Depuis de nombreuses semaines, le Toulouse Football Club se distingue par son irrégularité en Ligue 2, au point d’avoir perdu une première place qui lui semblait réservée en début de saison. Samedi encore, les Violets ont longtemps buté face à Pau avant d’arracher un match nul (1-1) au « goût de défaite » de l’aveu même de Philippe Montanier.
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Toulouse tourne au rythme d’un 6e ou 7e de Ligue 2. Le TFC n’en a subi les conséquences que depuis quelques temps en perdant la première place mais cela dure depuis le début de l’automne déjà. Les Violets ont disputé 20 matchs cette saison. Les 10 premiers les auront vu engranger en moyenne 2,3 points par sortie. Sur les 10 derniers, le club de Haute-Garonne n’affiche qu’un total d’1,5 point par match : en aucun cas un rythme de champion, même pas celui d’une équipe qui se qualifie pour les barrages. Le matelas de sécurité constitué en début de saison est en train de se réduire à peau de chagrin alors que le club ne compte plus que deux points d’avance sur le 5e.
La bascule s’est opérée à partir du match contre Caen (2-3) à l’occasion de la première défaite de la saison du TFC. Une semaine plus tard, le TFC était tenu en échec chez une équipe d’Amiens alors mal en point (0-0) et Philippe Montanier déclarait : « On n’a pas été assez efficace ou spontané. C’est difficile de jouer un bloc bas mais c’est notre lot tous les weekends ». Alors que Toulouse submergeait ses adversaires lors des deux premiers mois de compétition, ceux-ci ont souvent trouvé la solution pour bloquer la meilleure attaque de Ligue 2 par la suite.
Le spectre lensois pour Philippe Montanier
Au milieu de ses difficultés, Toulouse a tout de même réussi quelques coups d’éclat, notamment le cinglant 6-0 contre Auxerre ou le 4-1 infligé à Sochaux au Stadium. Ces performances ont dissipé les doutes à chaque fois, mais jamais pour longtemps. Le TFC n’a pas signé deux victoires consécutives en Ligue 2 depuis les 8e et 9e journée contre Grenoble puis Dunkerque. D’ici samedi, Toulouse jouera deux fois, contre deux concurrents pour le maintien (réception de Nancy mercredi 19, déplacement à Bastia le samedi 22). Suivront Dijon (11e) et Valenciennes (17e) après l’intermède Versailles en Coupe de France. Il n’y aura pas beaucoup de meilleures occasions pour refaire le plein de confiance.
Pour un coach, trouver la formule qui marche est difficile, l’abandonner pour repartir de zéro est encore plus dur. Philippe Montanier a déjà connu une situation similaire à Lens. Dominateur en début de championnat, son RCL s’était émoussé au fil des journées. Après une série de matchs nul en janvier, deux défaites avaient provoqué le licenciement du coach et son remplacement par Franck Haise, les Sang&Or, au bout de la « saison Covid » étaient montés en Ligue 1 sans Montanier. « On avait évoqué avec le coach Montanier le fait qu’on était devenus prévisibles. Les adversaires savaient qu’on passait par les côtés. Notre jeu n’était plus aussi huilé », confiait le milieu de terrain artésien, Yannick Cahuzac, à l’époque. En 2020, Montanier n’avait pas su lâcher à temps son 3-4-3, en sera-t-il de même avec le 4-3-3 toulousain ?
Quelle période d’indisponibilité pour Dejaegere ?
Et si le changement à Toulouse intervenait par la force des choses ? Samedi, le TFC a perdu un de ses leaders techniques au bout de quelques secondes de jeu, Brecht Dejaegere étant victime d’un claquage au mollet. Les examens de ce lundi devraient établir la gravité exacte de la blessure mais celle-ci pourrait bien éloigner le milieu de terrain belge des terrains pendant plus d’un mois. Une alternative se présente devant Philippe Montanier : en profiter pour renverser la table ou remplacer l’ancien Gantois poste pour poste. La deuxième solution a été privilégiée ce samedi avec l’entrée en jeu de Denis Genreau.
Ce qui incite à l’optimisme côté toulousain, c’est que l’équipe n’est pas dépendante d’un seul joueur, tant l’effectif est riche. Auteur du but égalisateur contre Pau, Branco Van den Boomen reste le joueur le plus décisif de Ligue 2 avec 5 buts et 12 passes décisives et Rhys Healey le meilleur buteur avec 13 réalisations. Aucun d’entre eux n’a connu de baisse de régime, malgré la perte de résultats de l’équipe. Sur l’aile droite, Nathan Ngoumou s’était imposé comme un élément incontournable de l’attaque avant sa blessure au dos, relayé par Ratao dans un autre registre, buteur régulier depuis fin novembre.
Un seul joueur a semblé suivre la trajectoire déclinante du TFC, Ado Onaiwu. Bien parti au début de saison, l’attaquant japonais a semblé se perdre au fil des trêves internationales. Contre Pau ce samedi, il a traîné son manque de confiance, avec une succession de tentatives non cadrées. Onaiwu est décidément le baromètre de cette équipe toulousaine qui n’a cadré que 6 tirs sur 25. Autre faille observée au TFC lors de la 21e journée : seulement 47% de duels gagnés par les Violets face aux Palois. Signe que cette équipe joue peut-être trop « facile ». De retour après une longue blessure au pied, Anthony Rouault avance l’hypothèse d’un retard à l’allumage dans La Dépêche du Midi : « On ne va pas se trouver d’excuses, on est passé à côté de notre première mi-temps et pour gagner ce match , il faut faire 90 minutes complètes. On n’a pas su le faire. » Si un excès de confiance était plausible fin septembre, les derniers résultats du TFC ne le justifient plus.
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