Il y a la taille, déjà. 1,79m pour Vardy, 1,80m pour Healey. La sonorité dans le nom, bien sûr (Healey se prononce ‘Hili). L’origine géographique (Sheffield et Manchester, distantes de quelques 60 kilomètres), ensuite. Et puis il y a la ressemblance physique, ces cheveux courts, la façon de démarrer dans le dos des défenseurs, le visage fin, de la même épaisseur que ces deux formats moyens de coureurs. La similarité, toutes proportions gardées, se retrouve dans le jeu des deux hommes, gourmands et avides d’espaces, et de buts, tout simplement. Comme son glorieux aîné, pour terminer le jeu des ressemblances, le parcours de Rhys Healey n’a rien de linéaire, jusqu’à la Ligue 2, à 26 ans déjà. Si l’Anglais n’a pas bossé à l’usine, il est passé par le Pays de Galles et Cardiff, mais surtout pour être prêté ailleurs, de Colchester en D3 anglaise, à Torquay United (D5), Dundee en Ecosse, ou Milton Keynes, club de Championship (D2). Là où ses buts ont alerté Toulouse, l’été dernier…
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Bien en a pris au TFC et à Damien Comolli et son data recrutement. Car la venue du scoreur anglais ne ressemblait pas forcément à un coup gagnant, au début. Le changement de pays, la barrière de la langue, le fait de n’avoir jamais évolué plus haut qu’en deuxième division anglaise, et puis, il faut le dire, un quasi anonymat à son arrivée, tout ceci pouvait ressembler à un coup de poker. Au final, Healey a inscrit la bagatelle de 14 buts en L2 la saison dernière, se plaçant parmi les meilleurs buteurs du championnat. Contre Nancy ce samedi, pour la deuxième journée du championnat, l’avant-centre a été tout simplement intenable.
Aucune mission n’est impossible pour l’agent Rhys 😈
Le but toulousain le plus rapide depuis François Calderaro en 1994 nous apprend @TFCDatabase ⚡️ pic.twitter.com/nSKsJWArJ9
— Toulouse FC (@ToulouseFC) August 2, 2021
An Englisman in Toulouz
L’ASNL et son gegenpressing a en effet laissé trop, bien trop de liberté et d’espaces au joueur, auteur d’un doublé. Il marque le premier après moins d’une minute de jeu, et ce but comme le quatrième sont marqués au bout de contres qui ont laissé pantois les défenseurs du club de l’Est. Ce qui porte son total à trois buts en deux rencontres… De quoi conforter le natif de Manchester dans son objectif et son idée pour la saison. Il confiait en effet à France Bleu, avant même la partie de jambes qui courent vite contre Nancy, ceci :« J’ai mon objectif de buts, mais surtout je veux finir meilleur marqueur du championnat. Après la saison dernière, les défenseurs ont un œil sur moi. C’est bien pour moi. Plus les défenseurs sont compétiteurs face à moi, plus je progresse et j’ai envie de marquer des buts. » Une décla dans le plus grand des calmes, mais qui ne semble pas du tout illogique, au vu de sa première année dans la ville rose, et de ce pétaradant début de deuxième mandat.
Maintenant, reste à égaler celui qui est aussi l’auteur de ce genre de phrases et d’envies, Jamie Vardy, meilleur buteur de Premier League en 2020, et auteur de buts fantastiques lors du titre de Leicester en 2016. Healey peut désormais arrêter d’imiter son aîné, et remporter un autre titre, celui de champion de Ligue 2. Il peut aussi cesser de chercher ses repères, l’acclimatation à la France étant finie pour le jeune, comme il le raconte lui-même. « Les premiers mois avaient été difficiles, en plus avec le Covid, mais je me sens maintenant intégré avec la culture française. On a malheureusement échoué à monter en Ligue 1, mais c’était un bon début pour moi. » Quelque chose nous dit que si Rhys Healey continue son bon début d’année à lui, de se sentir bien à Toulouse, et bien entendu de marquer, les fans du TFC risquent bien plus de retenir le nom de Rhys Healey, plutôt que celui d’un certain autre buteur anglais…
Photo : FEP / Panoramic / Imago.