Anciens joueurs, supporters, politiques locaux : Rani Assaf, le président du Nîmes Olympique, s’est mis à dos un bon nombre d’observateurs du club à dos depuis quelques mois. Outre la situation sportive délicate (Nîmes est 11e après avoir frôlé la zone de relégation fin octobre), les griefs sont nombreux : projet de nouveau stade, politique tarifaire, non-renouvellement de l’agrément du centre de formation. Dans les colonnes du Midi Libre, le dirigeant défend sa politique, notamment en termes de billetterie. Il s’exprimera sur le sportif mercredi.
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« Que des supporters manifestent, c’est leur droit. Ils étaient entre 400 et 450 selon les RT (renseignements territoriaux). Ce que je n’ai pas compris, c’est la présence de la municipalité qui a amplifié l’événement. Elle aurait pu se contenter, comme elle l’a fait, de recevoir les clubs de supporters. On s’en est expliqué. Aujourd’hui, le fait que la mairie joue un rôle de médiateur, c’est quelque chose de très bien », affirme Rani Assaf. « Je n’ai pas de commentaire à faire. Chacun à le droit de s’exprimer. Ce qui compte à la fin, ce sont les actes. On apprend à travailler ensemble. je viens d’un monde des affaires et de l’industrie où l’on a pas le même mode de fonctionnement. […] Les réunions de travail se passent bien. La concertation s’est bien déroulée, avec Julien Plantier notamment (premier adjoint au maire). Il a bien compris les enjeux et les intérêts. Un projet de cette ampleur ne peu pas se faire sans la mairie, ni contre. Rien n’est arrêté, on continue d’avancer. »
A propos des supporters : « La question n’est pas de faire des concessions ou pas. On n’est pas dans un combat. J’ai une demande simple : il y a des lois, il faut les faire respecter dans un stade. Les fumigènes, entre les amendes et le dispositif répressif pour lutter contre, ont coûté jusqu’à 75000 €. Contrairement à ce que j’entends, j’ai reçu les Gladiators (groupe de supporters) trois heures dans mon bureau. On leur a dit qu’on était prêt à mettre en place la procédure d’expérimentation d’utilisation des fumigènes qui est désormais autorisée par la loi. Le club est une société privée. J’engage ma responsabilité pénale : si quelqu’un se fait arracher la main […] c’est moi qui prends. Ce n’est plus possible. Il y a aussi les règles de savoir-vivre. les insultes, les chants homophobes, il faut que ça change. Ces comportements, la société ne les accepte plus. ». Le président propose la création d’une «supraassociation» au-dessus des groupes de supporters à laquelle pourraient adhérer membre de clubs comme indépendants, à la place de l’abonnement classique. L’entité serait représentée au conseil d’administration et ouvrirait l’accès à des avantages à la boutique du club. En outre, Rani Assaf promet le « le remboursement des abonnements de la saison stoppée par le Covid d’ici Noël » et la création d’un « pack famille » pour permettre à des parents de venir avec leurs enfants dans un endroit dédié en Tribune Nord. En revanche, pas de retour d’une billetterie physique : « Ce n’est pas rentable, on est au XXIe siècle, même les impôts on les paye en ligne. »
Concernant le futur stade, Rani Assaf se donne « pour objectif de déposer le permis de construire d’ici la fin l’année » après plusieurs contretemps. Le parking, autre sujet de discorde sera bien payant : « Ce sera un parking de ville, donc payant. Les jours de match, le parking sera compris dans le prix du billet ».
Photo : FEP / Panoramic / Imago.