à Dijon, d’un commun accord avec le président. L’homme évoque dans son communiqué de départ une vision divergente de celle d’Olivier Delcourt pour l’avenir du club, et préfère partir à la recherche d’un autre projet. Le DFCO doit donc trouver son sixième coach en l’espace de seulement trois ans et demi pour tenter de se reconstruire, alors que l’objectif annoncé est de jouer la montée dès cette saison ! Le chantier paraît colossal, car même si Dijon n’a pas l’effectif le moins intéressant du championnat, beaucoup de joueurs ont déçu et peu d’entre eux ont vraiment tiré leur épingle du jeu.
Heureusement, certains se sont révélés et ont prouvé qu’ils pouvaient tirer les autres vers le haut. A l’image d’Aurélien Scheidler, pour sa première vraie saison complète en Ligue 2 (12 buts, une passe décisive). L’avant-centre natif de Boulogne devra cependant hausser son niveau d’un cran lorsqu’il joue dans la peau d’un titulaire, surtout s’il veut aller jouer à l’étage supérieur. Alex Dobre est l’autre belle surprise de la saison du côté de Dijon. Assez peu régulier mais impressionnant dans ses bons jours, l’ailier gauche a marqué neuf buts en plus de ses trois passes décisives. Il est capable de débloquer des situations à lui seul et peut encore progresser. Nous pouvons aussi saluer la montée en puissance d’Ahmad Ngouyamsa, latéral droit reconverti au milieu de terrain par Patrice Garande, qui a été décisif trois fois lors des trois dernières rencontres de Ligue 2.
Mais en dehors de ces quelques individualités, les Dijonnais ont eu bien du mal à se démarquer cette année. Mickaël Le Bihan, l’une des recrues les plus intéressantes sur le papier, a mal débuté l’exercice, n’était pas au niveau nécessaire pour être titulaire après une prépa tronquée par une blessure. Même s’il finit la saison avec sept buts, il cherchera sans doute à faire mieux, comme Valentin Jacob (2 buts, 4 passes décisives), qui ne s’est illustré que trop rarement. Les supporters attendaient aussi plus de Baptiste Reynet pour son retour : même s’il n’en est pas le seul responsable, il est le gardien de la 19e défense du championnat et a encaissé 51 buts cette saison. D’autres joueurs expérimentés, comme Daniel Congré, Jessy Pi ou Senou Coulibaly n’ont pas convaincu non plus cette saison, même si l’apport de Lucas Deaux au milieu de terrain a été appréciable, lorsqu’il était en mesure de jouer. Romain Philippoteaux, prêté par Brest, a eu du mal à se mettre dans le bain et n’a vraiment bien joué qu’en fin d’exercice. D’une manière générale, le club a mal construit son effectif et a manqué de profondeur sur les ailes.
Pour résumer, Dijon n’est peut-être pas très loin de redevenir une bonne équipe de Ligue 2, mais beaucoup d’inconnues donnent des raisons aux supporters de s’inquiéter. Le nouvel entraîneur sera-t-il a la hauteur des ambitions ? Certains joueurs seront-ils capables de se remettre au niveau ? Comment agir sur le marché des transferts, où beaucoup de concurrents auront une longueur d’avance grâce à la continuité dans leur staff ? Comment se débarrasser ou incorporer au groupe les nombreux joueurs boycottés et partis en prêt, comme Benzia, Assalé ou Celina, dont le talent est certain ? Le club saura-t-il convaincre au moins l’un de ses deux attaquants prometteurs de rester ? Une chose est sûre, l’homme qui sera nommé à la tête de l’équipe aura du pain sur la planche.