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[Ligue 2 – Bilan 2021] – Guingamp, les Côtes de l’Armor

Entre l’amour et la mort. Deux ans après sa relégation en Ligue 2, Guingamp cherchait à quitter le bourbier dense et parfois inexpugnable de la deuxième division. A l’instar de Caen, la saison de l’EAG aura été toute autre. La montée en Ligue 1 était pourtant l’objectif affiché en début d’année côté breton, mais rien ne se sera passée comme prévu. Miné par les problèmes internes, les blessures, et des gros trous d’air, Guingamp n’a pas trouvé la bonne carburation, jusqu’à jouer le maintien. Au final, l’EAG s’en sera plutôt bien sorti, pour conclure cet exercice 2020/2021 sur une 9e place. L’essentiel est sauf, donc, même si le classement final donne une belle preuve que le club pouvait prétendre à mieux.

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Comment ? Comment cet effectif, si talentueux, peut-il lutter jusqu’à quelques journées de la fin pour ne pas descendre en National ? En terminant avec 5 victoires et 2 nuls sur les sept dernières journées, Guingamp a prouvé qu’il pouvait faire de belles séries, portés par des éléments comme son capitaine Youssouf M’Changama, ou Yannick Gomis. Fou, quand on voit qu’en début et milieu d’année, l’EAG ne mettait pas un pied devant l’autre (entre la 8e et la 28e journée, une toute petite victoire, pour 8 défaites, et 13 nuls !). Les Costarmoricains auront d’ailleurs pris plus de points à l’extérieur qu’à domicile, 18e équipe en Bretagne, 8e formation loin de chez eux… Des faits chiffrés qui amènent un certain nombre de questions sur l’irrégularité d’un groupe. Un effectif pas épargné par les blessures cependant, pour certaines très graves (Eboa Eboa et Ba, Phiri…). Des joueurs auront été au niveau (Romao, Gomis, Pierrot, Rodelin), d’autres pas. Mais les absences, sur blessures comme involontaires, peuvent-elles tout expliquer ?

Didot, Bazdarevic, Bompard… La valse des entraîneurs, et du président

Le facteur chance joue bien entendu énormément, en football. Peut-être encore plus en L2. Les blessures le prouvent, dans un championnat dense où tous les matchs sont un combat. Mais l’EAG aura aussi été touché par une autre forme de bobo : celui du bleu à l’âme. De la recherche d’identité, sans la trouver. Sylvain Didot remercié en août, c’est Mécha Bazdarevic, le sorcier bosnien, qui prend les commandes en Bretagne. Las, l’entraîneur ne trouve pas la bonne formule, pour être remercié en février, au bout de la série noire guingampaise. « Je voulais même arrêter plus tôt… J’ai tout accepté là-bas, car je voulais vivre une aventure sportive et humaine. Au bout d’un mois, le directeur du football et le président ont été limogés. Pour les joueurs, il faut des garçons avec de l’ambition, qui ont envie de participer à un projet. Comme jouer la montée ou le maintien. Je n’ai pas eu le sentiment. Il y aussi eu les 5 blessures des meilleurs joueurs. Quand on regardait l’effectif, je partais dans l’aventure comme un fou. »

Un bilan amer, que le milieu ou défenseur Alaixys Romao nuançait, arguant que ça n’avait tout simplement pas collé avec Bazdarevic. De quoi mettre un peu en perspective les propos du coach. Avant que le pompier Frédéric Bompard ne prenne lui le relais avec plus de réussite, pour insuffler un peu d’amour de la guerre à ses troupes. Et se maintenir plutôt sereinement en fin de championnat ! Reste cette étrange impression de gâchis, avec le départ (démission) de Bertrand Desplat de la présidence l’été dernier, ou un élément comme Paul-George Ntep, figure de proue du mercato estival, trop peu, jamais à 100% physiquement. Trop de flou et d’incertitudes, dans un club pourtant bien structuré.

L’avenir, avec Stéphane Dumont et un projet de trois ans 

Il faut croire que ce n’était tout simplement pas la saison pour faire de grandes choses, à Guingamp. Désormais, l’EAG va repartir, avec un nouveau technicien, pour mener un effectif qui devrait profondément changer. Là encore. Romao ne sait pas s’il continuera, à 37 ans, tout comme Sorbon. Rodelin, Pelé, Ntep, Phiri, Fofana ou Mellot sont eux en fin de contrat. Fred Le Grand, le président, table sur un plan de trois ans pour remonter. Afin de repartir sur de bonnes bases, de continuer de se reconstruire, dans le calme. « Sur la saison 1, l’objectif n’est pas de chercher à remonter en L1, mais plutôt de bien se comporter en L2, entre la 5e et la 8e place. D’avoir un projet de jeu et de donner envie aux gens de revenir voir nos matchs. Sur les années 2 et 3, on veut continuer de faire progresser l’équipe, et si on a l’opportunité de retourner au paradis, on ne s’en privera pas. »

Pour mener à bien cet objectif, il pourra compter sur un jeune coach, Stéphane Dumont (38 ans), qui prend donc la suite de Fred Bompard. « L’idée, c’est d’instaurer un vent de fraîcheur et repartir sur une dynamique, disait lors de sa nomination l’ancien milieu de Lille. L’idée, c’est de mettre en place un projet global basé sur de la confiance et beaucoup de sérénité, sans s’affoler, en redonnant du sourire aux gens. J’ai une idée de la manière dont je veux mener le projet et l’effectif. Il y a des questions à se poser sur plein de joueurs. On veut prendre le temps de faire les choses correctement. Avec le président, nous sommes d’accord là-dessus. » Déjà un bon début. Une dynamique, une mentalité et une envie de repartir vers le haut qui tombent tombe plutôt bien, pour Guingamp, quand on a comme credo En Avant.

Crédits photo : FEP / Panoramic / Imago.

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