« Déception », « cruauté », « frustration »… voilà les mots qui ressortent des interventions de Thierry Laurey (entraîneur), Pierre Ferracci (président) et Vincent Demarconnay (gardien) après la défaite du Paris FC en play-offs contre Sochaux (1-2). Pour la troisième fois en quatre saisons, le PFC n’a pas pu concrétiser une très belle saison en obtenant une montée. Mais les Parisiens n’ont pas de quoi rougir et continuent de progresser, malgré ce final qui ressemble à un pétard mouillé.
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Crédit photo : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport
Une très belle saison malgré les déboires
Avant ce match de play-off perdu, revenons en arrière et regardons de plus près les 38 journées de championnat qui le précèdent. Le PFC est à la fois la 3e attaque et la 4e défense de Ligue 2, une équipe très équilibrée avec de gros atouts offensifs et une solidité qui donne de bonnes chances de victoire dans la plupart des matchs. C’est effectivement le cas, puisque Paris a remporté 20 rencontres cette saison, le tout en ne concédant que huit défaites. La barre des 70 points atteinte est un joli symbole : c’est la première fois que le Paris FC atteint ce total depuis sa remontée (65 étant le total le plus élevé, en 2018-2019). Par ailleurs, 70 points suffisent certaines années pour être promu. Le club de la capitale n’en était pas bien loin.
Avec une équipe bien rodée et des joueurs confirmés, cette place dans le top 5 était prévisible. Elle est notamment due au talent et à l’expérience de Vincent Demarconnay, son gardien et icône du club. Du haut de ses désormais 39 ans, le portier a été encore l’auteur d’une très belle saison de Ligue 2, avec 33% de matchs sans encaisser. Il s’est encore éclaté dans son exercice préféré, arrêtant 2 penaltys sur les 4 concédés par son équipe. Ousmane Kanté, capitaine suppléant de Cyril Mandouki, a très bien épaulé les jeunes Camara, Chergui et Bernauer, qui continuent de progresser de manière certaine, à l’image de l’équipe.
Khalid Boutaïb, recrue hivernale en provenance du Havre, a également fait beaucoup de différences, avec deux buts, quatre passes décisives mais surtout une présence très appréciée par Thierry Laurey devant les cages. Il a fait profiter toute l’équipe de son talent, à la fois balle au pied et dos au but. Il a été un très bon remplaçant à Gaëtan Laura, parti lors du mercato hivernal, qui avait été tout autant décisif que Boutaïb. Mais trois joueurs sont encore plus décisifs : Julien Lopez (5 buts, 2 passes), Moustapha Name du milieu de terrain (7 buts, 6 passes) et le meilleur buteur, Morgan Guilavogui (11 buts, 5 passes), très efficace en début de saison, un peu plus muet lors des dernières semaines.
Une conclusion décevante mais des progrès à noter
Comme Morgan Guilavogui, c’est tout le club qui a moins bien terminé la saison de Ligue 2. Seulement quatre victoires, pas toutes convaincantes, lors des onze derniers matchs disputés, avec quelques revers inquiétants. Le 3-0 concédé à Nancy était un gros coup asséné derrière la tête des Parisiens, qui ont eu du mal à s’en relever. Avant cela, Paris restait sur seize matchs sans échec ! Mais les blessures à répétition ont plombé la fin d’exercice. Gueye, Gory, Caddy, Guilavogui, puis Kanté et Boutaïb en toute fin de saison… Des joueurs importants ont été sur le flanc dans une période charnière et ont grandement manqué à leur équipe.
Ce manque d’options dans certains secteurs a posé beaucoup de problèmes à Thierry Laurey pendant la deuxième partie de saison, en particulier sur le front de l’attaque. Mais une mauvaise période en automne a aussi empêché le PFC d’accrocher la deuxième place. En l’espace de huit matchs, seuls 5 points ont été gagnés par le PFC. Paris n’a pas su bien manœuvrer les meilleures équipes du championnat en début de saison et ces points manquent lorsque l’on fait le bilan : deux victoires de plus auraient propulsé le club en Ligue 1.
Le staff, les joueurs et les dirigeants doivent apprendre de ces mésaventures à l’avenir, et atteindre cette régularité dont on les sait capables. Après tout, le Paris FC sera encore l’un des favoris pour les premières places l’an prochain, avec un coach conforté dans son rôle et un effectif qui ne fait que progresser. Le groupe abrite de la jeunesse et du talent à certains postes. Il y a un potentiel certain chez Ousmane Camara (19 ans, 34 matchs), Jaouen Hadjam (19 ans, 23 matchs), Check Oumar Diakité (19 ans, 19 matchs) ou même encore Yoan Koré (17 ans, 11 matchs). Si ce PFC gère bien cette « génération dorée », anticipe l’avenir et est toujours aussi malin sur le marché des transferts, il faudra compter sur lui dans la lutte pour le top 2 en 2022-2023. Une année où l’on ne pourra plus se contenter d’une 5e place pour espérer monter, puisque les play-offs, pires ennemis des Parisiens, auront disparu.