Championnat

Ligue 2 – Résultats cohérents dans un contexte bouillant : le paradoxe nîmois

Devant Pau (0-0) samedi soir, le Nîmes Olympique n’a jamais trouvé la solution et ce supplément d’âme pour faire la décision. A l’inverse de son précédent passage en Ligue 2, le club gardois ne peut cette fois pas compter sur un stade des Costières incandescent pour avoir ce petit truc en plus, ce souffle de la passion et de la pression sur l’adversaire et l’arbitre. Malgré le retour autorisé des supporters en tribunes, le bilan est très triste à constater pour Rani Assaf : seulement 1 849 spectateurs avaient choisi de se déplacer. La faute à un conflit entre la direction et les groupes des supporters qui avaient appelé au boycott pour protester contre la politique tarifaire cette saison, sans possibilité d’abonnements et avec la place la moins chère à 15 euros…

Un été agité

C’est là tout le paradoxe du début de saison nîmois : sur le terrain, les résultats sont très cohérents malgré un contexte tout sauf serein. Dès la relégation du club actée, la déchirure en interne entre la SASP de Rani Assaf et l’Association a bien failli conduire au pire pour les Crocos cet été. Finalement, l’ancien patron de Free a retiré sa menace de dépôt de bilan, mais n’a pas flanché sur le fait de retirer l’agrément du Centre de Formation, cas unique en Ligue 2. Dans cette ambiance pesante, Pascal Plancque, lui, a su maintenir un cap fixe envers son groupe. Une préparation salutaire alors que l’effectif était pourtant loin d’être stable. Comme après chaque descente, les volontés de départ étaient plus nombreuses que celles des arrivées. Il faut encore composer aujourd’hui pour le coach avec un Moussa Koné à peine revenu aux affaires, un Zinedine Ferhat aux envies d’ailleurs, ou aux indésirables Aribi et Sarr.

Trois recrues, huit points, zéro défaite

Avec seulement trois recrues (Bratveit au but, Ponceau au milieu et Omarsson en attaque), Nîmes est encore invaincu. Un mélange d’abnégation, de solidarité, de talent et de réussite émaillent ce début de saison. Abnégation à Bastia dans un contexte pas évident à maîtriser face à un Furiani survolté (1-1). Solidarité et talent contre Dijon (2-1) pour faire plier une équipe supérieure sur le papier, avec un Benrahou de gala notamment, où un Fomba encore décisif. Réussite enfin à Valenciennes avec un score flatteur (3-0), de l’aveu même de Plancque. Mais Nîmes va-t-il pouvoir tenir comme ça sur la durée, ou ce match peu emballant face à Pau (0-0) montre les limites d’un effectif encore un peu juste, et d’un contexte tendu autour du club ? « L’absence du public ? Les joueurs ont besoin du soutien des supporters, des encouragements. Je ne peux pas dire le contraire, cela pénalise. J’ai eu le bonheur de travailler en Angleterre, j’ai vu la ferveur, la puissance que ça peut donner à une équipe. Pour moi le foot, c’est ça : des supporters, des gens… », notait Plancque après ce match. Une situation qui ne devrait pas beaucoup évoluer si le dialogue reste rompu entre Assaf et les supporters… Pour ce qui est des ambitions, difficile, dès lors, de parler de remontée. « Déjà, il faut bien se caler dans le peloton de tête, puis gagner en force et en régularité. Le temps devrait travailler pour nous parce qu’on a connu des conditions particulières de reprise. Quand tout le monde sera au même niveau athlétique, on aura plus d’arguments. Vu le pessimisme qu’il y avait avant le début du championnat, prendre 8 points après quatre matchs, c’est correct ». Difficile de donner tort à Pascal Plancque sur ce point. Dijon aimerait par exemple en dire autant !

Crédit photo : Philippe Lecoeur/Panoramic/Imago.

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